jeudi 30 avril 2020

Album Review : "Dark Heart" de TV Party (Sortie le 17.04.2020)

Source : © Site Officiel TV Party
Après l’explosion du duo franco-américain Parlor Snakes avec son album “Disaster Serenades” en 2019, les liaisons musicales France-USA ne semblent pas victimes de friture & de coupures, puisque le 17 avril dernier est sorti le 1er EP d’un autre groupe binational très prometteur : TV Party.

TV Party est emmené par Joshua Spacek, natif de Portland et fondateur des cultissimes Monarques. Exilé en France depuis quelques années, le songwriter continue de faire parler sa musique à la fois racée et dans l'air du temps. Parti à l’aventure avec pour seuls bagages un cahier de paroles et sa guitare, Joshua vit son destin basculer à sa rencontre avec le bassiste Jean-Bastien Calatayud en 2017. Amateurs tous deux de rock n’ roll vintage (années 60 notamment), cette passion commune permit aux 2 larrons de poser les fondations d’une solide amitié qui aboutirait à la création de TV Party, avec l’arrivée en 2019 du formidable batteur Thomas Ibagnez et de la talentueuse claviériste Juliette Béha.
Source : © Site Officiel TV Party
Après avoir écrit et enregistré de nombreuses démos dans son home studio, et brillé lors du Ricard Live Music aux côtés de nos copains de Bandit Bandit (tous 2 finalistes), TV Party a signé un contrat de publishing avec le label Parisien Alter K, qui compte notamment parmi ses artistes les révérés Psychotic Monks, et a publié le 17 avril son 1er EP intitulé “Dark Heart”.
Credits Photo : © Windsam3 on Instagram
Réalisé à mi-chemin entre Annecy et Portland, ce disque introduit l’univers rock subtil et exaltant de TV Party. Composé de 5 titres, “Dark Heart” nous propose une musique joviale et lumineuse, qui rappelle Unknown Mortal Orchestra, Tame Impala ou encore Phoenix. Les amateurs de sons 90’s et de rock indie new-yorkais du début du 21ème siècle devraient donc y trouver leur compte sans aucune difficulté. S’ouvrant sur la piste-titre “Dark Heart”, cet EP nous captive d’entrée avec ses mélodies léchées et accrocheuses sublimées par une évidente volonté introspective, qui transcende les paroles. Une démarche qui rappelle à bien des certains aspects le travail de Brian Wilson avec les Beach Boys.
Source : © Site Officiel TV Party
Après cette entrée en matière plus que prometteuse, nous serons charmé(e)s par le rock psyché revival des titres “West Coast” et “Longdayz”, tandis que les riffs sublimes et les sonorités inspirantes qui infusent “Staying Alive” et le dernier single “Stuff” nous font voyager vers une contrée musicale à la fois familière et futuriste. Mais n’est-ce pas là la marque des grands groupes de rock que de s’inspirer de ses influenceurs pour proposer une musique résolument nouvelle ?
Source : © Site Officiel TV Party
Dopé par une guitare fuzz du plus bel effet, associée à une section rythmique qui joue à merveille son rôle de métronome, la piste de clôture “Stuff” dégage une indéniable énergie, même si je suis convaincu que le quatuor en a encore sous la pédale. A ce stade, il serait criminel de ne pas mentionner le travail abouti et remarquable du Sieur Henri d’Armancourt au mix. Il se révèle une nouvelle fois aussi efficace dans ce rôle de l’ombre que lorsqu’il délivre ses vocaux vénéneux avec son groupe, Shoefiti.
Source : © Site Officiel
Avec ce 5 titres aux structures minimales, aux rythmes dansants, aux grooves de basse old school et aux guitares réverbérées, TV Party nous délivre un rock hybride, entre pop ensoleillée actuelle et rock psyché mélancolique, et nous ramène par instants à l'âge d’or des Strokes. L'antidote idéal contre la déprime liée au confinement. Ce “Dark Heart” ne nous donne qu’un seul regret : qu’il faille encore patienter pour découvrir un format plus long… Vivement la suite !


La Note de Manu : 8/10
Pochette de l'EP "Dark Heart" de TV Party
“Dark Heart” de TV Party, EP 4 titres sorti le 17 avril 2020 en Autoproduction.

Tracklist :
1. Dark Heart (2:49)
2. West Coast (4:27)
3. Staying Alive (2:53)
4. Longdayz (3:23)
5. Stuff (3:28)


https://www.youtube.com/playlist?list=PLeNRZdR0A2vuf-RoO97OSAiOx6k47tNi8
Source : © Site Officiel TV Party
Credits Photo : © Facebook Officiel TV Party


Manu de RAN

mercredi 22 avril 2020

Album Review : "Commotions" de Baron Crâne (Sortie le 20.04.2020)

Credits Photo : © Emilie Mauger
Créé à Paris en 2014, le groupe Baron Crâne est un power trio rock instrumental composé initialement de Léo à la guitare, Pierre à la batterie et Colin à la basse. Rassemblé autour d'une envie commune d’explorations musicales, Baron Crâne développe dès son 1er EP - en 2015 - une identité sonore multi-influencée, entre rock progressif, psychédélique, dub, stoner, blues et noise rock.
Source : © Facebook Officiel Baron Crâne
Avec son 2nd opus en 2016, le trio poursuivait ses expérimentations avec bonheur et nous faisait languir d’une suite, que l’on espérait rapide. Après avoir longuement défendu ses morceaux sur les scènes de France et des pays limitrophes durant l’année écoulée et avoir connu un changement de line up avec l'arrivée de Léo G. à la batterie et d’Olivier à la basse, les nouveaux Barons de la scène rock ont sorti le 20 avril dernier leur 3ème album “Commotions”, un effort publié en 2 volets, un peu dans l’esprit que ce qu’a proposé Foals l’année passée.
Credits Photo : © Florian Denis
A l’écoute de ce 1er volet de “Commotions”, Baron Crâne s’impose définitivement comme la figure incontournable de ces groupes instrumentaux inclassables et nous délivre 5 titres comme autant de voyages à travers les identités sonores du trio, entre stoner et math rock, parfois même aux confins du jazz. Au-delà de cela, ce qui marque en 1er lieu, c’est la participation de vocalistes sur 2 titres de cet EP.
Source : © Dossier de Presse Baron Crâne
En effet, le chant du frontman des révérés Dentelles Nerveuses et de Mrs. Good Arthur Brossard délivre une ambiance oppressante sur “Acid Rains”, tandis que le rappeur & beatmaker I.N.C.H. Beats infuse une tension hip-hop des plus réussies sur l’excellent “On Rase Les Murs”. Si la collaboration entre Baron Crâne et ces 2 “voix” surprend agréablement, elle élargit surtout considérablement son univers stylistique et étoffe une discographie déjà solide.
Credits Photo : © Florian Denis
Manipulant les styles avec une aisance indécente et jonglant entre une guitare virtuose, une basse élégante et un batteur en lévitation qui martèle généreusement ses fûts, Baron Crâne nous gratifie d’une oeuvre brute et sincère s’affranchissant de tout faux semblant. Durant ses plus de 30 minutes de décharge rock continue, le groupe libère de nombreux instrus vénéneux, dans lesquels flottent parfois l’ombre désabusée de Sonic Youth ou The Murder Capital, notamment sur l’ouverture “Firmin”.
Credits Photo : © Emilie Mauger
Vif, inventif, éclectique et techniquement irréprochable, ce disque nous laissera juste un petit goût amer de par le peu de morceaux qu’il contient. Situé quelque part entre rock progressif et jazz rock, le trio parisien s'impose comme l’un des groupes instrumentaux les plus riches de la scène stoner actuelle, entre riffs de basse groovy, morceaux frontaux et séances de martyrisation de pédales. Si la légende veut que certaines aient été jadis fabriquées avec des surplus de chars de l’Armée Rouge, avec ce “Commotions”, le Baron Crâne nous offre une déflagration qui anoblit son identité musicale et nous rappelle que le rock est avant tout une discipline instrumentale.


La Note de Manu : 8.5/10
Pochette de l'album "Commotions" de Baron Crâne
“Commotions” de Baron Crâne, EP 5 titres sorti le 20 avril 2020 en Autoproduction

Tracklist :
1. Firmin (7:07)
2. Acid Rains [Feat. Arthur Brossard] (6:31)
3. Closing Door (5:02)
4. On Rase Les Murs [Feat. I.N.C.H. Beats] (5:23)
5. Fifth Stone (7:57)


Source : © Facebook Officiel Baron Crâne
Credits Photo : © Emilie Mauger
Source : © Dossier de Presse Baron Crâne
Source : © Dossier de Presse Baron Crâne
Source : © Facebook Officiel Baron Crâne


Manu de RAN

samedi 18 avril 2020

Live Report Les Stereophonics toujours au top à l'Olympia le 29 janvier 2020


Comme à leur habitude, je dirais presque, les Stereophonics faisaient leur petit passage parisien à l’Olympia le 29 janvier 2020. En effet cela devient une habitude de les accueillir fin janvier puisque leur dernier passage était le 26 janvier 2018, et le précédent le 26 janvier 2016 ! Nous étions présents il y a deux ans et avions le souvenir de ce concert qui nous avait redonné la banane. C’est donc dans cet état d’esprit que nous nous pressons devant l’Olympia pour donc la deuxième date à Paris, le groupe ayant rajouté le mardi 28 après avoir fait sold out sur la date du 29.

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C’est Nadia Sheikh qui ouvre avec beaucoup de fougue. Son rock est assez classique, rien de révolutionnaire mais c’est plutôt bien fait, il y a de belles mélodies, et Nadia chante avec beaucoup de conviction et de sincérité. On passe donc un bon premier moment avec cette entrée en matière réussie. 


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Après la petite pause syndicale offerte gracieusement par l’Olympia, les Stereophonics débarquent sur scène. Celle-ci est agencée avec la batterie disposée en hauteur, cool enfin on va bien voir le batteur, car souvent il est malheureusement planqué derrière les autres musiciens. J’aime bien les batteurs, même si je suis une bille à la batterie. J’ai remarqué que tous mes morceaux préférés ont des riffs de batterie que j’adore. C’est en général eux qui me font aimer un morceau plus qu’un autre. 
Bon revenons à nos moutons ou plutôt aux Stereophonics qui débutent le concert avec « Catacomb » et « Superman » histoire de commencer avec des titres résolument rock, en tout cas ils sonnent résolument rock. Le son est d’ailleurs impeccable, les guitares sonnent bien, la batterie est omniprésente, la basse est chaloupée. Et même leur tube de 2015 qui suit « I Wanna Get Lost With You » a l’air de sonner plus rock. Sur « Geronimo » un des singles de l’avant dernier album, Gavin Fitzjohn vient rejoindre les musiciens sur scène pour nous assener un superbe passage de saxo baryton que viendra épauler Kelly Jones avec un non moins superbe solo de guitare.


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Et c’est bien ça qui résume le concert de ce soir à l’Olympia : de super musiciens qui se font plaisir sur scène. Nous aurons en effet de maints regards de connivence entre les musiciens. Ils se font plaisir et ça se sent. Le public y est d’ailleurs bien sensible. Pas toujours besoin de pogo pour prendre du plaisir en concert, les Stereophonics nous le prouvent ce soir.


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Jamie Morrison, toujours aussi actif, nous fera une superbe petite démonstration derrière ses fûts. Les titres défilent tirés des différents albums. Au dernier passage, il y a deux ans, le groupe nous avait gratifié d’une chanson rarement jouée en live, « 100 MPH », ce soit nous avons droit à « Same Size Feet » peu jouée ces dernières années.


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Mais les hits sont là aussi avec « Maybe Tomorrow », « Mr Writer », « Local Boy in the Photograph » ou “Dakota » joué lors du rappel. Le temps suspend son vol pour la très belle ballade « Fly Like an Eagle », hit du dernier album en date.


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Il est clair que Kelly Jones drive le show d’une main de maître, étant parfois seul ou presque, comme sur la très belle version de « Boy on a Bike » interprétée seul à la guitare avant d’être rejoint par Gavin Fitzjohn à la trompette.

Mais les autres musiciens sont loin de jouer les simples faire valoir. Jamie Morisson bien sûr, nous l’avons dit plus haut, mais aussi Adam Zidani qui nous balance avec nonchalance ses riffs et ses solos de guitare, sans compter le discret mais efficace Richard Jones.


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Pas beaucoup d’extravagance cependant de la part de Kelly Jones, il n’est pas très disert, si ce n’est l’escalade de son piano à la fin de « Sunny », lorsqu’il prend sa guitare pour terminer le titre sur un solo magnifique, quasi orgasmique. Rien que du plaisir ce concert on vous dit ! Le set se termine superbement avec deux énergiques titres de leur tout premier album « Local Boy in the Photograph » et « A Thousand Trees », sur lesquels le public tape dans les mains son enthousiasme. Le rappel verra Kelly Jones se présenter seul sur scène, s’installer sur un tabouret et nous interpréter avec une mini guitare « Elevators », rejoint par la suite par les autres musiciens.

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Pour le final ce sont « C’est la Vie » et « Dakota » qui clôturent ce concert de presque 2 heures. A la sortie de leur dernière prestation à l’Olympia il y a deux ans, j’étais entré dans la salle d’humeur maussade, et ressortis heureux comme tout, la musique des Gallois m’avait redonné le moral. Et bien là une fois de plus, alors que j’avais peur d’être déçu, ça m’a refait le même effet euphorisant. Les Stereophonics nous concoctent définitivement une excellente musique alliant les belles mélodies à des rythmiques définitivement rock, qui file la pêche à chaque spectacle. Rendez-vous est donc pris pour fin janvier 2022 !


Photo Rock Alternative News ©

 Setlist :


1. Catacomb
2. Superman
3. I Wanna Get Lost With You
4. Geronimo
5. Same Size Feet
6. Maybe Tomorrow
7. Bust This Town
8. Mr and Mrs Smith
9. Fly Like an Eagle
10. Indian Summer
11. Sunny
12. Boy on a Bike
13. Just Looking
14. Have a Nice Day
15. All in One Night
16. Make Friends With the Morning
17. Mr Writer
18. Hungover for You
19. Local Boy in the Photograph
20. A Thousand Trees

Rappel:
21. Elevators
22. C'est la vie
23. Dakota


Report et photos : Jean-O de Rock Alternative News.



jeudi 16 avril 2020

Album Review : "The New Abnormal" de The Strokes (Sortie le 10.04.2020)

Crédits Photo : © Mowno
Voilà 19 années que le groupe new-yorkais The Strokes a fait ses grands débuts avec le cultissime “Is This It ?”'. La discographie de The Strokes est - plus que celle de n’importe quel autre groupe de rock - de celle dont on débat aisément entre amis. On en discute, on s’engueule, on tente de se convaincre mutuellement, mais quelle que soit l’issue de la discussion, on ne tombe jamais vraiment d’accord. Car, si iconique qu’il soit, The Strokes est un groupe qui cristallise les passions. Certain(e)s verront en lui un combo surcoté, dont la discographie est somme toute assez faible, d’autres y verront un groupe contemporain majeur, dont l’inspiration semble s’être un peu essoufflée ces dernières années, pour laisser libre court à d’autres projets parallèles.
Crédits Photo : © Rolling Stone
Annoncés comme les sauveurs du rock n’ roll, depuis leurs débuts, les Strokes alternent le très bon - peu de gens sont parvenus à écrire un meilleur riff que celui de “Last Nite” - et parfois le pire, allant bien au-delà de la simple expérimentation, comme dans leurs 2 derniers disques, “Angles” en 2011 et “Comedown Machine” en 2013. Mais quel que soit votre camp, il n’est pas exagéré de dire que cette nouvelle production de Julian Casablancas & Co était autant attendue qu’elle était redoutée par les fans...
Credits Photo : © The Line Of Best Fit
De retour le 10 avril dernier avec son 6ème album “The New Abnormal”, le quintet confirme son statut de fabricant de riffs de 1er plan. Même si les membres de The Strokes - Julian Casablancas au chant, Nick Valensi à la guitare, Albert Hammond Jr. à la guitare & aux choeurs, Nikolai Fraiture à la basse et Fabrizio Moretti à la batterie - ont au fil du temps pris de la bouteille, ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose. Désormais, ils mettent tout particulièrement l’accent sur le fait de prendre du plaisir à travers leur musique. Prennent-ils encore du plaisir à sortir des disques ? La réponse, à l’écoute de “The New Abnormal”, est “oui” car cet opus explore de nouvelles directions sonores, mais on y retrouve aussi la patte assez reconnaissable des Strokes.
Credits Photo : © France Info
Dans ce “The New Abnormal” comme dans la majorité des disques du groupe, les tubes de style “Room On Fire” - comme “Bad Decisions”, l’un de leurs hymnes les plus entêtants, et “Why Are Sundays So Depressing”, où les guitares d’Albert Hammond Jr. et Nick Valensi dansent l’une autour de l’autre - sont entourés de morceaux plus surprenants. Prenez par exemple “Brooklyn Bridge To Chorus” et “At The Door”. Le premier cité diffuse une ambiance teintée de synthés et de grooves disco futuristes avec un chant vif et des paroles autocentrées, ce qui ne correspond plus à ce que les fans ont envie d’entendre. Certes, cela pourra en émouvoir certain(e)s mais ce morceau ne parlera pas à la majorité. Quant au 2nd cité, il s’agit d’un single magique sans percus, qui annonçait un changement radical pour le groupe. Et il se révèle être sans doute l’un des morceaux les plus forts du disque, en raison - notamment - de ses paroles contemplatives.
Credits Photo : © Metal Zone
Mettant souvent leurs sentiments de côté, “The New Abnormal” témoigne d’une certaine volonté d’introspection de la part du groupe new-yorkais. Il y a une beauté cinématographique saisissante dans les titres “Selfless” et “Not The Same Anymore”, avec des nuances d’Arctic Monkeys période “Suck It And See”. Peut-être faut-il y un clin d’oeil à Alex Turner, qui leur avait rendu hommage dans les paroles de la piste d’ouverture de “Tranquility Base Hotel & Casino”...
Credits Photo : © NME
“Selfless” sonne comme un rêve éveillé, s’ouvrant sur une guitare presque valsante, sublimée par la romance simple mais percutante des paroles de Julian Casablancas. La voix du chanteur est d'une netteté incroyable sur “Not The Same Anymore”, car il capture à merveille le sentiment de vieillissement, de plaisir et de liberté, prouvant ainsi qu'il est bien un parolier de grand talent, n’en déplaise à certain(e)s.
Credits Photo : © Indie Rock Universe
Si les premières secondes de “The Adults Are Talking” pourraient vous effrayer avec ses parties abrasives de batterie électronique, poursuivez néanmoins l’écoute jusqu'à ce que Julian Casablancas arrive avec une voix douce et que les premières rafales de guitare d’Albert Hammond Jr se fassent sentir. Au fur et à mesure du morceau, vous vous apercevrez qu’il s’agit en réalité d’un titre de 1er plan. Les rythmes analogiques de “Ode To The Mets” promettent de refermer l’album de la même manière, avant que la chanson ne devienne une ballade à combustion lente, le riff central sonnant comme s’il passait dans une éolienne.
Credits Photo : © Flickr
Mais, au milieu de tout cela, Julian Casablancas ne peut se tenir à l'écart bien longtemps de ses synthés bien-aimés et relance ses sonorités 80’s. L’une des premières fausses notes est “Eternal Summer”, qui coule à pic avec ses paroles curieuses, son refrain timoré et son falsetto douteux, sonnant comme du The Police au rabais avant de descendre dans un aboiement ska punk. Il convient tout de même de tresser un certain nombre de louanges à ce disque, même si, comme sa couverture - “Bird On Money” - empruntée à l’artiste Jean-Michel Basquiat, il se révèle épineux et assez étonnant. Mais dans le contexte musical actuel, qui se plaindrait d’un retour à “l’Abnormal” ? Certainement pas moi…
Credits Photo : © Nicko Guihal
Malgré ses imperfections, nous avons affaire à un album - très ? - sympa, insouciant, cool et doté de mélodies chatoyantes. Le genre de disque que vous aimerez à contrecœur... Les Strokes semblent enfin nous rappeler par moments à quel point ils peuvent être magiques. Et il était temps… Les fans adoreront “The New Abnormal”, tandis que d’autres y verront l’oeuvre d’un groupe en bout de course. Ce n’est pas vraiment un chef d’oeuvre, mais il se montre tout de même très intéressant par moments et est loin d’être complètement à jeter. Bref, cet album est à l’image de la carrière - et de la discographie - des Strokes : clivant ! Et n'est-ce pas là typiquement l’essence de la musique des Strokes ?


La Note de Manu : 7.5/10
Pochette de l'album "The New Abnormal" de The Strokes
“The New Abnormal” de The Strokes, LP 9 titres sorti le 10 avril 2020 chez RCA Records.


Tracklist :

1. The Adults Are Talking (5:09)
2. Selfless (3:42)
3. Brooklyn Bridge To Chorus (3:55)
4. Bad Decisions (4:53)
5. Eternal Summer (6:15)
6. At The Door (5:10)
7. Why Are Sundays So Depressing (4:35)
8. Not The Same Anymore (5:37)

9. Ode To The Mets (5:51)


https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_mIPgAqJi0-TwDIDkX8x0jvBb9TqXTEdVw
Crédits Photo : © 411 Mania


Manu de RAN