jeudi 31 octobre 2019

[Interview] Bandit Bandit : "on s'est cherché, et on a fini par se trouver..."


Photo : Jamie Noise 

Vendredi 25 octobre, le disquaire indépendant The Message a reçu Bandit Bandit dans le cadre du festival Les Nuits De Champagne à Troyes, avec Dusty Duke en première partie qui a fait monter la température avant l'arrivée très attendue des Montpelliérains. Les Bonnie And Clyde du rock français nous ont offert un set psyché et électrique à souhait qui a conquis l'intégralité du public, avec notamment le très attendu single « Maux » sorti au printemps 2019. Quelques heures avant le concert, Gian a rencontré Hugo, Maëva, Ari et Anthony pour une interview exclusive RAN. La vie est faite de rencontres ...

Hugo et Maëva lors du show case à Troyes. Photo : Rock Alternative News 

RAN : Salut Bandit Bandit, pouvez-vous nous expliquer comment est né le groupe? Vous avez une histoire un peu improbable, il me semble?

Hugo : Tout à fait, on s'est rencontré sur Tinder avec Maëva et le groupe est arrivé bien après ...
Maëva : On a eu le temps de se faire du mal entretemps ...
Hugo : Ouais, on s'est cherché et on a fini par se trouver. Maëva avait quelques chansons mal enregistrées (rire), et ensuite je l'ai aidé à enregistrer ses chansons. J'en ai aussi écrit pour Maëva mais sans prétention de monter un groupe, et la suite s'est passée il y a 2 ans ...
Maëva : Ouais, il y a deux ans j'étais journaliste pour un webzine et je montais à Bourges pour couvrir Le Printemps De Bourges. Et je prends un Blabla Car car j'avais zéro tune pour me payer un train, et dans la voiture j'étais avec deux gars très bien qui montaient également au Printemps De Bourges. Mais je n’en savais pas plus. Donc on parle musique, et je leur propose de mettre de la zik par bluetooth en mode shuffle. Et en fait, mon Apple Music était connecté à mon cloud et une de nos compos et passée, une maquette toute pétée. J'étais en train de dormir et l'un des deux mecs me réveille et me dit : "c'est cool ça, c'est quoi?" je lui dis : "bah, c'est moi avec Hugo". Et c'est comme ça que l'on a rencontré notre manager.
Hugo : Le groupe n'est pas né tout de suite, ça a pris un an avant de se lancer vraiment. C'est à dire que l'on avait un manager sans avoir de groupe ! Et j'ai demandé à Ari et Antho de venir, je voulais entendre les compos en live, car on avait juste des compos en démo avec de fausses batteries.


RAN : On sent une influence assez 50's/60's avec les titres "Pixel" et "Nictalope" par exemple. Est-ce une époque que vous affectionnez particulièrement ?

Hugo : 50's je ne trouve pas, mais 60's ouais ! Quand on a commencé le projet, on n’avait pas vraiment d'idées musiques mais plus d'idées visuelles. Parce qu'on écoutait beaucoup de choses similaires avec Maëva. Le seul truc qui est arrivé après, c'est de chanter en français car Maëva adore la chanson française, la période Gainsbourg ...
Maëva : Ouais, la période Gainsbourg 60's/70's avec Brigitte Bardot, Françoise Hardy ...
Hugo : Cette esthétique nous plait beaucoup et forcément avec un coté plus moderne dans la prod', mais ouais la période 60's est clairement une influence.


RAN : En parlant de visuel, pourquoi avez-vous fait appel à Théo Sauvage pour la réalisation de vos deux clips "Maux" et "Pixel"?

Hugo : C'est un ami de longue date en fait, et il est venu vers nous avec l'idée de faire un road movie avec ma moto mais sans musique. Je lui ai dit que j'avais un nouveau projet et c'est parti de là. On lui a filé beaucoup d'idées, notamment les idées de photos que Jamie Noise nous a faites pour la promo.
Maëva : C'est vrai qu'avec Théo on s'est rendu compte qu'on avait les mêmes références cinématographiques, et même en termes de photos, ça concordait parfaitement.
Hugo : Il travaille beaucoup avec ce côté moderne actuel, en mélangeant des caméras VHS qu'il incruste dans les vidéos, et ce côté vintage colle parfaitement avec la musique que l'on fait.


RAN : Vous chantez aussi bien en anglais qu'en français, et quand on écoute vos paroles en français on s'aperçoit que vous prenez un réel plaisir à jouer avec les mots?

Hugo : Quand j'ai commencé à écrire le premier texte je le pensais de manière anglosaxone. Mais avec mon autre projet Kursed, on a fait un album avec Dimoné et c'est vrai que d'avoir passé deux ans avec ce mec qui joue beaucoup avec les mots, ça a dû nous influencer d'une certaine manière, et maintenant on prend un réel plaisir à écrire en français.


RAN : Avec votre premier single "Maux" vous avez réussi à rentrer chez Cold Fame (le label lancé par Last Train), ça annonce un avenir plus que prometteur je crois?

Hugo : Quand on a sorti "Maux", on a été déstabilisé car on a eu plein de propositions de pro, d'éditeurs et même de tourneurs. On a eu des grosses boites de booking qui nous ont contactés, mais on a choisi Cold Fame parcequ'on veut bosser avec des gens que l'on connait, et ne pas passer pour un projet tiroir ...
Maëva : Ouais, on veut bosser avec des gens que l'on connait et en qui on a confiance, parce que bosser avec de grosses agences qui mettent des mille et des cents sur ton projet, c'est bien gentil, mais il n'y a pas de suivi en fait, car ils ont de gros artistes à côté.
Hugo : Jean-Noël a tenu toutes ses promesses et il nous met super bien ...
Maëva : Et Jean-Noël, c'est quand-même Last Train, c'est le projet de ouf qui s'est développé tout seul, et qui est parti de rien. Et j'ai travaillé aussi chez Cold Fame pendant un an, donc je connais la maison de l'intérieur aussi en tant que salarié, et on leur fait confiance les yeux fermés.
Hugo : Ouais complètement et ça se passe très bien.

Jean-Noël de Last Train et son label Cold Fame 

RAN : On parle de Last Train et de Cold Fame, vous avez fait partie du festival La Messe De Minuit, que s’est-il passé pour vous lors de cette troisième soirée sur scène?

Hugo : C'était ouf! On ouvrait la soirée pour 20H et on s'est dit qu'il n’y aurait personne, que les gens allait manger à cette heure-là, et quand on est arrivé sur scène, c'était blindé!
Maëva : Il y a eu une sorte de connexion astrale, c'était incroyable.
Hugo : Tout s'est super bien passé. C'est le genre de date dont on va se rappeler longtemps comme au Mama Festival. Il s'est passé un peu la même chose, c'est difficile à expliquer, mais il s'est passé quelque chose en fait.
Maëva : On descend de scène, on se regarde tous avec le sourire, tout est ok. Il s'est passé un truc mentalement, il y a une énergie et une spontanéité différente, c'est libérateur de sens.

Bandit Bandit sur scène lors de la 3ème soirée de La Messe De Minuit. Photo : JM Wolf

Hugo : Et on était très content de partager la scène avec tous ces artistes que nous adorons. Je pense aux Psychotic Monks qui sont des amis, mais aussi à Yak, Décibelles, Lysistrata ... tous ces groupes de rock que l'on porte dans nos coeurs.
Maëva : Ouais c'est la scène actuelle française, et c'est vrai que un festival comme La Messe De Minuit qui prend ce parti pris pour un festival 100% organique, c'est bien, et ouais ... à fond les guitares quoi!

Affiche du très jeune et déjà mythique festival de La Messe De Minuit

RAN : Vous êtes originaires de Montpellier et vous avez décidé de partir vous installer à Lyon. Est-ce que Lyon serait le nouvel épicentre de la scène rock en France ?

Hugo : Je pense que si on était resté à Montpellier ça aurait été pareil, mais j'avais envie de bouger pour voir autre chose. Et il y a Cold Fame, et tous nos amis artistes nous ont accueillis à bras ouverts, c'est génial!
Maëva : La culture est en train de se délocaliser tranquillement, il se passe plein de choses à Lyon, c'est une ville qui bouge. T'as des concerts tout le temps avec de gros festivals comme Les Nuits De Fourvières par exemple, alors que Montpellier se fait bouffer par l'electro maintenant. Il y a plein de caf'conc' qui ferment parce que les gens se plaignent à cause du son, et quand il n'y en a plus ils se font chier ... c'est la joie des centres villes en France ...


RAN : Quelle sera la suite en 2020 après cette première tournée ?

Hugo : En fait, il n'y a pas vraiment de fin avec cette tournée, c'est la tournée de chauffe là. Il y a plein de dates qui vont arriver. Il y aura moins de caf'conc' et plus de premières parties.
Maëva : C'est la tournée test en ce moment, on fait de petits caf'conc' et des salles plus grandes. On se teste et c'est vraiment cool!

La tournée de chauffe 

RAN : Vous attendiez-vous à un tel succès quand vous avez démarré Bandit Bandit?

Ari : Moi, oui (rire générale)
Hugo : Absolument pas, on était très fier du projet, du clip et de l'image, mais évidemment que l'on ne s'attendait pas à un tel accueil.
Maëva : Je ne voulais pas faire de la musique à la base, c'est Hugo qui m'a forcée ! Il m'a mis un couteau sous la gorge (rire). Je ne me sentais pas légitime à faire de la musique, j'étais ancrée dans mon rôle d'attachée de presse et j'avais un peu de mal avec cette idée de changer de rôle et à me retrouver sur scène. Ça fait bizarre et j'avais peur d'être jugée par les gens avec qui je bosse. Et pas du tout en fait. Je trouvais ça un peu schizophrène, surtout que j'ai bossé sur la promo du premier single "Maux". Et quand tu vois les retours des journalistes qui te disent que Bandit Bandit et la chanteuse c'est de la bombe, c'est un peu chaud tu vois.
Hugo : C'est pour ça que Maëva ne fait plus la presse, on a délégué...
Maëva : Ouais et on la chance d'avoir de super attachés de presse, on était censé amorcer à la base, juste sortir un clip et jouer en 2020.
Hugo : Ouais, on devait juste faire quelques caf'conc' cette année et pas sortir un EP, et en fait tout est allé super vite. On a sorti un EP et on part bientôt en tournée.

Pochette du 1er EP 5 titres (disponible sur toutes les plateformes de streaming). Photo : Jamie Noise

RAN : Votre premier EP est juste sorti en digital le 11 octobre dernier. Attendez-vous d'avoir plus de morceaux pour sortir un album physique ?

Hugo : Non. L'EP va sortir en physique avec une release party en 2020, mais avant on va encore faire quelques dates, et on va enregistrer l'album dans l'année. Il devrait sortir début 2021 je pense. On a plein de chansons que l'on joue sur scène. Si on jouait juste l'EP on ne jouerait que 15mn en fait (rire).


RAN : J'ai entendu dire que Bandit Bandit devait juste être un projet éphémère à la base ...

Hugo : Non, mais non (rire), j'ai jamais dit ça, ou je devais être bourré alors (rire). J'ai toujours dit que Bandit Bandit était une belle mauvaise idée, et que de monter un groupe avec ma copine, tout ne tenait qu'à un fil en fait. Tout peut s'arrêter du jour au lendemain si ça s'arrête entre Maëva et moi. Quand je monte un projet, je veux l'amener jusqu'au bout, et je veux surtout pas que ça s'arrête.
Maëva : Non, bien sûr que non, au pire on continuera pour les tunes (rire).

Fin du show case à Troyes le 25 octobre 2019. Photo : Rock Alternative News 


Merci Bandit Bandit d'avoir répondu à nos questions.



Gian, octobre 2019.


samedi 26 octobre 2019

Live Report Muse au stade de France le 6 juillet 2019

MUSE @Stade de France. Crédit photo Rock Alternative News
MUSE AU STADE DE FRANCE LE 6 JUILLET 2019
Pour ce second concert à Paris ce sont les américains de SWMRS qui ouvrent les hostilités en cette fin d’après midi très, très, chaude. Le soleil a chauffé l’arène toute la journée et tout le monde dans la fosse est un peu ramolli par cette chaleur. Il est donc difficile de trop se démener sur le punk rock de bonne facture servi par le jeune groupe. A noter que le batteur n’est autre que le fiston de Billie Joe Armstrong, le leader de Green Day. On apprécie tout de même la prestation même si mes jambes sont de plomb et que je n’arrive pas à sautiller comme il se doit sur ce type de musique. Mais on note qu’il faudra aller voir ce jeune groupe dans un salle plus raisonnable que le SDF.
SWMRS @Stade de France. Crédit photo Rock Alternative News

C’est ensuite au tour de Mini Mansions de tenter de nous sortir de notre torpeur caniculaire. Malgré la prestation, somme toute de qualité, la foule reste relativement sage. Tout le monde attend Muse en fait, et la fraîcheur de la soirée …
Mini Mansions @Stade de France. Crédit photo Rock Alternative News
Le moment tant attendu arrive enfin, les premières notes de musique retentissent, la scène avancée s’ouvre pour laisser apparaître Matt Bellamy entouré d’une armée de musiciens armés de trombones, pour une version écourtée de « Algorithm ». Le ton est donné, nous aurons droit à un show à la mise en scène parfaite mais un peu artificielle tout de même. Puis c’est au tour de « Pressure » de mettre un peu de pression dans l’arène. Le public est maintenant chaud bouillant et réserve un accueil des plus enthousiastes à la chanson suivante, « Psycho », décidément taillée pour les stades. Retour au dernier album avec « Break It to Me » mélange improbable d’un riff de guitare digne des Queens Of The Stone Age et de pure sonorités électro. Un titre probablement déconcertant pour les fans de la première heure mais qui n’est pas inintéressant.


MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.






MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N




















Après un « Uprising » sans surprise, c’est à un des titres les plus surprenants, justement, d’être interprété par les 3 musiciens sur la scène avancée. Il s’agit de « Propaganda » bien sûr, une chanson qui n’aurait pas dépareillé dans le répertoire de Prince, avec Dom sur une batterie électronique minimaliste, Matt avec une guitare demi-caisse sur laquelle il jouera de la slide guitar et Chris avec une étonnante hybride guitare basse et clavier. Certainement un des morceaux les plus intéressants de ce dernier album.


MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.
MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.


Suivra une alternance de titres emblématiques du groupe, comme la magique « Plug In Baby », « Supermassive Black Hole », « Hysteria » ou « Bliss », qui sont tout de même ceux qui provoquent le plus l’enthousiasme du public, avec les nouveaux morceaux. Le titre « The 2nd Law Unsustainable » se glisse parmi eux avec un nouveau visuel pour illustrer la chanson, ce qui lui redonne une réelle intensité évocatrice avec la représentation de la genèse d’une nouvelle forme de vie hybride, espèce de synthèse entre Terminator et Alien, années 80 à fond! Le spectacle visuel est extraordinaire, il faut l’avouer. Nous en prenons autant plein la vue que les oreilles. Le titre « Dig Down », certainement le morceau le plus faible du dernier album, qui ponctue cette fin de première partie de concert, est joliment interprété en live dans sa version gospel, ce qui donne l’occasion au public d’illuminer le stade des lumières de leurs portables.


MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.







MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.

























Nous aurons ensuite droit aux confettis sur « Mercy » qui suit « Madness ». « Time Is Running Out » nous permet de nous époumoner comme il se doit. Nous glissons alors gentiment vers la fin du concert qui se termine par « Starlight ». A la fin de cette chanson, le tifo organisé par @musefrance2012 prend forme et les ballons lumineux dessinent les lettres de « WELCOME TO THE SIMULATION ». Les 3 musiciens sont agréablement surpris par cette attention du public français et Matt Bellamy exprime sa reconnaissance «We came from nothing, from nowhere, and nights like tonight remind us why we took this journey: We’ve found our people! Muse fans we love you all! How did you organize spelling out “welcome to the simulation” with thousands of glowing balloons without us knowing?”


MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.

MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.


Pour le rappel, la scène avancée s’ouvre de nouveau et Matt apparaît aux claviers, affublé d’une veste constellée de lumières, lunettes lumineuses sur le nez, pour nous interpréter « Algorithm », un des titres du dernier album de Muse. Il est bientôt rejoint sur scène par une armée de petits soldats futuristes armés de bâtons lumineux, pendant que les deux autres musiciens restent en retrait sur la scène principale. Le reste du rappel est constitué d’un medley de titres plutôt heavy du groupe. Pendant tout le rappel l’immense robot articulé, mi Terminator mi Alien, est déployé au-dessus de la scène. Il faut avouer que c’est assez impressionnant. Le concert se termine par la traditionnelle « Knights Of Cydonia » et sa superbe intro empruntée à Ennio  Morricone.


MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.

MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.

Ce fut donc un gros show, comme attendu, qui favorise les aspects visuels, avec débauche de danseurs, visuels et grosse mécanique. Les thèmes du dernier album étaient parfaitement bien illustrés par tous les ingrédients de ce superbe spectacle, et il faut aussi souligner la façon assez maligne du groupe pour incorporer les titres plus anciens à cette thématique, cherchant à donner de la cohérence à l'ensemble. Un show réussi donc, mais qui, selon les propos mêmes de Matthew Bellamy, est peut-être allé trop loin dans la démesure. Et l'ensemble a finalement peut-être manqué un petit peu d’âme. On est heureux d’avoir été là, d’avoir vu cet extraordinaire spectacle, mais on se prend à rêver tout de même d’un nouveau concert à La Cigale !
MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.

MUSE @Stade de France. Crédit photo R.A.N.

Setlist:
1.    Algorithm (Alternate Reality Version; shortened)
2.    Pressure
[Drill Sergeant]
3.    Psycho
4.    Break It to Me
5.    Uprising (Extended intro and outro)
6.    Propaganda
7.    Plug In Baby
8.    Pray (High Valyrian) (Matthew Bellamy)
9.    The Dark Side
10.     Supermassive Black Hole
11.     Thought Contagion
12.     Interlude
13.     Hysteria (Back in Black outro)
14.     Bliss
15.     The 2nd Law: Unsustainable
16.     Dig Down (Acoustic Gospel Version)
STT Interstitial 1
17.     Madness
18.     Mercy
19.     Time Is Running Out
20.     Houston Jam
21.     Take a Bow
22.     Prelude
23.     Starlight
Rappel:
STT Interstitial 2
24.     Algorithm
STT Interstitial 3
25.     Stockholm Syndrome / Assassin / Reapers / The Handler / New Born
26.     Knights of Cydonia (Ennio Morricone's Man With a Harmonica Intro)