jeudi 22 avril 2021

Album Review : "Working with God" des Melvins (Sortie le 26.02.2021)

Credits Photo : © Hysteria Magazine

Pour tout collectionneur, de disques vinyles notamment, rien ne vaut l’original par rapport à une copie. Et à l’écoute du nouvel album des Melvins, il semble qu’il n’y ait pas que pour la petite galette noire que cette maxime soit vraie. Elle l’est aussi pour ceux qui sont gravés dans le vinyle.

En effet, pour la 1ère fois depuis “Tres Cabrones” en 2013, le trio originaire de Montesano est de retour sous sa forme originelle, c’est-à-dire composé de Buzz Osborne au chant et à la guitare, Dale Crover à la basse et Mike Dillard à la batterie, dans son nouvel album “Working With God”, sorti le 26 février dernier.

Credits Photo : © Lemon Jelly

Toujours aussi infatigables, les Melvins délaissent cette fois les errements expérimentaux pour revenir à un son plus « classique ». Mais peut-on vraiment employer ce terme lorsque l’on parle du groupe mené depuis près de 40 ans pour l’incontrôlable King Buzzo ? C'est donc dans un style et des sonorités proches du doom metal de ses débuts que le trio nous replonge sur cet album. Pourtant, cela ne les empêche pas de prendre le contrepied dès la piste d’ouverture, véritable réinterprétation d’un titre mythique des Beach Boys, “I Get Around” devenant “I Fuck Around”. Avec toute la poésie qui découle de cette petite modification…


UN DISQUE SOUS INFLUENCE BLACK SABBATH

Une fois passé cet écueil, on retrouve vraiment ce son 80’s collant comme un chewing-gum, distordu et efficace, qui a fait la renommée du groupe à ses débuts et qui allait devenir le grunge quelques années plus tard. Publié près de 40 ans après les 1ères démos en commun des 3 compères, ce “Working With God” dégage un air à la fois intensément chaotique, décontracté et impertinent, mais étrangement, cela sonne parfaitement. Il semblerait que ces près de 40 ans de succès n'aient en rien émoussé le sens de l'humour du trio.

Credits Photo : © Blow The Scene

A l’image de l’essentiel de la discographie des Melvins, la guitare occupe une place centrale dans ce disque, grâce aux riffs énormes et rebondissants qui jettent les bases de chaque chanson, tandis que la prestation vocale de Buzz ajoute une nuance tranquille à la vitesse vertigineuse de la dynamique instrumentale. Là où le gros riff gorgé de fuzz de “Negative No No” propose un groove palpitant et enflamme le disque, “Bouncing Rick” embraye avec un riff plus rapide, plus sombre, plus épais et plus bas, qui rappelle les origines classiques des Melvins. Puis le hit “Caddy Daddy” se tord, tournoit lentement et effraie avec ses riffs épais, culminants et montagneux qui montent puis s’écrasent tels des vagues hawaïennes.


Impossible pour Buzz et sa bande de renier l’influence de Black Sabbath sur ce disque… C’est d’autant plus surprenant qu’ils semblaient s’être largement affranchis de cette figure tutélaire ces dernières années. On retrouve également des sonorités doom américaines, qui rappellent des groupes comme Pentagram ou Saint Vitus. Pour autant, difficile d’oublier que l’on se retrouve face à un album des Melvins, puisqu’en bons garnements, ils ne peuvent s'empêcher de caser des étrangetés au sein de la tracklist. On peut citer la ligne de chant inattendue de “Brain The Horse-Faced Goon”, les arrangements chelous de “Bouncing Rick” ou “Hot Fish” ou les changements de ton sans préavis.

Credits Photo : © Rolling Stone Magazine

Ensuite, l’étonnant punk rock de “Boy Mike” et ses riffs tendus vous propulsera vers la 2nde partie du disque, où vous attendent entre autres la solide “The Great Good Place” et le stoner boueux et un brin redondant de “Hot Fush”. Mais pour autant, les Melvins n’ont pas mis au rebut leur science du riff, comme en témoigne la nerveuse, déchirante et incendiaire “Hund”. Une excellente piste punk, épaisse et granuleuse comme nous les aimons. Et comme il ne comptait s’arrêter en si bon chemin, le trio clôt ce disque par l’étrange berceuse a capella “Goodnight Sweet Heart”. C’est loin d’être la piste la plus réussie de l’histoire du groupe, mais elle nous permet de vérifier à quel point les Melvins peuvent s’avérer caustiques et grinçants.


En 40 ans et 24 albums, les Melvins semblent n’avoir rien perdu de leur talent, de leur diversité et de leur singularité. Vous connaissez le proverbe : souvent imités, jamais égalés. En proposant cette fois des morceaux plus simples et moins perchés que lors de leurs sorties précédentes, on craignait un retour sur Terre un peu brutal pour les Melvins. Il n’en est rien, tant ce “Working With God” est cohérent, pertinent et clairement plus accessible. C’est bruyant, dur, tumultueux et très réussi. Mais qui en doutait réellement ? Car en matière de doom metal boueux et frénétique, rares sont ceux qui peuvent prétendre égaler les Melvins, et ce “Working With God” en est une preuve éclatante.


La Note de Manu : 8/10

Pochette de l'album "Working with God" des Melvins (sortie le 26.02.2021)

“Working With God” des Melvins, LP 13 titres sorti le 26 février 2021 chez Ipecac Recordings

Tracklist :

1. I Fuck Around (2:22)

2. Negative No No (3:51)

3. Bouncing Rick (3:39)

4. Caddy Daddy (4:26)

5. 1 Brian, The Horse-Faced Goon (0:43)

6. Brian, The Horse-Faced Goon (2:06)

7. Boy Mike (3:47)

8. 1 Fuck You (2:28)

9. Fuck You (0:11)

10. The Great Good Place (3:51)

11. Hot Fish (4:59)

12. Hund (3:15)

13. Goodnight Sweet Heart (2:08)



Credits Photo : © Riff Magazine

Credits Photo : © Riot Fest


Manu de RAN

mercredi 14 avril 2021

Grosse semaine du côté de Dave Grohl


Dave Grohl par-ci, Dave Grohl par là ... quelques semaines après la sortie de l'excellent dernier album des Foo Fighters, "Medecin At Midnight" paru en février dernier. Le leader des Foo Fighters nous a annoncé la sortie d'une autobiographie qui paraîtra chez Tales Of Life And Music, le 5 octobre 2021. Mais aussi un docu intitulé "What Drive Us", qui sortira le 30 avril sur Amazon Prime, et nous embarquera sur la route avec pas mal d'invités plus qu'intéressant comme : Jennifer Finch, Tony Kanal, Flea, Lars Ulrich, Charlie Gabriel, Brian Johnson, St. Vincent, Dave Lombardo, Steven Tyler, The Edge, Ben Harper, Kira Roessler, Ringo Starr, Slash & Duff McKagan, D.H. Peligro, Exene Cervenka, les Starcrawler, Mike Watt, Pete Stahl, Radkey, et Ian MacKaye. Bref, que du beau monde. Mais aussi la participation des Foos au concert caritatif Global Citizen Vax Live, le 8 mai prochain, pour une distribution équitable de vaccins Covid 19 aux States, avec également la participation Eddie Vedder de Pearl Jam. Et là, bim !!! Cerise sur le gâteau, ou nouvelle pierre à son édifice, devrais-je dire. Le voilà sur un nouveau titre avec à ses côtés, le papy du rock 'n roll. Monsieur Mick Jagger des Rolling Stone, pour un titre bourré d'optimisme, qui va vous faire du bien dès les premières secondes d'écoute. Bref, en 30 ans de carrière, l'ex batteur de Nirvana n'a plus rien à nous prouver avec de multiples projets, que ça soit avec les QOTSA, Probot, Killing Jokes, Them Crooked Vultures ... et continuera toujours de nous surprendre. En tout cas, le rockeur le plus cool de la planète n'a pas profité du confinement pour se reposer, bien au contraire. Et on se demande ce qu'il va encore nous annoncer dans les jours à venir. Une mega teuf pour les 30 ans de Nevermind ? Un album solo ? Un nouvel album des Foos ?


WHAT DRIVE US

What Drive Us, sortie le 30 avril.


EASY SLEAZY
Easy Sleazy avec Mick Jagger.



Global Citizen
Global Citizen le 8 mai.

 
The StoryTeller

Storyteller, sortie le 5 octobre.

Les personnes qui ne peuvent pas blairer Dave Grohl doivent s'arracher les cheveux en ce moment, mais nous les fans, nous sommes comblés.




Affaire à suivre ....


Gian, avril 2021.

mardi 13 avril 2021

Album Review : "L.W." de King Gizzard & The Lizard Wizard (Sortie le 26.02.2021)

Credits Photo : © Mowno

King Gizzard & The Lizard Wizard revient avec le 2nd volet de son dyptique microtonal, quelques mois à peine après le magnifique et plus accessible “K.G.”. Sorti le 26 février dernier sur Flightless Records, ce “L.W.” se révèle être un album massif, qui ne manquera pas de consolider la réputation du groupe de Stu MacKenzie comme l’un des groupes les plus originaux et les plus créatifs de notre époque. Il est encore trop tôt pour dire si ce disque figurera dans notre top 10 de l’année, mais il s’agit incontestablement d’un album une nouvelle fois stupéfiant de diversité. Mais j’ai un peu l’impression de me répéter lorsque j’évoque le groupe australien, tant sa discographie est d’une densité assez exceptionnelle…

Débarqué en début d’année dans un contexte pas franchement réjouissant, “L.W.”, le nouvel album des australiens de King Gizzard & The Lizard Wizard, semble poursuivre sans artifices la volonté nullement cachée du groupe de verser dans la musique microtonale. Si celle-ci confère parfois des faux airs de blues touareg à l’ensemble, ce nouvel effort poursuit dans la même veine.

Credits Photo : © Rolling Stone Magazine

LA SUITE ET FIN D'UN DYPTIQUE MICROTONAL

“If Not Now, Then When ?” attaque sur une mélodie funky couverte par le fausset de Stu MacKenzie et les rythmes de clavier, dévoilant un groove aux accents psychédéliques délicieux, avant que “O.N.E” ne vienne alimenter ce funk par l’utilisation d’instruments traditionnels turcs, jumelés à une guitare luxuriante. Puis vient le tour de “Pleura”, qui nous glisse progressivement vers ce son familier du groupe originaire de Melbourne, aux confins du prog rock. Un son que l’on retrouvait dès “Paper Maché Dream Balloon” en 2015 ou plus tard, dans le génial “Polygondwanaland” en 2017. Et les australiens n’ont rien perdu de leur science des enchaînements et de la complexité de leur identité musicale.


A l’instar de “Straws in The Wind” sur l’album précédent, “Supreme Ascendancy” séduit par sa rythmique de batterie entraînante, même si ce titre peut paraître un peu surproduit. “Static Electricity”, qui fleure bon les épices de Marrakech, poursuit dans la même veine et aboutit sur “Ataraxia”, probablement le morceau le plus intéressant du disque, dont les gimmicks lo-fi et les synthés éclatants vous resteront en tête durant de longues heures. Puis l’album s’achève un peu en « roue libre » avec “See Me” et “K.G.L.W.”. Non pas qu’il s’agisse de mauvais morceaux mais King Gizzard a déjà produit tellement mieux…


Suite et fin du dyptique “K.G.” / “L.W.” entamé en novembre dernier, “L.W.” met un peu en stand by les effluves orientales qui infusent la discographie du groupe mais assure tout de même une certaine continuité. Certains vous diront qu’il s’agit d’un disque plus « traditionnel ». Peut-être ont-ils en partie raison car on est tout de même loin des exubérances de “Murder of The Universe” ou du thrash metal décapant de “Infest The Rats’ Nest”. Pourtant, ce “L.W.” soigné et agréable permet à Stu MacKenzie de laisser libre court à ses pulsions créatrices et sonne par moments comme une B.O. de films de John Carpenter, faisant penser à cet égard à “Nonagon Infinity”, publié en 2016.

Credits Photo : © Live For Live Music

Sorti après 3 mois de confinement supplémentaires, ce nouvel album du septet australien sonne plus anxieux, un peu à la Kevin Parker, et acte que la conscience sociale du groupe est désormais au coeur de son processus créatif. Et il nous confirme surtout que la Culture n’est pas unitaire, mais bien plurielle, complexe et diversifiée. Peut-être pourrait-on le faire écouter à Roselyne, ça pourrait aider... Pas forcément le meilleur disque de Stu MacKenzie et sa bande, mais un exutoire bienvenu dans cette période d’incertitude grandissante et de ras-le-bol généralisé. Et rien que pour cela, il vaut le détour… Avec ce 17ème effort, King Gizzard & The Lizard Wizard nous propose une nouvelle œuvre cohérente et solide, qui ne manquera pas d’entretenir la flamme d’un psychédélisme toujours aussi savamment distillé.


La Note de Manu : 8/10

Pochette de l'album "L.W." de King Gizzard & The Lizard Wizard (sortie le 26.02.2021)

“L.W.” de King Gizzard & The Lizard Wizard, LP 9 titres sorti le 26 avril 2021 chez Flightless Records

Tracklist :

1. If Not Now, Then When ? (3:50)

2. O.N.E. (3:40)

3. Pleura (4:11)

4. Supreme Ascendancy (3:40)

5. Static Electricity (5:50)

6. East West Link (3:09)

7. Ataraxia (5:18)

8. See Me (4:04)

9. K.G.L.W. (8:28)



Credits Photo : © Brooklyn Vegan

Credits Photo : © NME


Manu de RAN

jeudi 8 avril 2021

La collaboration de Last Train et Bandit Bandit


Est-ce que la collaboration des canadiens de Seum et des parisiens des Fátima, se reprenant mutuellement un titre de l'autre sur un split vinyle, serait arrivée jusqu'aux oreilles de l'équipe de Cold Fame, et ne les aurait pas inspirés ? Ou est-ce que les alsaciens ont voulus marquer le coup  avec leurs potes originaires de Montpellier, pour l'anniversaire de leur premier album "Weathering", qui a fêté ses 4 ans ce 7 avril ? On en sait rien, mais en tout cas voir Last Train et Bandit Bandit collaborer ensemble en s'échangeant leur voies relève juste du rêve avec le premier titre "Fragile", clipé, et sorti hier par l'équipe de FIP. Et le titre "Maux" sera reprit avec JN de Last Train à la voie. Ces 2 titres incroyables seront disponibles sur un split vinyle qui sortira le 12 juin, à l'occasion du Disquaire Day 2021,  et sera tiré à 300 exemplaires.




Pour les 30 ans de la disparition de Serge Gainsbourg, nos braqueurs préférés du rock français, nous ont offerent le 2 mars dernier, leur version du titre Bonnie And Clyde.




Le deuxième ep des Bandit Bandit intitulé "Tachycardie" sortira le 25 juin. 




Les deux groupes s'étaient produis au Trianon le 6 novembre 2019, pour une soirée qui restera longtemps dans les mémoires des personnes présentes ce soir là. Ils se produiront séparément sur la capitale dans ce monde d'après que tout le monde attend avec impatience, et nous serons bien évidemment de la partie.




Réservez vos places pour le concert de Last Train à L'Olympia, ici : http://bit.ly/lasttrainolympiatickets

Et pour les places pour le concert des Bandit Bandit, c'est par là : http://bit.ly/banditbanditlamaroquinerie




"Fragile" et "Maux" seront disponibles en vinyle, pour le Disquaire Day du 12 juin 2021, chez tous les bons disquaires. Retrouvez la liste des vinyles disponibles, ici.


Gian, avril 2021.