mardi 6 décembre 2022

[INTERVIEW] Marjorie Hache : "Hello Hello, it's time to rock on RTL2"


Arrivée le 29 août sur RTL2, Marjorie Hache remplie toutes les cases du tableau : animation au top, bonne humeur, programmation d'enfer et un accent écossais dont vos cages à miel (comme nous dirait Tonton Zégut) vont en tomber amoureuse dès les premières secondes d'écoute. La radio n'est pas un métier mais bel et bien une passion et un amour certain pour la musique. Voici le premier entretien pour son arrivée dans Pop Rock Station avec également les participations de Francis Zégut, Éric Jean-Jean et Pierre Janaszak de RSTLSS pour une interview 100% radiophonique autour de Marjorie Hache. Enjoy ! 


Salut Marjorie comment tu vas ?

Hello, pas trop mal. Je n'ai pas vu passer ces trois derniers mois.

Début août, on apprenait sur les réseaux que tu allais tenir Pop Rock Station du lundi au jeudi sur RTL2. Qu'elle a été ta réaction lorsque l'on t'a proposé cette place ? 

"Wow no way?! Dream job." J'étais super contente. Présenter une émission radio régulièrement, et qui plus est une musicale, me manquait. J'étais un peu inquiète après le rythme bizarre de ces dernières années où, je pense comme beaucoup de personnes, j'ai vu pas mal de choses tomber à l'eau. Je n'osais pas trop y croire et du coup j'en ai parlé à très peu de personnes jusqu'à l'annonce officielle par Tristan Jurgensen. 

T'as pas eu d'appréhensions sur le fait de passer après Tonton Zégut qui a tenu l'émission pendant 20 ans du lundi au jeudi ?

Bien sûr. Zégut est une figure mythique du rock et de la radio en France. J'ai beaucoup d'amis pour qui sa présence sur les ondes a été salvatrice question musique. Il a fait beaucoup pour la ou plutôt les scènes métal en France mais pas que... Big shoes to fill ! Après, la tranche du lundi au jeudi était devenue une tranche de flux depuis quelques temps donc je ne suis pas arrivée sur une tranche qu'il venait de quitter . Le fait qu'il fasse une grande messe de rock'n roll le dimanche soir m'a aussi rassuré.

Comment t'ont accueillie les fidèles auditeurs de Tonton Zézé ? Quelles ont été leurs réactions en écoutant tes premières émissions sur RTL2 ? 

Vraiment chaleureusement. J'avais un peu peur de me prendre des tacles parce que je n'étais pas Francis Zégut et des commentaires lourds sur mon apparence (Et oui, on ne peut pas tous avoir une aussi belle barbe que Francis) et non sur le contenu musical… mais que nenni ! Les auditeurs d'RTL2 et les fidèles de Pop Rock Station ont étés super accueillants, curieux, bon esprit surtout au début alors que je cherchais mes marques à l'antenne et autour de mes playlists d'émissions. Ça m'a vraiment fait chaud au cœur de recevoir des messages de vrais fans de musique.

J'imagine que tu connais Francis Zégut depuis pas mal de temps. Te souviens-tu de ta première rencontre avec ce grand monsieur de la radio française ?

Et bien figure toi qu'on ne s'est pas encore rencontrés en personne !! Lui est sur la French West Coast et moi à Paris. Je fais aussi des chroniques chez Eric Jean-Jean dans le Drive RTL2 et je présente régulièrement une émission musicale "Encore" pour la chaîne internationale France 24. La rentrée 2022 a donc été intense. Mais on s'écrit au moins une fois par semaine pour échanger sur des groupes qu'on aime où des choses qu'on va faire dans nos émissions. On va essayer de se rencontrer en personne début 2023. Watch this space. 

Quel rôle a-t-il avec toi depuis que tu as rejoint RTL2 ? 

Repose-moi la question dans un an. Je n'ai pas encore assez de recul. En revanche je peux te dire que depuis que j'ai commencé il a été super cool avec des messages bienveillants et encourageants. Il me laisse ma place pour que je puisse développer ma version de Pop Rock Station en semaine. On échange sur la musique et c'est cool parce que fondamentalement, c'est elle la star de l'émission. 

Tu nous viens de ce magnifique pays qu'est l'Ecosse. Comment es-tu tombée amoureuse de la musique ?

Haha très tôt. Il parait que je donnais des coups de pieds dans le ventre de ma mère en rythme lors d'un concours de cornemuse "Young Piper Of The Year" dans les Hébrides Extérieures. Toute petite j'étais très fan de Yellow Submarine (Beatles) et Barbara Ann (Beach Boys). Je pensais que c'était des comptines pour enfants. Je suis née à Edimbourg mais j'ai grandi entre la France et l'Ecosse. A la maison on avait surtout droit à de la musique traditionnelle Écossaise, du classique et du Jazz. Mais quasiment pas de rock ou musique moderne. J’ai dû construire ma culture musicale en flânant sur les ondes et en enregistrant pleins de morceaux et en achetant des magazines musicaux. J'ai fait quelques années de piano et quand on partait en vacances scolaires dans les Hébrides, tous nos voisins étaient de supers musiciens traditionnels donc il y avait toujours des jam sessions. Mon frère, ma sœur et moi faisions une semaine de stage de musiques traditionnelles avec les enfants locaux. Les amis que je me suis faite là-bas font toujours partie de mes meilleurs. J'ai aussi eu des grosses phases de hip hop quand j'étais ado et qui plus est hip hop français, métal of course et c'est en allant vivre et étudier à Glasgow que j'ai découvert mon amour pour l'électro et la techno.

Quels sont les artistes qui auraient changé ta vie ?

Ha! Les Spice Girls, elles ont littéralement été mon gateway drug/ drogue de passerelle vers la pop musique et très vite le rock et le hip hop. Les clips et leurs looks étaient incroyables sans parler des titres efficaces qui prônaient loyauté et sororité. Même si c'était une appropriation commerciale du Girl Power des Riot Grrrls ce n'était pas une mauvaise chose. Du coup les spice girls m'ont amenées à regarder MTV / MCM où je guettait leurs clips et ca m'a exposé à plein de rock en fin de compte: Garbage, Skunk Anansi, les Smashing Pumpkins, Beck, Blur, No Doubt, ou encore Björk et NIN dont les clips me retournaient un peu la tête. Il y'avait aussi plein de choses un peu moins cools. Disons que la période Nu Metal était sur le point d'exploser. Tout n'était pas glorieux. A travers MTV, je suis tombée sur le clip "Sabotage" des Beastie Boys et je me souviens que les poils de mes bras se sont hérissés. Moment marquant. Après je cherchais les musiques qui me feraient cet effet. Mais je ne pouvais pas passer ma vie devant la télé. La radio était une façon plus intime et sincère (on est pas biaisé par la qualité d'un clip) pour avoir de fortes sensations musicales . C'est arrivé entre autres avec des titres d'Ideal J, Chemical Brothers, Eminem, Nas, Offspring, System Of A Down ou le premier album du 113. Puis j'ai eu une grosse phase 60's rock et Techno. I know...




Comment es-tu devenue animatrice radio ? Quels sont les "grands" animateurs qui t'ont donné l'envie de te lancer dans cette magnifique aventure ? 

J'ai voulu faire de la radio vers 13/ 14 ans. Les radios libres ont été un élément déclencheur mais très vite j'étais fan d'émissions de musique. En France, il y avait Yann Zitouny et Vali (Stereo Press) ou encore Mélanie Bauer (Ketchup & Marmelade). A l'époque il n'y avait pas de « Replay » donc j'étais vraiment dépitée lorsque je ratais leurs émissions mais sinon j'écoutais plein de radios différentes et je voulais écouter le plus de musique possible. Ce n'est pas forcément un animateur, mais j'admire beaucoup Jean-Patrick Laurent, le programmateur de OÜI FM qui m'a beaucoup appris en termes de programmation musicale quand je faisais une émission qui s'appelait UK Beats. Mon parcours : J'ai fait des stages à Londres à LBC et au NME quand j'étais au Lycée. Puis j'ai passé plusieurs années à animer des émissions sur Subcity Radio, une radio associative de la fac de Glasgow où j'ai appris énormément en parallèle pendant mes études d'Histoire et Science Politique. J'ai fait des stages à Xfm et Radio Nova et une école de journalisme avant de devenir une "serious news journalist" avec des passages à RFI, France Info, BBC 5 live etc... Mais au bout de quelques années. L'appel de la musique a été plus forte...

Pour toi, quel est le rôle d'un animateur radio ? Et comment s'écoute une émission radio pour être au plus près de l'animateur ? 

C'est vraiment une relation intimiste. Je préfère personnellement écouter la radio seule ou en silence si je veux écouter ce que dit l'animateur ou l'animatrice. J'ai envie d'entendre quelqu'un qui me raconte des choses intéressantes et en qui je peux avoir confiance ou qui me fait rire. C'est encore mieux si c'est les deux. Mais ça n'engage que moi.

A l'heure où les plateformes de streaming nous offrent des milliers de playlists faites sur mesures pour leurs abonnés. Penses-tu que la radio a encore de beaux jours devant elle ?

Difficile à dire. Les playlists ne sont pas vraiment la même chose. La radio et le côté répétitif que peuvent avoir certaines playlists sont à double tranchant. Dans le temps, il y avait quelque chose d'unifiant... On écoutait tous une émission en même temps il y avait un vécu commun " Tu as entendu ça à la radio hier soir?" Maintenant c'est plus t'a vu sur Tik Tok ou tu as vu sur netflix?. Je ne sais pas si beaucoup de jeunes écoutent encore la radio planqués sous la couette comme moi et bien d'autres avant le faisaient.... Mais je pense qu'une programmation musicale faite à la main comme on essaye de faire avec Pop Rock Station sur RTL2 c'est autre chose que la playlist d'un algorithme aussi indé ou spé soit-elle. Surtout si on l'accompagne de petites anecdotes et qu'on n'oublie pas que la musique est ce qu'il y a de plus important. C'est certain qu'aujourd'hui la radio doit s'adapter et créer une plus grande offre spécialisée en format podcast.

Tu écoutes quoi en ce moment ?

Plein de choses ... J'ai l'impression d'être constamment en retard sur mes écoutes. J'ai très hâte que sorte les nouveaux Iggy Pop et Gaz Coombes. Spoiler: They are both really good.




Quel est ton coup de cœur du moment ? 

Les nouveaux Yeah Yeah Yeahs, Weyes Blood, un jeune Français expatrié à Montreal qui s'appelle Alias. J'ai le nouveau Lee Fields à me mettre sous la dent et je trouve vraiment chouette Tropical Gothclub le projet de Dean Fertita (guiatriste QOTSA, Raconteurs...)

Comment préfères-tu écouter la musique ? Vinyle, Cd, Streaming ... K7 lol ? 

Honnêtement c'est le bordel en ce moment. Je suis entre deux appart et je n'ai pas encore eu le temps d'importer ma bibliothèque itunes sur mon ordi (ça fait deux ans que je dois le faire, je n'ai vraiment pas d'excuses à part le fait que je sois technologiquement paresseuse). Mon téléphone est vieux et mon Ipod est mort (obsolescence programmée..,) du coup quand je suis dans les transports j'écoute soit des podcasts soit de la musique via soundcloud/ bandcamp. J'essaye de ne pas utiliser les plateformes de streaming tant qu'elles ne rémunèrent pas correctement les artistes ce qui fait de moi une boomeuse ou une rebelle. Who knows... J'aime écouter des vinyles et des CDs et j'ai toujours toutes mes K7. Franchement je suis ringarde. On dit que les cordonniers sont les plus mal chaussés... 

Merci Marjorie de nous avoir consacré un peu de ton temps pour cette interview. On se donne rdv dans 20 ans pour une interview bilan ?

Avec plaisir. Merci à toi.


Et si on partait maintenant sur la French West Coast à la rencontre de Francis Zégut pour nous parler de Marjorie Hache ? 




Salut Tonton Zézé, comment tu vas ? 

Je vais bien je te remercie.

Début août, on apprenait que Marjorie Hache allait tenir Pop Rock Station du lundi au jeudi sur RTL2. Comment ce choix s'est dirigé vers Marjorie ? 

C'est avant tout un choix de la direction de RTL2 pour remettre plus de rock dans les soirées.

Quel est ton rôle auprès de Marjorie depuis qu'elle a rejoint l'aventure ? 

Je n'ai aucun rôle précis, je suis heureux qu'il y ait plus de musiques énervées sur RTL2. Quand j'ai écouté un bon truc je lui envoie un mail, le dernier coup de coeur c'est Meryl Streek. 




Elle a su bien évidemment garder l'esprit de l'émission tout y amenant un vent de fraîcheur avec un petit renouvellement de la programmation. Peut-on dire qu'elle a passé et relevé le défis avec brio ? 

Je la trouve fraîche, passionnée, intelligente de quoi faire un bon bout de chemin, je valide.

Finalement, comme tu nous disais il n'y a pas si longtemps que ça sur tes réseaux : "La radio, c'est une histoire de transmission" ? 

De transmission mais aussi d'échange, avec le temps qui passe je rencontre beaucoup d'hommes et de femmes qui ont écouté à une époque ou une autre, pour un animateur c'est la plus belle des récompenses.




Merci pour ta participation, on se dit à dimanche soir à partir de 22H pour la grande messe du rock sur RTL2, mais aussi sur ton byzegut.fr.


Et Éric Jean-Jean, il en pense quoi de Marjorie Hache ? 




Salut Éric, Marjorie tient sa rubrique "Le Journal De La Musique" dans le Drive RTL2. Quel effet ça fait d'avoir Marjorie Hache à côté de soi avec son sourire et sa bonne humeur ?

Marjorie est une "bonne camarade". Toujours souriante, arrangeante, elle est aussi cool dans les couloirs de la station qu'à l'antenne. C'est important des gens comme elle dans une équipe. 

Elle est la spécialiste du chocolat et nous en amène tout le temps, j'aime ce coté gourmand qui se traduit aussi par ses gouts en musique. 

Ajoutons ce délicieux accent et cette immense appétence à la musique et tu comprendras que je suis très heureux qu'elle ait accepté de rejoindre RTL2, d'ailleurs, RTL2 est une vraie petite famille qui peut parfois être un "gang". La greffe avec des nouveaux ne fonctionne pas toujours, avec elle, ce fut immédiat. A titre personnel, et dans mes mots c'est le plus grand des compliments, c'est vraiment une fille sympa et "Gentille". J'aime plus que tout cette qualité. 

Elle a aussi une culture musicale incroyable. 

Ça, c'est le moins qu'on puisse dire. Et c'est cool de bavarder avec quelqu'un qui situe immédiatement John Paul Jones ou Allan White. J'adore bavarder 'musique' avec elle, parfois un peu trop, nous avons presque parfois des débats à l'antenne. J'admire et respecte beaucoup ses connaissances. C'est rassurant de l'avoir dans une équipe quelqu''un qui maitrise aussi bien son sujet.

Comment la trouves-tu dans Pop Rock Station ? 

Fraiche, intelligente, brillante et cool. Parfaite.




Merci Éric de nous avoir consacré un peu de ton temps pour cette petite interview. On te retrouve tous les jours à partir de 16H dans Le Drive RTL2. A bientôt.


Mais que pense aussi Pierre Janaszak, animateur sur RSTLSS (et ami de longue date avec Marjorie) sur son arrivée dans Pop Rock Station.




Salut Pierre, quelle a été ta réaction lorsque tu as appris que Marjorie allait tenir Pop Rock Station sur RTL2 ? 

Eh bien j'ai eu une double émotion. Tout d'abord et évidemment, j'ai été très heureux qu'elle accède à une grande radio nationale, elle le mérite amplement. Marjorie est une personne foncièrement gentille, ultra cultivée, à l'écoute et surtout, elle est rock !  En même temps comment ne pas l'être lorsqu'on est liée à l'Ecosse. Tout au long de sa carrière, elle a pu croiser, interviewer et sympathiser avec des artistes et des groupes internationaux. Ma deuxième émotion a été de la jalousie, haha, elle va travailler avec celui qui m'a bercé, qui a fait l'animateur que je suis aujourd'hui, FRANCIS ZEGUT ! Ça fait 2 personnes extraordinaires sur cette émission. Pincez moi, je rêve ! 

Tout ce que je peux vous dire, c'est que Marjorie on ne peut que l'aimer et que ça fait du bien d'avoir des femmes animatrices qui parlent de rock.




Retrouvez Pierre à partir de 18H sur RSTLSS du lundi au jeudi avec son émission Les Nouveautés Rock





Décidément tout le monde aime Marjorie Hache, et nous aussi d'ailleurs.


Rdv de 22H à minuit pour Pop Rock Station avec Marjorie Hache du lundi au jeudi et avec Francis Zégut tous les dimanches, même endroit même heure. 


Merci à Marjorie Hache pour cette interview, mais aussi à Francis Zégut, Éric Jean-Jean et Pierre Janaszak. 


Crédits photos : RTL2, BY ZÉGUT, RSTLSS et Marjorie Hache.


Gian, décembre 2022.

dimanche 20 novembre 2022

LIVE REPORT : The Cure live à la Halle Tony Garnier de Lyon 07.11.22



Lyon … première date française de la Lost World Tour 2022, la tournée de The Cure. Nous ne pouvions manquer ces retrouvailles avec l’un des groupes les plus emblématiques des années 80, mais qui a su perdurer avec brio jusqu’à aujourd’hui, distillant son style de musique si particulier sans faiblir. Souvenez-vous, leur dernier passage en France était à Rock en Seine en 2019, un concert inoubliable pendant lequel Robert Smith avait semblé réaliser l’importance de l’amour de son public français. Ce qui l’a probablement convaincu de programmer pas moins de 8 dates en France pour cette après pandémie. Souvenez-vous aussi, en 2021, de cette annonce terrible de Simon Gallup de quitter le groupe. Heureusement les choses sont rentrées dans l’ordre depuis. Heureusement, oui, car The Cure aurait perdu, avec le départ du bassiste, un de ses piliers les plus emblématiques. Donc tout va bien et c’est donc d’un pas léger, et pressé, que nous investissons la Halle Tony Garnier de Lyon. Dans la configuration de ce soir, il y a une fosse or, et bien que ce ne soit pas trop notre tasse de thé, on l’apprécie car cela nous permet de nous installer à la barrière sur le côté droit de la scène.




La première partie est assurée par les écossais de The Twilight Sad qui nous offrent un très bon set malgré un début perturbé par le malaise d’un des spectateurs. Le chanteur, James Graham, demandant avec son accent écossais à la sécurité d’intervenir, tout en continuant de chanter le premier titre de leur set de 45 min. Oui on ne fait pas dans la demi-mesure ce soir, la soirée va durer jusque près de minuit ! 




C’est donc un peu après 21h, que le groupe arrive sur scène sous les acclamations du public. Robert Smith arrive en dernier et avant de se mettre en place derrière son micro, arpente le bord de la scène d’un côté à l’autre, faisant face au public en le saluant. Il semble content d’être là et d’être accueilli si chaleureusement. Quelqu’un lui offre une petite peluche qu’il pose délicatement sur la scène. Pendant ce temps les autres musiciens ont entamé le premier titre du concert « Alone », un des nouveaux morceaux du futur prochain album. Après cet instrumental de plusieurs minutes, Robert Smith commence à chanter, et sa voix est claire, elle a toujours cette intonation d’adolescent. Le temps n’a visiblement pas d’emprise sur la voix de Robert Smith et c’est tant mieux. Et le groupe nous emmène donc dans son voyage musical de plus de 2h35. Et après la nouveauté, une des valeurs sûres du groupe avec « A Picture of You » qui emporte tous les suffrages. Puis retour au milieu des années 80, en pleine New Wave, avec « Shake Dog Shake », suivi de « A Night Like This ». Et malgré les années, ces titres continuent de nous transporter dans cet univers si particulier des The Cure. Nous n’avons plus physiquement le look gothique, mais dans la tête, l’esprit de ces années reste bien ancré. Un pur plaisir donc, d’autant que l’interprétation actuelle est parfaite. Retour à l’album « Disintegration », une de leurs meilleurs albums il est vrai, avec la superbe « Lovesong » dont on ne se lasse pas. Après ce retour à cette demi-décennie 80s, un saut dans les œuvres actuelles du groupe avec un nouveau titre, encore une fois très beau, « And Nothing Is Forever » avec une belle et longue introduction instrumentale, pendant laquelle Robert Smith fait un peu le chef d’orchestre. C’est ensuite le feu, enfin à la sauce The Cure bien sûr, avec «39 » et « Burn » dans une ambiance rougeoyante. J’en profite pour souligner, qu’outre le son impeccable que nous offrent les musiciens et les techniciens de la tournée, les light shows et les visuels sont eux aussi à la hauteur, mettant sans cesse en perspective la musique, le spectacle est complet. Simon Gallup, le bassiste, sautille moins que lors du dernier Rock en Seine, mais sa promène comme à son habitude sur la scène. Et il a aussi quelques rapprochements touchants, et rassurants pour l’avenir, avec Robert Smith, les relations semblent au beau fixe !





Nous avons ensuite droit à un retour aux sources avec « The Hanging Garden », « Push » et surtout un « Play For Today » sur laquelle le public chante la ligne de synthé avec ferveur, faisant esquisser un sourire à Robert Smith. Superbe moment de communion d’un public avec son groupe favori ! On enchaîne alors avec ce qu’on pourrait presque appeler LE HIT, en tout cas c’est le mien mais je ne suis pas le seul visiblement vu l’engouement du public, « The Forest ». Et là ça sautille dans tous les sens ! C’est fou comme certaines chansons semblent intemporelles et suscitent des années après leur sortie, toujours autant de plaisir et d’émotion. Quelques accords, une ligne de basse sobre, épurée, une ligne de chant imparable… la simplicité et pourtant tant de richesse musicale ! On ne va pas raconter tout le concert, titre après titre, même si on a envie de parler de chacun d’entre eux, mais rappelons-nous qu’il a duré plus de 2h30.  Mais le set continue sur cette belle lancée, jusqu’au titre de fin de set, qui porte bien son nom d’ailleurs, « Endsong ». C’est encore un nouveau titre, peut-être du prochain album, et c’est encore une réussite, un titre un peu planant, avec une guitare extra distillée par Reeves Gabrels.




Le premier rappel, car il y en aura deux, est consacré à « Pornography » sauf le premier titre. Robert Smith nous explique que cela devient compliqué de constituer les setlists, car ils ont tellement de chansons qu’ils aimeraient jouer que c’est toujours une torture pour l’esprit. Mais il a choisi de débuter par une nouvelle chanson, « I Can Never Say Goodbye », dédiée à son frère décédé en 2019. Et en effet le tempo est lent, la partie de piano est simple et très belle, la ligne de basse de Gallup entêtante, les solos déchirants de Gabrels, et la voix tourmentée de Robert Smith qui nous envoie ses émotions en pleine face… ça vous retourne ! Le second rappel voit débouler les hits du groupe (bon les titres précédents l’étaient aussi pour beaucoup d’entre eux). Robert Smith les introduit en expliquant que c’est pour lui étrange d’interpréter de vieux titres écrits il y a quarante ans, et de penser à l’homme qu’il était à cette époque qui ne pensait pas qu’il pourrait encore les jouer à l’âge qu’il a aujourd’hui. Il s’interromps finalement ayant du mal à exprimer réellement le sentiment qui l’envahit. Et ce n’est pas moins de sept titres qui s’enchaînent pour ce second rappel, excusez du peu ! C’est bien évidemment encore plus le délire dans la fosse ce dernier round étant certainement le plus pop du show de ce soir (voir la liste dans la setlist plus bas). Robert Smith a pour l’occasion dégainé sa fameuse guitare acoustique à étoile. Le concert se termine bien sûr sur « Boys Don’t Cry ». Les musiciens quittent la scène sous l’ovation du public, mais Robert Smith joue un peu les prolongations en arpentant la scène pour saluer le public. Il reprendra le micro pour remercier encore et encore, visiblement touché par l’accueil chaleureux du public lyonnais, il semble ne pas vouloir quitter la scène. Il nous dit merci, et au revoir, mais surtout il ajoute un « see you again » qui nous met en joie, The Cure ça continue ! Mais pour ce soir, c’est terminé, les 2h40 de show sont passées sans qu’on s’en rende compte. Ce premier concert de la tournée sur le sol français est incontestablement une réussite, The Cure nous aura encore une fois embarqué dans leur univers si particulier avec un set impeccable musicalement parlant, une scénographie magnifique, et une émotion réelle, un vrai partage entre les musiciens et le public. On en redemande !





Setlist :


Alone

Pictures of You

Shake Dog Shake

A Night Like This

Lovesong

And Nothing Is Forever

39

Burn

The Hanging Garden

Push

Play for Today

A Forest

Want

The Hungry Ghost

From the Edge of the Deep Green Sea

Endsong


Rappel 1:


I Can Never Say Goodbye

Cold

A Strange Day

One Hundred Years


Rappel 2:


Lullaby

The Walk

Friday I'm in Love

Close to Me

In Between Days

Just Like Heaven

Boys Don't Cry



Jean-O de RAN

mardi 18 octobre 2022

[INTERVIEW] Edelweiss : "Ces dernières années ont été mouvementées, autant individuellement que collectivement"



Mais que se passe t'il en 20 ans? Pas mal de choses vous allez me dire. Mais 20 ans, c'est le temps qu'il aura fallu au groupe Edelweiss pour renaître de ses cendres et gagner en maturité et revenir avec 2 nouveaux titres et 2 concerts donnés cette année dans la ville de Reims. Entretien exclusif avec le quintette pour cette première interview en 20 ans.


Salut Edelweiss, comment allez-vous ? 

EDW : Ça va bien et toi ? Merci déjà pour ta demande, on ne s'attendait pas trop à être interviewés de suite à notre reformation, ça nous fait bien plaisir.

Le projet vient de renaître après 20 ans de silence. Qu'est-ce qui vous a donné l'envie de remonter le groupe après tout ce temps et que s'est-il passé pendant ces 20 années ? Était-ce un besoin collectif de remonter le groupe ou est-ce que l'un d'entre vous a dit : "Hey, et si on remontait le groupe ?"

Phil : C'était comme une histoire d'amour pas finie.

Jool : Pendant 20 ans, il y a en a qui ont fondé des familles, d'autres qui ont fait des projets musicaux hors métal. Mais l'envie a toujours été présente en fait, quand on se revoyait de temps à autres, on discutait toujours des compositions de malade qu'on jouait à l'époque. Nico a toujours été dans la composition depuis, et de temps en temps on recevait une petite musique à écouter avec une bonne tarte à chaque fois.

Nico: De remonter le groupe, c'est d'être restés sur notre faim après une rupture rapide du groupe en 2001. Ça a repris d'un coup avec une discussion entre Ju et moi puis on a sollicité les autres exactement comme ça "Hey, et si on remontait le groupe ?"

Phil : Moi j'ai pas eu le choix.

Ju: Je suis revenu de Los Angelès en lâchant tous mes projets death metal de Floride ... .  Et Nicolas Toury est devenu Gérard Tappa, oui, le seul membre qui n'est pas le même qu'à l'origine du groupe.




Comment se sont passées les retrouvailles et les premières répétitions ?

Ju : Beaucoup d'envie de se retrouver.

Nico : Déjà engagé avec des compositions à travailler, et ça s'est trouvé dans cette période de pandémie qui nous a libéré du temps aussi.

Jool : On a pu rejuger du travail à faire aussi pour se remettre dedans.

Phil : Bien excité de repartir dans l'aventure avec les potes.

Vous avez donné 2 concerts sur Reims depuis le début d'année. Comment ça c'est passé après toutes ces années ? L'énergie du groupe était-elle la même qu'il y a 20 ans ?

Nico : La grosse patate de remonter sur scène avec ce groupe 20 ans après, beaucoup de monde et un peu d'appréhension quand même. On sent tout de même qu'on a eu besoin de se roder un peu, ce qu'on a tout de suite ressentis sur le deuxième concert d'ailleurs.

Jool : Des automatismes qui reviennent sur les relations entre chacun en live, des regards et des attitudes aussi.

Ju : Et notre premier concert avec Mortuary, c'est pas rien de faire la première partie d'un groupe comme ça. 

EDW : Ça nous a fait vraiment plaisir d'avoir été soutenus comme ça par le public, nos amis et nos proches pour cette première prestation, Un gros merci au passage.

Nico : D'autant qu'on a revu des tronches qu'on n'avait pas vues depuis 20 ans pour certains, les mêmes qu'on voyait au Tigre à l'époque.


D'gé, Phil et Nico sur la scène des Outlanders de Reims, mars 2022.

Vous avez enregistré plusieurs titres au début de l'année dans le cadre de la sortie d'un ep. Comment se sont passées les sessions d'enregistrement, le mix et le mastering alors ? 

EDW : Nous faisions de l'autoproduction avec nos moyens de l'époque, qui n'était pas non plus un poste cassette au milieu du groupe ...mais c'est sûr qu'il a fallu tout réapprendre pour les conditions actuelles, notamment la préparation primordiale à 120% et la durée d'enregistrement qui peut vite coûter très cher. Y a eu du bon et des bonnes surprises, et d'autres moments plus difficiles qui nous serviront pour l'enregistrement de notre futur support.




Comment se passe la composition d'un titre chez Edelweiss ? 

Nico : Chacun travaille dans son coin sur les propositions de composition que je fournis et ça permet d'arriver en répétition avec le plus gros du travail fait. Cette méthode tient surtout du fait de la distance de chacun qui fait qu'on ne peut pas se rendre disponible chaque semaine. C'est le gros point positif de l'évolution musicale par internet ; sans ça on n'aurait jamais pu renaître.

Phil  : La structure est là et je pose le chant par dessus.

EDW : Il n'y a pas de contraintes à tenir non plus sur les compositions fournies, on respecte la structure dans un premier temps, on joue suivant nos capacités respectives, et en répétition physique, on ajuste pour que ça le fasse. On gagne beaucoup de temps aussi comme ça.


Fin des sessions d'enregistrement au studio Le Chalet de Reims, janvier 2022.

On sent quand même avec les 2 premiers titres disponibles sur votre Bandcamp que vous venez des années 90's avec "un son à l'ancienne". Est-ce important pour vous d'avoir un son "particulier" comparé aux groupes de métal actuels ? 

EDW : Pour être transparents, on a bien été surpris du son de cet enregistrement, on s'attendait à quelque chose de plus moderne et énorme, et on s'est retrouvé avec un produit très intéressant qui reflétait notre état d'avancement avec la reprise du groupe. 

Phil : Disons que notre son nous donne un côté plus garage comparé aux sons actuels. Le son s'est énormément professionnalisé et est devenu très accessible à condition de connaître la recette.  

Ju : On s'aperçoit aussi de cette évolution en concert : c'est vrai qu'avant tu jouais dans un bar , tu déposais le matos, la balance entre nous , à la limite un peu de reprise de grosse caisse et ça allait. Aujourd'hui c'est plus contraignant sur la propreté de ce qui sort si tu veux être à la hauteur, et du matériel, et de l'humain à engager pour y arriver.

Nico : C'est vrai que le matériel a bien évolué aussi pour les amplis et les effets , il nous faut réapprendre de ce côté là aussi et sans se dénaturer non plus car on est bien fan de ces années métal 90's.

Ça doit changer des démos que l'on enregistrait il y a 20 ans avec le poste placé au milieu du groupe ? 

EDW : Ça n'a pas été évident pour nous, c'était la première fois que Edelweiss allait en studio pro. 





On sait très bien qu'un groupe de métal ne va pas écrire et chanter des chansons sur des sardines dans une boîte de conserve. Quels sont les termes abordés dans vos compos, et sous quels angles vous les abordés ?

Phil : L'humain et ses contradictions avant tout. 

EDW : Il y a de l'imaginaire, du ressenti et du vécu...Ces dernières années ont été mouvementées, autant individuellement que collectivement. Du coup c'est une matière première qui alimente assez facilement les textes qui sont une espèce d'exutoire à tout ce bordel. Mais dans le désordre, on va retrouver de joyeuses thématiques comme la perte, l'absence, les conflits intérieurs, la dépendance, le totalitarisme…Pour les détails, faudra lire les paroles !

Pour vous, quel est le but d'un groupe de métal en général ? 

EDW : Prendre du plaisir avant tout et partager les émotions avec le public, on kiffe trop monter sur scène, c'est vraiment notre but premier; la scène c'est trop bon !


Ju derrière ses fûts lors du concert chez les Outlanders de Reims, mars 2022.

Quels sont vos projets à venir ?

EDW : On travaille nos compositions pour finir notre set , et faire du concert en 2023.  On cherche des dates pour l'an prochain, c'est vraiment notre but premier. On a déjà sorti notre merch en DIY (T-shirts, hoodies, sérigraphies...on aime être autonomes sur ce point.), donc idéalement on aimerait finir l'année 2023  avec un enregistrement sur les compositions arrivées à maturation avec ces concerts. Nous avons une dizaine de compositions à déposer.

J'ai posé cette question aux membres de Nebulizar (autre groupe de métal originaire de la Marne,  interview à retrouver ici ), quelle différence il y a entre le bon et le mauvais métal alors ?

EDW : Le bon métal, c'est pas dur (enfin si un peu quand même), c'est quand tu écoutes du Edelweiss pardi ! Blague à part, c'est trop subjectif comme question, car évidemment chacun est libre d'aimer ce qu'il veut. Peut-être que le meilleur métal est celui qui te procure le plus d'émotions, comme pour n'importe quel style de musique ou d'autres formes d'arts.


Merci Edelweiss d'avoir répondu à cette interview.


De gauche à droite : Phil (Chant), Ju (batterie), Jool (basse), Nico (guitare) et D'gé (guitare)




Retrouvez Edelweiss sur : 




Gian, octobre 2022.

jeudi 13 octobre 2022

[INTERVIEW] : Rencontre avec l'auteur de la vidéo parodie de U2/Matrix



Lancée le 24 septembre dernier sur le fb de U2 Achtung, une vidéo parodie de Matrix est en train de faire son buzz et va de dépasser les 400k vues d'ici ce soir. La vidéo aussi drôle qu'inquiétante nous montre 2 mondes très différents mais bien réels. Nous avons voulu en savoir un peu plus sur la création et le but réel de cette vidéo avec son créateur. Interview exclusive pour RAN.


Salut comment tu vas ? 

Eh bien plutôt pas mal


Peux-tu nous dire depuis quand tu fais parti de l'équipe de U2 Achtung ? Et quel rôle tiens tu au sein de l'équipe ? 

Cela fait 5 ans maintenant que je fais partie de l'équipe, je suis l'un des community manager, donc j'anime la page FB en relayant notamment les infos concernant U2. Je m'occupe aussi intégralement de la chaîne YouTube, qui ne cesse de grandir et c'est plutôt une bonne nouvelle !


Le 24 septembre dernier, tu as lancé sur le fb de U2 Achtung une vidéo très drôle mais aussi inquiétante, montrant Néo (en fan de U2) devant la réalité avec des vidéos de musiques actuelles que la jeune génération adore. Comment t'es venue l'idée de cette parodie ? Et quel but a-t-elle ? 

Ah oui ! Cette fameuse vidéo... Beaucoup m'en parle en ce moment, mdr. Bah écoute quelques jours avant la publication de celle-ci, je suis tombé par le plus grand des hasards, sur une vidéo similaire venant des Etats-Unis, dans laquelle ils comparaissaient le rap des 90's avec celui d'aujourd'hui. J'ai trouvé ça pas mal et je me suis dit : "pourquoi je ne la ferai pas à ma sauce ?" Alors ni une ni deux, je me suis penché dessus et j'ai cherché ce qui m'agaçait le plus en musique aujourd'hui et y'a franchement le choix... J'ai fait au plus vite et pris les grands classiques mdr ! Etant fan de U2, j'ai été obligé de les mettre en opposition, après j'aurai pu mettre plein d'autres bons groupes, d'ailleurs la vidéo est arrivé sur une page d'un fan club français de Depeche Mode et même la mairie d'une commune de France l'a partagé sur sa page FB...J'ai trouvé ça drôle ! Je ne pense pas que cette vidéo est un but autre que de faire rire... Car à la base c'est juste une blague qui n'aurait peut-être jamais vu le jour... Mais voilà elle est là.



En même pas 1 mois, la vidéo est presque devenue virale au sein de la communauté des fans de U2 et les vues sur fb ont explosé et dépassent maintenant les 300k vues. T'attendais tu à ça ?

Non pas du tout ! Je suis même surpris. Après le montage je l'ai envoyé à 2 ou 3 potes et ils étaient bidonnés. Je l'ai ensuite envoyé aux collègues de U2 Achtung et ça leur a plu, on s'est demandé si on allait la partager sur FB et on l'a fait ! Ce qui est dingue c'est qu'au début, la vidéo a récolté très vite des dizaines de likes et des centaines de vues mais c'est surtout le nombre de partage qui m'a interpellé. Cela s'est vite emballé puis s'est vite essoufflé, mais il y a 2 jours c'est reparti de plus belle avec 86.000 vues en 24h et un total de 14.000 partage. A l'heure où je te parle le compteur est à 370.000 vues, cela correspond à 10.000 vues de plus à chaque heure qui passe. C'est vraiment dingue !


Qu'elles sont les réactions (en général) des personnes ayant vues la vidéo. Reçois tu des messages de leurs parts ? Ou des menaces de mort des fans des artistes que l'on voit dans la vidéo ?

La réaction est souvent la même, les gens sont mort de rire, mais certains sont désespérés de voir ce que la musique d'aujourd'hui est devenue. Des messages non mais plusieurs commentaires me félicitent pour le montage et franchement ça fait plaisir ! Alors non je n'ai pas encore reçu de menaces ha ha ha et j'espère ne pas en recevoir car tout ceci est avant tout de l'humour, même s'il y a une part de vérité bien sûr mais chacun interprétera à sa façon, on peut aussi inverser les rôles, et les jeunes peuvent ouvertement se moquer de notre "musique de vieux", mais je m'en fous j'aime bien rigoler.


Est-ce-que ça t'encourage à faire d'autres vidéos de ce genre ? 

Bah à vrai dire j'aime me diversifier, cette vidéo fait rire les gens et c'est tant mieux, mais honnêtement je ne ferai pas que ça, même si deux autres vidéos ont déjà été réalisées, je ne sais pas si elles seront publiées ou pas. On verra bien...


As-tu peur que les prochaines vidéos fonctionnent moins que ta première vidéo ? 

Comme je viens de le dire ce n'est pas sûr qu'il y en ai du même style à sortir, par contre j'aimerai que cela ait une répercussion positive, sur les vidéos plus sérieuses qui ont déjà été publiées par le passé, comme le Zoo Tv One ou U2 Go POP, ces 2 vidéos m'ont pris des semaines de montage et n'ont pas eu l'attention qu'elles méritaient, contrairement à celle-ci qui m'a pris 30 minutes, mais bon ce n'est pas trop tard pour que les gens se rattrapent puisqu'elles sont toujours dispo sur YouTube !




Dans quel monde tu vis alors ? Celui de Néo ou dans la réalité ou entre les 2 mondes ? 

Dans une réalité alternative ! mdr J'essaye de convertir certains, mais c'est peine perdue, enfin je crois...


Plus sérieusement, on parle de U2. Mais quelle est l'actu en ce moment autour du groupe ? Est-ce qu'un nouvel album serait au programme ?

Eh bien, en novembre, Bono va faire une tournée de présentation pour son autobiographie, et en 2023 il y a des rumeurs persistantes sur une tournée et un nouvel album pour U2, mais toujours rien d'annoncé officiellement !


Merci à toi de nous avoir répondu à nos questions.. 


Retrouvez donc la vidéo sur fb ici.






Rejoignez U2 Achtung sur le site officiel, TwitterFacebook et You Tube.




Gian, octobre 2022.

dimanche 25 septembre 2022

Live Report : Pearl Jam live Lollapallooza Paris 2022



Après de longues années d’absence sur le sol français, Pearl Jam avait annoncé son retour pour le Lollapalooza Paris 2020… une édition bien évidemment reportée par 2 fois à cause de la pandémie. La dernière apparition du groupe de Seattle sur une scène française date de 2012 pour le Main Square Festival. La tournée de 2018 avait scrupuleusement évité la France, ce qui conduit une bande d’hurluberlus, dont les membres de Rock Alternative News, à lancer une pétition relayée par quelques médias musicaux. Mais en vain, aucune date française ne fut ajoutée lors de cette tournée. C’était donc avec une impatience exacerbée que les fans français attendaient l’occasion de faire entendre leur voix et leur amour pour ce groupe. Et le jour J arrive enfin, en ce 17 juillet 2022, au Lollapalooza Paris, choix un peu étrange tant la programmation des dernières éditions étaient éloignées du rock. Mais les fans ne pouvaient pas bouder leur plaisir d’un nouveau concert en France, même si beaucoup d’entre eux avaient assisté aux précédents concerts européens.



C’est donc après les très bons sets de White Reaper et Highly Suspect, puis ceux de Phoebe Bridges et Maneskin, que nous retrouvons enfin Pearl Jam. Et c’est avec « Why Go » un des titres de l’album « Ten », le premier du groupe, que le concert débute. Cet album aura d’ailleurs la primeur ce soir puisque c’est 6 titres de cet album de 1991 qui seront joués. L’album « Yield » sera lui aussi à l’honneur avec 5 titres joués. Seules deux chansons représenteront le dernier album en date « Gigaton », « Dance of The Clairvoyants » et « Who Ever Said » qui seront jouées l’une à la suite de l’autre au milieu du set. 




Les titres les plus emblématiques font partie de la setlist, l’objectif est probablement de plaire au plus grand nombre lors d’un festival. Mais ce qu’il y a à retenir d’un concert de Pearl Jam, ce n’est pas la setlist, mais l’énergie et l’enthousiasme du groupe à monter sur scène. Et l’enthousiasme et l’énergie, il y en a eu à revendre. Pearl Jam a littéralement tout donné, comme à son habitude pourrait-on dire, mais cette énergie, cette envie, ont une saveur particulière pour le public français. Pearl Jam n’est pas venu faire de la figuration mais est bel et bien venu faire plaisir à ses fans français, et ça, ça vaut de l’or car on aurait pu douter de leur attachement au pays du fromage et du vin. Pour ceux qui nourrissaient quelques doutes, Pearl Jam les a balayés tout de « Go ».




Mike est survolté, bondissant, virevoltant, en pointant et semblant s’adresser régulièrement une personne du public, ça fait toujours plaisir à celui qui en est destinataire. Il nous fait aussi un peu de Jimi Hendrix en jouant avec la bouche, et nous assène ses solos bien sentis comme autant de preuves d’amour. Eddie donne aussi tout ce qu’il a, ce qui lui vaudra malheureusement de perdre sa voix, ce qui l’empêchera d’assurer quelques concerts suivants. Le set progressivement monte en puissance et en émotion. Eddie devient de plus en plus bavard, pour les bonnes causes. Pour l’Ukraine tout d’abord avec une petite diatribe contre Trump et Poutine, pour l’environnement ensuite, après avoir arrêté la chanson « Given To Fly » pour que la sécurité s’occupe d’une personne qui ne se sentait pas bien. Et c’est aussi pour ça que le public aime Pearl Jam, bien que la musique soit probablement la raison principale. Le concert est passé à un nouveau niveau d’intensité, les musiciens, Mike en tête, mais aussi le public de plus en plus pris par l’émotion avec des chansons comme « Jeremy », une des plus belles du groupe de Seattle. Pour le rappel, Eddie, toujours à l’écoute et bienveillant, rend hommage à Thierry Macaire un fan de la première heure et membre de la Pearl Jamily France, et qui, étant hospitalisé, n’a malheureusement pas pu venir au Lollapalooza. Encore un beau geste, avant d’entamer un des hymnes du groupe « Alive ».



Le concert se terminera finalement sur « Baba O’Riley » une reprise des Who. Le public est aux anges après ce merveilleux concert, surtout qu’Eddie avant de quitter la scène, lui a donné rendez-vous à l’année prochaine. Cette promesse n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, et c’est donc le cœur léger et rassasié que nous quittons l’enceinte du Lollapalooza.


Regardez le concert du Lollapalooza dans son intégralité ici (montage vidéo réalisé par Meg Alex de la Pearl Jamily France)




Setlist :

1. Why Go

2. Mind Your Manners

3. Interstellar Overdrive (Pink Floyd)

4. Corduroy

5. Daughter

6. Satan's Bed

7. Even Flow

8. Dance of the Clairvoyants

9. Who Ever Said

10. Wishlist 

11. Not for You

12. Given to Fly 

13. Untitled

14. MFC

15. Amongst the Waves

16. Jeremy

17. Do the Evolution

18. Black

19. Go

20. Porch

Rappel:

21. Alive

22. Baba O'Riley (The Who)



Jean O de R.A.N.

dimanche 18 septembre 2022

Nick Cave & The Bad Seeds, le sorcier Australien a encore réussi à nous envoûter à Rock en Seine.


Un concert de Nick Cave est une expérience unique qui se renouvelle à chaque fois. On le vit de l’intérieur tout comme de l’extérieur. Car Nick Cave s’adresse à chacun de nous, aux choses enfouies en nous, qu’il va chercher grâce à ses chansons et qui ressortent à l’occasion du concert. Nick Cave n’est pas seulement un chanteur, c’est un artiste qui sait parler à votre âme. C’est parce qu’il a été capable de fusionner ses talents de prêcheur avec une sensibilité à fleur de peau qu’il est capable de vous transmettre. Il s’adresse à chacun de nous, nous envoie des vibrations pleines d’amour afin de recevoir en retour celles du public. C’est cathartique pour lui, surtout depuis la disparition de ses deux fils dans des circonstances tragiques. Et le miracle s’est de nouveau produit en ce soir de ce vendredi 26 août sur la Grande Scène de Rock en Seine. On a toujours un peu peur que la magie des concerts précédents ne se reproduisent pas. Mais c’est sans compter sur l’abnégation, le don de soi, dont fait preuve Nick Cave à chacun de ses concerts, sans jamais décevoir.



Le concert commence donc sur les chapeaux de roue avec « Get Ready For Love », un message on ne peut plus clair sur les intentions du chanteur. Et dès ce premier titre, Nick Cave nous annonce à quelle sauce nous allons être accommodés, avec un mélange de fureur, de sensibilité et d’élégance. Fureur avec une version rageuse de « From Her To Eternity », un crescendo apocalyptique de « Jubilee Street », ou la tempête de « Tupelo ». Pendant ces chansons, Nick Cave est déchaîné, jetant son micro à terre, renversant les pieds de micro ou les chevalets. Mais après ces moments d’une rare incandescence, Nick Cave se fait poignant sur des titres comme « Waiting for You » ou surtout « I Need You » issu de l’album , composé au moment du (premier) décès de son fils, où l’intensité émotionnelle est à son paroxysme. Cette bouffée d’émotion du chanteur est communiquée sans filtre au public qui en ressort lui-même tout retourné. C’est la magie de Nick Cave de pouvoir passer dans ces différents registres émotionnels en embarquant toujours avec lui son public. La rage, la fureur, la tristesse, la ferveur, comme un seul homme, le public suit. Mais Nick Cave n’est pas seul, les Bad Seeds sont là aussi, solides comme des rocks, suivant, avec leurs instruments, l’imprécateur dans tout son cheminement sur scène. Warren Ellis en tête bien sûr, notamment sur les titres de l’album « Carnage » composés avec Nick Cave, mais aussi les fidèles Thomas Wydler, Martin P. Casey, et Jim Sclavunos, ainsi que le guitariste George Viejstica, assurent le show de leur côté aussi.



Nick Cave a sa façon de personnaliser son concert pour le public présent, en dédiant la magnifique chanson « O’ Children » à un des jeunes présents ce soir-là, ou après avoir demandé le prénom à une spectatrice, lui dédit la chanson suivante. Il aime choisir des personnes du public et s’adresser à elles personnellement, autant dire que chacun espère que ça tombe sur lui, car la décharge de bonnes vibrations qu’émet Nick Cave toute la soirée est alors décuplée pour l’heureux sélectionné. Mais le reste du public n’est pas oublié, les premiers rangs notamment, lorsqu’il s’abandonne à eux, agrippant les mains et basculant dans le public, le corps bandé comme un arc (pour avoir soutenu Nick Cave pendant certains de ces moments, je peux vous dire que les muscles sont bandés afin de tenir penché mais bien droit tout en tenant le micro).




Le chanteur est redevable au public, il n’a de cesse de le répéter, mais aussi aux musiciens de qualité qui l’accompagnent dans son show. Ses compères des Bad Seeds bien sûr, mais aussi des autres musiciens qui sont présents le temps de la tournée ou même d’un concert. Ce soir il rend hommage au trio de choristes qui, depuis le début de la soirée, donnent le meilleur d’eux-mêmes, en les ramenant sur le devant de la scène et en s’agenouillant devant eux le temps d’une chanson.



C’est pour tout cela qu’on adore Nick Cave, son talent, son respect, son élégance, ses contradictions, et surtout sa capacité sur scène de vous transmettre tous ces sentiments, sans qu’on sache vraiment expliquer comment cette alchimie opère, tant elle s’adresse au plus profond de notre âme, ou peut-être à chacune de nos cellules. Nick Cave est probablement un sorcier en fait…




Après un rappel de seulement 2 titres, les organisateurs n’en autorisant pas plus, le public sort de son envoûtement, conscient d’avoir vécu une expérience unique.

Setlist:

  1. Get Ready for Love
  2. There She Goes, My Beautiful World
  3. From Her to Eternity
  4. Children
  5. Jubilee Street
  6. Bright Horses
  7. I Need You
  8. Waiting for You
  9. Tupelo
  10. Red Right Hand
  11. The Mercy Seat
  12. The Ship Song
  13. Higgs Boson Blues
  14. City of Refuge
  15. White Elephant

Rappel:

  1. Into My Arms.   
  2. Vortex


Jean-O de R.A.N