mardi 13 octobre 2020

Live Report: POGO CAR CRASH CONTROL Release Party Trabendo 16 septembre 2020


Les concerts organisés par le Supersonic sur la terrasse du Trabendo dans le cadre des soirées Take Me Out ont décidément rameuté la crème du rock hexagonal. Ce soir du 16 septembre, c’est en effet les Pogo Car Cash Control, ce qui se fait de mieux en termes de grunge-core / hardcore français qui investissent la terrasse du Trabendo en ce 16 septembre 2020 pour la release party de leur nouvel opus «Tête Blême» qui sort dans les bacs et ailleurs le 18 septembre. Ce second album des franciliens nous arrive deux ans après leur premier album, « Déprime Hostile », qui avait secoué le rock hexagonal, ainsi que les têtes de leur public chevronné. Deux années qui ont été mises à profit par le groupe pour se construire une solide réputation en live, avec plus de 200 concerts et autres festivals comme le Hellfest, excusez du peu. C’est donc avec l’écoute du nouvel album que la soirée commence. Et là, on se dit ça va faire mal ce soir ! Si les titres ont certainement gagné en épaisseur, alliage efficace de grunge et de métal, ils n’en sont pas moins percutants et tabassent toujours aussi fort ! Ça va pogoter c’est sûr ! En prévision on s’installe donc sur la gauche de la scène afin d’éviter la zone de turbulence maximale. Les 12 titres de l’album avalés on se prépare à la première partie assurée ce soir par les MSS FRNCE. Pour tout savoir sur le nouvel album des Pogo Car Crash Control, je ne saurais que trop vous conseiller la rubrique de notre chroniqueur Manu sur le blog de Rock Alternative News.
Nous attendons donc le début des hostilités de ce soir avec le groupe MSS FRNCE (prononcez Miss France bien évidemment) qui se fait attendre. Le temps passe mais rien ne se passe, et on se rend compte qu’il manque un des musiciens, le guitariste plus exactement, qui risque en effet de faire cruellement défaut. Probablement que celui-ci aura été retardé sur un plateau de télévision s’il officie toujours en tant qu’ingénieur du son comme c’était le cas il y a quelques années. Quand le musicien arrive enfin, un set endiablé commence. L’énergie est là, celle des musiciens bien sûr mais celle du public également. Les paroles sont hurlées, pas vraiment compréhensibles il faut l’avouer. Le quatuor parisien nous envoie ses compos débitées à la hache dans les gencives. C’est du punk hardcore, c’est agressif, c’est expéditif, les titres font moins de 2 minutes, ça va à 100 à l’heure et ça déménage vraiment, c’est indéniable. Mais ça manque un petit peu de relief tout de même. Le chant gagnerait à être plus nuancé, sans pour autant perdre l’intention et l’impact, pour arriver à nous convaincre totalement. Nul doute qu’ils en sont capables, encore faut-il qu’ils le veuillent...
C’est enfin le temps pour Pogo Car Cash Control de monter sur scène, on s’impatiente car cela fait un bon moment que nous avions investi les lieux. Jolie entrée en matière, afin que les musiciens se mettent en place, avec une reprise du thème du film Halloween de John Carpenter. Cela nous met dans l’ambiance : tremblez, il va y avoir du sang ce soir ! Et en effet, le titre suivant « l’Odeur de la Mort » porte bien son nom, et met toute la terrasse du Trabendo à feu et à sang ! Difficile en effet de contenir le public même en cette période de pandémie. Ça pogote dans tous les sens assez rapidement. Et ce n’est pas le titre suivant qui pourra calmer les choses ! C’est en effet le titre éponyme du premier album du groupe, « Déprime Hostile », qui nous est envoyé comme un direct en pleine face. Le groupe est incontestablement toujours aussi efficace en live, le confinement et les restrictions n’ont en rien émoussé leur rage et leur fureur sur scène.
. Les P3C enchaînent ensuite avec 5 titres du dernier opus, et on peut en apprécier en live l’efficacité. « Le Ciel est Couvert » bénéficie d’un excellent riff de guitare, tandis que « L’Histoire se Répète » s’inscrit comme un vrai titre metal d’excellente facture, et « Miroir » est interprétée à cent à l’heure. Le public ne s’y trompe pas et les barrières, non fixées au sol, subissent les assauts répétés de celui-ci. A plusieurs reprises, elles manquent de se renverser, menaçant d’écraser les photographes qui s’affairent de l’autre côté. On tremble pour eux !
Les musiciens sont à fond. Ils sont heureux d’être là, devant un «vrai» public, pour défendre leur nouvel album. Ils veulent faire un sort au quasi-sevrage de concerts depuis le mois de décembre. Loal tabasse sa basse, Simon défonce ses futs, Louis et Olivier maltraitent violemment les cordes de leurs guitares. Le set défile sans vraiment nous laisser souffler. Et on croit avoir une petite pause avec une des nouvelles chansons « L’intérieur de ton corps » avec son rythme lancinant, dans le plus pur style grunge. Mais à peine les 3 min du titre expédiés qu’on enchaine sur « Qu’est-ce qui va pas ? » plus rageur que jamais. Mais pour nous tout va bien, on profite, on profite… nous aussi on a été sevrés pendant des mois ! « Tête Blême » le titre éponyme du nouvel album qui vient ensuite, est incontestablement une des meilleures chansons, celle de la maturité de ce grunge nouvelle génération, et dont la version live ne déçoit pas. On voit d’ailleurs poindre les premiers crowdsurfings depuis longtemps. Elle deviendra probablement un des hymnes du groupe. « Trop Défoncé » clôture la série de titres du nouvel album, comme elle clôture l’album d’ailleurs. Le set se termine par « Crève » la chanson emblématique des P3C, celle qui vous achève avec son énergie improbable, qui vous martèle les tympans et qui vous impose le pogo par son rythme effréné.
Après quelques instants le groupe revient pour le rappel et nous assène « L’ego dans les chiottes » pour conclure avec « Conseil » visiblement attendus par une partie du public qui la reprend en chœur. Un concert qui aura donc tenu toutes ses promesses et qui, s’il n’aura pas vraiment respecté les consignes sanitaires liées à la pandémie actuelle, aura permis au public de s’éclater joyeusement sur le meilleur grunge core français du moment !

Setlist 
1. Halloween Theme 
2. L'odeur de la mort 
3. Déprime hostile 
4. Seul à tomber 
5. Pourquoi tu pleures 
6. Le ciel est couvert 
7. L'histoire se répète
8. Miroir 
9. Paroles/M'assomment 
10. Comment lui en vouloir 
11. Rancunier 
12. L'intérieur de ton corps 
13. Qu'est-ce qui va pas ? 
14. Tête blême 
15. Trop défoncé 
16. Crève 
Rappel: 
17. L'ego dans les chiottes 
18. Conseil


Jean O de R.A.N.

dimanche 4 octobre 2020

Live Report : WE HATE YOU PLEASE DIE au Trabendo le 17 Septembre 2020

 

La Terrasse du Trabendo nous a encore une fois fait plaisir en accueillant un des groupes les plus prometteurs de la scène garage/punk/rock alternatif française, les Rouennais de We Hate You Please Die. Même si leur nom au premier abord n’inciterait pas à les fréquenter, ils font partie des jeunes groupes français à découvrir absolument si vous ne les connaissez pas encore. Armés d’un premier album intitulé fort à propos « Kids are Lo-fi » sorti en octobre 2018, les Rouennais ont déjà participé à Rock en Seine en 2019, et ont déjà foulé un sacré nombre de salles renommées comme La Boule Noire et La Maroquinerie à Paris, La Laiterie à Strasbourg, le Rex à Toulouse et d’autres. Ayant loupé leur passage à La Boule Noire en février, nous étions bien décidés et confiants de les voir de nouveau sur une scène parisienne. Le COVID19 s’étant malencontreusement invité en 2020, nos certitudes avaient bel et bien disparues jusqu’à l’annonce de leur passage sur la terrasse du Trabendo, concert organisé par le Supersonic dans le cadre de leurs soirées Take Me Out.

TAPEWORMS Trabendo 17/09/2020 crédit photo Rock Alternative News

Nous rejoignons donc le Trabendo en ce jeudi 19 septembre, avec un temps quasi idéal, il fait chaud mais pas trop, le ciel est dégagé… Pas encore trop de monde au moment de notre arrivée, le public arrivera plus tard, après la première partie pour un bon nombre, et la terrasse affichera complet finalement. La première partie est assurée d’ailleurs par Tapeworms, trio lillois qui délivre une musique qu’on pourrait apparenter à du shoegaze s’il fallait les classer dans un genre. Le chanteur nous avoue que cela fait 7 mois qu’ils n’ont pas joué ensemble. Cela peut expliquer un petit sentiment d’inachevé qui se dégage du set. L’ensemble est sympathique, certaines compositions sonnent de façon intéressante, mais on reste sur sa faim, pas totalement convaincus. C’est peut-être aussi lié au chant qui ne se dégage pas assez de l’ensemble musical, même si cela est probablement volontaire compte tenu du style de musique, ou ne semble pas tout le temps juste. Un set agréable mais pas totalement convaincant donc.

We Hate You Please Die - crédit photo Rock Alternative News

L’ambiance va alors bien changer avec les We Hate You Please Die. Le groupe a en effet visiblement décidé d’en découdre aujourd’hui. Et ça commence avec la bien nommée « Rita Baston » que le groupe nous assène direct. Il ne faut pas très longtemps au public pour se chauffer. La terrasse du Trabendo est maintenant totalement remplie. Et ce n’est pas la chanson suivante « Got The Manchu » qui calme le jeu, ni la nouvelle chanson, à ce qu’on comprend, « Street Of Rage » au rythme toujours aussi effréné qui, si elle n’est pas forcément originale, elle nous rappelle une autre chanson de leur répertoire, est diablement efficace. Il ne faudra pas attendre très longtemps pour que Raphaël le chanteur ne descende de la scène pour investir le petit espace aménagé entre celle-ci et le public séparé par de petites barrières, non fixées au sol précisons-le. Il ne s’arrêtera pas en si bon chemin d’ailleurs. Un peu plus tard dans le set il revêtira son masque blanc, tel un Zorro en négatif, pour se joindre à la foule, qui, petit détail à divulguer, pogote joyeusement depuis quasiment le début du set. Raphaël ralliera donc à son masque blanc la foule qui, malgré le bon exemple donné par le chanteur, a pour, une bonne partie en tout cas, oublié d’arborer le fameux symbole de la rentrée 2020 ! Bon, on essaiera de ne pas trop leur en vouloir, mais ceux qui le portent montrent par là même que tout est possible et qu’on peut s’amuser masqués. 

We Hate You Please Die - crédit photo Rock Alternative News


We Hate You Please Die - crédit photo Rock Alternative News

Nous aurons droit à un petit plantage de Raphaël, qui sous le coup de l’émotion de retrouver le public ce soir, nous présente la chanson « Barney » et finalement nous envoie « Vanishing Cops », un titre moins connu mais bien intéressant tout de même. Mais le groupe rouennais ne fait pas que des titres qui bougent et nous font pogoter, leur son est plus riche que ça, c’est ce qui les rend aussi intéressants. On ondule de plaisir sur « Figure It Out » et son rythme presque lancinant, avec une basse qui vous vrille positivement les tripes. Un titre qui finit dans un crescendo, une apothéose, quasi cacophonique mais tellement belle ! A la fin on se dit « putxxx que c’est bon ça ! ».

We Hate You Please Die - crédit photo Rock Alternative News

Et ils vont continuer à y mettre tout leur cœur dans ce set avec notamment « Melancholic Rains », sur laquelle Raphaël exprime toute la diversité de son chant, avec son changement de tempo, le calme annonçant la tempête d’un véritable hymne punk. Ils prennent du plaisir à rejouer devant un public conquis, ça se voit. Raphaël nous lâche un « Putain c’est bon …. Et bientôt ça ira mieux » avant de se reprendre et de réaliser qu’il n’en sait rien finalement, parce que c’est sa première pandémie ! Eh bien nous non plus on n’en sait rien, alors du coup on profite de l’instant présent avec toute l’intensité qu’une longue frustration a provoquée. Le set se termine en beauté avec un titre de leur dernier EP sorti il y a quelques mois « Coca Collapse », enchaîné avec « DSM6 » pour finir sur le titre éponyme du nom du groupe, dont Raphaël nous laisse toute liberté d’interprétation (pour ma part je ne peux m’empêcher de penser que c’est en l’honneur de Donald Trump, mais bon…), « We Hate You Please Die ». Final extraordinaire, Raphaël se laissant complètement submerger par l’émotion, après un petit crowdsurfing dont nous ne parlerons pas trop en ces temps de pandémie, et Mathilde massacrant joyeusement et consciencieusement ses cymbales à la fin du titre. 


crédit photo Rock Alternative News

Un set plein de fougue et de sincérité qui nous aura amenés aux sommets du plaisir de la musique live qui nous manque tant en ce moment, et nous aura conforté dans la certitude que We Hate You Please Die a un potentiel énorme et ne devrait pas tarder à complètement exploser sur la scène indé, grâce à la richesse de ses compos et ses performances live extraordinaires. A la revoyure les amis et longue vie à vous et au rock’n roll que vous continuez à perpétuer de bien belle manière !

We Hate You Please Die - crédit photo Rock Alternative News



Setlist

Rita Baston
Got the Manchu
Street of Rage
Structure
Kill Your Buddy
Minimal Function
Vanishing Cops
Barney
Figure It Out
Luggages
Terminal
Melancholic Rain
Coca Collapse
DSM6
We Hate You Please Die

Jean O de RAN