vendredi 18 décembre 2020

La nouveauté du jour s'appelle "Killing You" des Shady Fat Kats

 

Ce groupe originaire de Bretagne, nous sort aujourd'hui un nouveau single remonté à bloc intitulé "Killing You", et va vous donner une pêche d'enfer pour cette fin d'année pas top top. Inspiré des meilleurs groupes de punk à roulettes des 2000's (Green Day, Blink 182 ...). Le groupe est composé de Bat au chant/guitare, Daddy à la guitare, Pete à la basse et Céline à la batterie. Et leur nouveau single est produit par Paul Spade qui a également produit Ultra Vomit, Mass Hysteria, No One Is Innocent and co.

Mettez le son à fond, et écoutez "Killing You" des Shady Fat Kats 

La dernière vidéo à avoir été mise en ligne par le groupe date de 2 semaines et s'appelle "Stay Away (From Me)" 



dimanche 15 novembre 2020

Album Review: UNDERVOID "Le Noir Se Fait" ... Désir

 


Avis à ceux que la musique des années 90 évoque de bons souvenirs. Des groupes actuels font revivre cette époque qui, en France, a vu l’apogée de Noir Désir et l’apparition de No One Is Innocent, et Rage Against The Machine aux USA. Un de ces groupes du renouveau du rock français revendicatif s’appelle Undervoid. Ils viennent de Strasbourg et après 4 EP qui ne sont pas passés inaperçus, le quatuor, composé d’Arnaud au chant, Marc à la guitare, Mathias à la basse et Alexandre à la batterie, sort son premier album au doux nom de « Le Noir Se Fait ». La galette toute chaude sortie des presses le 23 octobre, comporte dix titres, autant d’uppercuts et de de droites pleines face qui vous cueillent aussi surement que le ferait un Mohamed Ali sur le ring. 

©A.Pfleger

Côté style musical, on navigue entre Noir Désir, plusieurs titres et la façon de chanter y font penser, comme « Addict », « On Va On Vient », « Le Noir Se Fait » ou « Un Regard A Suffi », ou No One Is Innocent avec « Bouffon de Roi » ou « Alea Jacta Est », mais aussi Rage Against The Machine comme sur « Je Suis Né Peuple ». Mais en fait pas seulement. Malgré ces références 90s, l’ensemble reste imprégné de heavy rock plus classique des 70s. Impossible en effet de ne pas penser à Led Zeppelin par exemple. On est donc dans un mélange des genres qui pourrait affirmer une identité propre à ce nouveau groupe. Petite mention spéciale pour le titre un peu moins énervé que les autres, « Un Regard A Suffi », et son rythme lancinant, qui apporte un peu de calme tout en étant puissant. On aime particulièrement la guitare qui sonne juste sur le solo, les notes sont choisies, ce n’est pas la rapidité mais l’intention qui est mise en avant, et ça fait mouche ! 

©A.Pfleger

Pour les paroles Undervoid est un groupe qui ne mâche vraiment pas ses mots, comme savaient si bien le faire Noir Désir ou No One Is Innocent, pour ne garder que des références françaises. Côté musique on apprécie le guitariste qui vous envoie des riffs en veux-tu en voilà, et des petits solos bien sentis qui restent courts et évitent ainsi de nous ennuyer. La basse est bien présente, et c’est elle d’ailleurs qui rythme magnifiquement le dernier titre de l’album « La Machine », en martelant le tempo de la trotteuse du travail à la chaine, sujet de la chanson. On retient d’ailleurs la capacité du groupe d’illustrer musicalement le propos des paroles et c’est peut-être ça qui le rend particulièrement intéressant. Pour parachever cette adéquation parfaite entre le propos et la musique, l’enregistrement est très organique, très proche du live. Pas de fioriture, c’est du brut. Energique sans être brutal. Il faut dire que le quatuor strasbourgeois s’est adjoint les services d’un autre Alsacien de qualité pour la réalisation, en la personne de Rémi Gettliffe qui s’occupe aussi, entre autres, de Last Train et Dirty Deep, belles références pour ceux qui aiment le rock français. Plusieurs titres seront à n’en pas douter repris en chœur par le public lors des sessions live, quand celles-ci auront la bonne idée de reprendre.



©A.Pfleger

La pochette est très réussie aussi, belle comme une pochette des Pixies, avec cet œil qui vous fixe et semble fouiller le fond de votre âme, et une étude anatomique qui, on ne sait pourquoi, vous évoque Metropolis de Fritz Lang.

Avec ce premier album Undervoid s’affirme comme un groupe qui va compter dans le paysage du rock français engagé.


jeudi 12 novembre 2020

[INTERVIEW] Nebulizar : Le bon death, c’est des gars sympas qui sont méchants sur scène !


La ville d'Epernay est bien connue pour être la capitale mondiale du champagne, et risque bien d'être connue aussi pour son death métal représentée avec le groupe Nebulizar. Leur nouvel album intitulé "Apprehension", commence par une intro de 47s avec des chants de moines tibétains, et dès les premières notes du groupe sur la 2ème piste "A Distant Area", on sait ce que l'on écoute, du Death ... et du très bon. Avec cet album, Nebulizar vous prend et vous retourne dans tous les sens, et même les personnes qui ne sont pas fans de death métal, pourraient bien être conquises. Les influences et les références sont très vastes chez eux, et le résultat est juste incroyable. Déjà qu'avec leur premier ep très prometteur sortir en 2018 "Near Death Experience", certaines sonorités nous faisaient penser parfois à du Cure ou du Killing joke. Et sur ce nouvel opus certaines parties de chant, tenues par Guillaume (guitare) et Robin (basse), nous font penser à du Serj Tarkian de SOAD ou à du Till Lindemann de Rammstein. Mais il serait bien regrettable de s'arrêter à de si simples comparaisons, car Nebulizar a bel et bien son ADN, et le prouve dans un superbe album de 9 titres, sortie chez Klonosphère aujourd'hui. Avec Apprehension, Nebulizar est tel un char d'assaut, prêt à partir à la conquête du métal en France avec ses 9 titres chargés dans son canon, et ça va faire mal.


RAN : Salut les gars, comment ça va ?

Guillaume : Ça va super, merci beaucoup !
Rodolphe : Impeccable !
Robin : On se fait chier! Mais ouais ça va.

Cette année a été vraiment compliquée pour que les groupes puissent se réunir et enregistrer de nouveaux morceaux. Quand est-ce que votre nouvel album a été enregistré/mixé et masterisé ?

Guillaume : Il a été enregistré fin 2019, courant 2020 et mixé, masterisé courant septembre !
Rodolphe : Les prises de l’album datent d’il y a presque un an, effectivement avec la situation actuelle nous avons pris du retard. Mais l’album va enfin pouvoir sortir, et nous étions impatient !


Il s'est passé 1 an et demi entre la sortie de votre 1er ep, Near Death Experience, et la sortie de votre 1er album, Apprehension. J'imagine que le groupe a grandi et appris pas mal de choses depuis. Quelles sont les évolutions que vous avez remarquées entre les deux? 

Guillaume : Beaucoup de choses, on veut aller plus loin dans les démarches de compositions et d’écriture ! Ce qui nous a demander de travailler d’avantage nos instrus et paroles ! Obtenant ainsi quelque chose de plus technique et plus sincère qu’auparavant!
Robin : Oui et l'on aspire à toujours grandir dans ce sens, apprendre de nouvelles choses, vivre de nouvelles expériences, et déchirer le cul de la scène.
On est capable d'être d'avantage patient, et avoir une meilleure communication.
Rodolphe : Comme tout le monde nous restons bloqués chez nous, et forcément cela laisse plus de temps pour se recentrer sur ses passions. Donc oui, la situation est propice à la création.

Quels sont les sujets abordés dans vos textes ?

Guillaume : Des sujets qui nous questionnent comme la mort, le deuil, le profit, la colère, l’incompréhension, les énergies …....
Robin : Le meilleur des moyens pour ne pas s'emmerder en musique, est de parler de sujet triste, ou violent, la joie et les choses accomplis, c'est ennuyeux pour ma part.
Rodolphe : Tout est basé sur la nature humaine, ses sentiments, sa condition… ce n’est pas forcément voulu, mais forcé que constater que c’est le cas !


Comment se déroulent l'écriture et la composition chez vous ?

Guillaume : Tout le monde apporte sa patte a la chanson, Robin a pas mal de demos dans le placard, moi également ! On s’en sert et on les réadapte à notre niveau, en les modifiants dans le sens évolutif du groupe !
On enregistre chacun des riffs ou démos, dans notre coin a la maison et on se les balance dans Dropbox, chacun apporte son avis et ses idées dessus et hop, au boulot !
Robin : On a usé de plusieurs méthodes, soit en répète, tous ensemble, soit à deux, soit tout seul, des fois, j'écris, des fois c'est l'autre etc... Pas vraiment de rôles pré-définis, car on test tout de tout le monde, même les trucs pourris, c'est une sorte de démocratie.
Rodolphe : Effectivement, Robin et Guillaume apporte en général le squelette de base du morceau. Puis nous retravaillons tout ca en répète, on modifie, on change des riffs, on discute, bref, c’est un travail d’équipe.

Est-ce les zones de chaos, comme on en connait depuis plusieurs mois, sont propices dans la composition et l'écriture pour un groupe ?

Guillaume : Je pense personnellement que ça va jouer, ça été le cas pour nous, le premier confinement est tombé avant nos prises voix ! D’où une énergie plus accentuée que sur l’ep ! Pour ce qui est question d’écriture on a “No Choices” qui est tout indiqué pour ce qui se passe en ce moment ! (Privé de liberté …...) donc oui c’est propice !
Robin : Bof, on savait la plupart des gens complètements aliénés et cons avant tout ça, mais alors la, c'est pire!
J'ai tellement d'histoires ahurissantes à raconter que s'en est pas croyable, pour contre balancer, il y a des gens qu'on aime aussi.
Rodolphe : Comme tout le monde nous restons bloqués chez nous, et forcément cela laisse plus de temps pour se recentrer sur ses passions. Donc oui, la situation est propice à la création.

Sur certains de nouveaux titres, j'ai ressenti des références ou influences à des mecs comme Serj Tarkian de System Of A Down, ou Till Lindemann de Rammstein. Tout comme avec votre premier ep, il y a des passages qui me font penser à The Cure ou Killing Joke. Est-ce des groupes qui comptent pour vous ?

Guillaume : Alors pour Serj Tankian on a de la chance d’avoir Robin qui chante pratiquement comme lui (rires), Till Lindemann de Rammstein est un chanteur qui nous inspire beaucoup tous les trois mais ce n’est pas voulu ! On essaie d’avoir notre propre style sans trop piocher dans nos influences ! Mais merci des comparaisons (rires)
Robin : Vous avez trouvé tout ça?
C'est sans doute inconscient, rien n'ai copié, mais l'inspiration, oui elle est là, forcémment, "créer", c'est partir du néant...
J'adore mes influences, mais pour "the cure", je les connais dans le sketch des inconnus, et "killing joke", seulement de nom, nan vraiment ces deux derniers, je n'y est jamais tendu l'oreille.
Quand à Serj et Till, ouais Serj est un grand influenceur de mon univers musical, Till moins, même si j'aime ce qu'il fait.
Rodolphe : Que du beau monde ! mais comme Guillaume je dirai qu’on ne cherche pas à sonner comme tel ou tel personne, on fait ce qu’on aime, simplement.


Revenons à vos débuts, depuis quand et comment est né Nebulizar ?

Guillaume : Pour faire court, Nebulizar est né vraiment devant le jeu Vidéo “Metal Slug” (rires) ou Robin m’a proposé de monter un projet, c’était en janvier 2014, pour être exact !
On a composé un morceau a deux, derrière son bureau, avec protools, on a fait un clip Home Made, et hop “The Borders of Space” est né, ce qui nous a permis d’embaucher Rodo l’année d’après !
Robin : Ouais pas mieux que Guillaume pour la réponse, putain Metal Slug, try hard à mort!
Rodolphe : Personnellement, j’ai rejoint le groupe en 2015 via une annonce sur internet. Je cherchais à évoluer dans un style un peu plus « chaotique » que les codes du metal que je jouais alors.

Avec seulement 1 ep, vous avez réussis à entrer dans le prestigieux label du groupe Klone, la Klonosphère. Ça doit être quelque chose de dingue d'entrer dans un label de cette renommée ?

Guillaume : Carrément, je connais “Klone” et la “Klonosphere” depuis mes débuts à la gratte (rires) ça fait un peu bizarre d’être contacté par eux, dans le sens de savoir que ma musique sort de ma chambre (rires) ça nous fait super plaisir car on est enfin dans une spirale positive pour le groupe et ça continue de grossir ! On peut en être fier !
Robin : Pour moi c'est un pas en avant, un bon pas même!
C'est ce que l'on souhaite, encore une fois, grandir, évoluer, s'investir.
Rodolphe : C’est vraiment dingue, la klonosphère a toujours su faire connaitre des groupes de qualité, et nous somme fier aujourd’hui d’en faire partie !

Ça doit vous ouvrir des portes et offrir des opportunités qui ne se seraient peut-être jamais présentées ?

Guillaume : Tout à fait, même si la culture niveaux concert est à l’arrêt complet en ce moment, on peut se faire remarquer et peut être programmer quelques futurs live ! On y croit !
Robin : Pour l'instant le pays est un peu à l'arrêt, tâchons de garder la tête froide jusqu'à la reprise, et de toujours être créatif.
Rodolphe : Nous verrons bien, il faut avouer que cette année est compliqué pour le monde du spectacle. Nous espérons simplement pouvoir défendre cet album sur scène le plus tôt possible.

Même si l'album s'appele Appréhension, vous devez être assez confiant pour la suite des événements ?

Guillaume : On n'a pas le choix que de l’être, ce que j’espère c’est reprendre les live et le contact au public le plus rapidement possible ! In wait ….
Robin : C'est vrai qu'il est en lien avec un certain état d'esprit ce titre, on a vue simple et juste devant nos yeux pour ça, c'est comme une énigme ou tu cherche une réponse non-évidente.
Confiant, oui entre nous, on emet une certaine réserve quand à l'appréciation de la culture en France.
Rodolphe : C’est vrai que le nom de l’album fait écho à la situation actuelle, mais ce n’est qu’une coïncidence. Au moins nous somme raccord !


Malgré la période que nous traversons tous, quels sont vos projets pour les semaines et mois à venir ?

Guillaume : Le prochain album, on commence l’écriture et la composition de celui-ci ! Plus un clip mais confinement oblige, on remet ça quand on pourra se réunir à nouveau !
Robin : Des compos, des compos!
Du clip, du playthrough, merde pour moi, se sera aussi du repos de doigt, je me suis ouvert l'index gauche façon boucherie, le muscle le nerf, tout y est passé, donc la pratique, c'est pas simple, mais je me remet vite.
Et peut-être du live en ligne, si on nous à l'opportunité d'offrir quelque chose de propre (niveau son et image).
Rodolphe : Oui, nous avons commencé la composition de nouveaux morceaux. Et un clip est en projet pour un titre d’apprehension. Plus qu’à attendre de pouvoir se réunir de nouveau.

Vous écoutez quoi en ce moment ?

Guillaume : J’écoute Car Bomb, Jesus Piece, Nevermore, Devin Townsend et un groupe pas top et pas connu qui s’appelle NebuliZar (rires)
Robin : Pas grand chose, mais y'a le nouveau Deftones qui cartonne bien mes feuilles, du Daughters, du Cult Leader, l'univers Ipecac records, Leprous, Mastodon, toujours Ten years after, les Creedences, Otis redding, et Slayer bien sûr.
Rodolphe : Hum… j’essaye de me tenir informé des nouvelles sorties. Le dernier album de Kataklysm m’a bien retourné la tête notamment. Sinon un peu de prog, un peu de death, de black… bref selon l’humeur du jour.

Vous êtes originaire de Epernay, la capitale mondiale du champagne qui se trouve dans la Marne. Comment est la scène locale là-bas ? Est ce qu'il y a d'autres groupes de death ?

Guillaume : Heu, niveau local sur Epernay ce n’est pas foufou ! Ça ne bouge pas tellement, ça fait plus vieillir des futs que de taper dessus (rires) soit on ne les connait pas ! 
Robin : Il y avait un truc, je me souviens plus du nom, Rodo le sortira peut-être, mais ouais, pas dingue la scène local dans nos trous.
Rodolphe : Oui, Epernay n’est pas connu pour être la ville des concerts metal. Mais Reims et Châlons en champagne ne sont pas loin, ces villes ont des scènes locales fourni et des lieux cool ou se produire.


On termine avec la question qui tue. Êtes vous un groupe de death ou de métal ?

Guillaume : On est un groupe de metal “progressif” je dirais sans vouloir mettre d’étiquettes, le death metal, même si on est des gros fans surtout Rodolphe et moi, on ne se qualifie pas comme du death !
Robin : Non, on se colle pas d'étiquette, on fait du NebuliZar, sans prétention, mais avec fierté, on mélange des tas de trucs ensemble, donc difficile de catégoriser, je dirais plus "progressif" pour coudre l'étiquette.
Rodolphe : Je ne sais pas ce qu’on est… en vrai on s’en fiche un peu… Il y a du death, oui, mais pas que 

Et une petite dernière pour rigoler, quelle est la différence entre le bon et le mauvais death ?

Guillaume : Le bon death c’est des gars sympas qui sont méchants sur scène ! 
Le mauvais Death c’est Renaud (rires)
Robin : Le mauvais death, le mec il a pas de Spector!
Le bon Death, le mec il a une moustache, il joue vite, fort et bien, et il bois du Vitriol si tu connais.
Rodolphe : Haha regarde les inconnus et adapte tu auras ta réponse !


Merci les gars pour cette interview.

Merci Rock Alternative News ! 



Ecoutez le premier ep Near Death Experience sur Bandcamp
  ICI




Ecoutez le premier album Apprehension sur Bandcamp 



Nous remercions Julie et Pat de la Klonosphère de nous avoir branchées sur le groupe, pour réaliser cette interview.





Gian, novembre 2020 ...

mardi 13 octobre 2020

Live Report: POGO CAR CRASH CONTROL Release Party Trabendo 16 septembre 2020


Les concerts organisés par le Supersonic sur la terrasse du Trabendo dans le cadre des soirées Take Me Out ont décidément rameuté la crème du rock hexagonal. Ce soir du 16 septembre, c’est en effet les Pogo Car Cash Control, ce qui se fait de mieux en termes de grunge-core / hardcore français qui investissent la terrasse du Trabendo en ce 16 septembre 2020 pour la release party de leur nouvel opus «Tête Blême» qui sort dans les bacs et ailleurs le 18 septembre. Ce second album des franciliens nous arrive deux ans après leur premier album, « Déprime Hostile », qui avait secoué le rock hexagonal, ainsi que les têtes de leur public chevronné. Deux années qui ont été mises à profit par le groupe pour se construire une solide réputation en live, avec plus de 200 concerts et autres festivals comme le Hellfest, excusez du peu. C’est donc avec l’écoute du nouvel album que la soirée commence. Et là, on se dit ça va faire mal ce soir ! Si les titres ont certainement gagné en épaisseur, alliage efficace de grunge et de métal, ils n’en sont pas moins percutants et tabassent toujours aussi fort ! Ça va pogoter c’est sûr ! En prévision on s’installe donc sur la gauche de la scène afin d’éviter la zone de turbulence maximale. Les 12 titres de l’album avalés on se prépare à la première partie assurée ce soir par les MSS FRNCE. Pour tout savoir sur le nouvel album des Pogo Car Crash Control, je ne saurais que trop vous conseiller la rubrique de notre chroniqueur Manu sur le blog de Rock Alternative News.
Nous attendons donc le début des hostilités de ce soir avec le groupe MSS FRNCE (prononcez Miss France bien évidemment) qui se fait attendre. Le temps passe mais rien ne se passe, et on se rend compte qu’il manque un des musiciens, le guitariste plus exactement, qui risque en effet de faire cruellement défaut. Probablement que celui-ci aura été retardé sur un plateau de télévision s’il officie toujours en tant qu’ingénieur du son comme c’était le cas il y a quelques années. Quand le musicien arrive enfin, un set endiablé commence. L’énergie est là, celle des musiciens bien sûr mais celle du public également. Les paroles sont hurlées, pas vraiment compréhensibles il faut l’avouer. Le quatuor parisien nous envoie ses compos débitées à la hache dans les gencives. C’est du punk hardcore, c’est agressif, c’est expéditif, les titres font moins de 2 minutes, ça va à 100 à l’heure et ça déménage vraiment, c’est indéniable. Mais ça manque un petit peu de relief tout de même. Le chant gagnerait à être plus nuancé, sans pour autant perdre l’intention et l’impact, pour arriver à nous convaincre totalement. Nul doute qu’ils en sont capables, encore faut-il qu’ils le veuillent...
C’est enfin le temps pour Pogo Car Cash Control de monter sur scène, on s’impatiente car cela fait un bon moment que nous avions investi les lieux. Jolie entrée en matière, afin que les musiciens se mettent en place, avec une reprise du thème du film Halloween de John Carpenter. Cela nous met dans l’ambiance : tremblez, il va y avoir du sang ce soir ! Et en effet, le titre suivant « l’Odeur de la Mort » porte bien son nom, et met toute la terrasse du Trabendo à feu et à sang ! Difficile en effet de contenir le public même en cette période de pandémie. Ça pogote dans tous les sens assez rapidement. Et ce n’est pas le titre suivant qui pourra calmer les choses ! C’est en effet le titre éponyme du premier album du groupe, « Déprime Hostile », qui nous est envoyé comme un direct en pleine face. Le groupe est incontestablement toujours aussi efficace en live, le confinement et les restrictions n’ont en rien émoussé leur rage et leur fureur sur scène.
. Les P3C enchaînent ensuite avec 5 titres du dernier opus, et on peut en apprécier en live l’efficacité. « Le Ciel est Couvert » bénéficie d’un excellent riff de guitare, tandis que « L’Histoire se Répète » s’inscrit comme un vrai titre metal d’excellente facture, et « Miroir » est interprétée à cent à l’heure. Le public ne s’y trompe pas et les barrières, non fixées au sol, subissent les assauts répétés de celui-ci. A plusieurs reprises, elles manquent de se renverser, menaçant d’écraser les photographes qui s’affairent de l’autre côté. On tremble pour eux !
Les musiciens sont à fond. Ils sont heureux d’être là, devant un «vrai» public, pour défendre leur nouvel album. Ils veulent faire un sort au quasi-sevrage de concerts depuis le mois de décembre. Loal tabasse sa basse, Simon défonce ses futs, Louis et Olivier maltraitent violemment les cordes de leurs guitares. Le set défile sans vraiment nous laisser souffler. Et on croit avoir une petite pause avec une des nouvelles chansons « L’intérieur de ton corps » avec son rythme lancinant, dans le plus pur style grunge. Mais à peine les 3 min du titre expédiés qu’on enchaine sur « Qu’est-ce qui va pas ? » plus rageur que jamais. Mais pour nous tout va bien, on profite, on profite… nous aussi on a été sevrés pendant des mois ! « Tête Blême » le titre éponyme du nouvel album qui vient ensuite, est incontestablement une des meilleures chansons, celle de la maturité de ce grunge nouvelle génération, et dont la version live ne déçoit pas. On voit d’ailleurs poindre les premiers crowdsurfings depuis longtemps. Elle deviendra probablement un des hymnes du groupe. « Trop Défoncé » clôture la série de titres du nouvel album, comme elle clôture l’album d’ailleurs. Le set se termine par « Crève » la chanson emblématique des P3C, celle qui vous achève avec son énergie improbable, qui vous martèle les tympans et qui vous impose le pogo par son rythme effréné.
Après quelques instants le groupe revient pour le rappel et nous assène « L’ego dans les chiottes » pour conclure avec « Conseil » visiblement attendus par une partie du public qui la reprend en chœur. Un concert qui aura donc tenu toutes ses promesses et qui, s’il n’aura pas vraiment respecté les consignes sanitaires liées à la pandémie actuelle, aura permis au public de s’éclater joyeusement sur le meilleur grunge core français du moment !

Setlist 
1. Halloween Theme 
2. L'odeur de la mort 
3. Déprime hostile 
4. Seul à tomber 
5. Pourquoi tu pleures 
6. Le ciel est couvert 
7. L'histoire se répète
8. Miroir 
9. Paroles/M'assomment 
10. Comment lui en vouloir 
11. Rancunier 
12. L'intérieur de ton corps 
13. Qu'est-ce qui va pas ? 
14. Tête blême 
15. Trop défoncé 
16. Crève 
Rappel: 
17. L'ego dans les chiottes 
18. Conseil


Jean O de R.A.N.

dimanche 4 octobre 2020

Live Report : WE HATE YOU PLEASE DIE au Trabendo le 17 Septembre 2020

 

La Terrasse du Trabendo nous a encore une fois fait plaisir en accueillant un des groupes les plus prometteurs de la scène garage/punk/rock alternatif française, les Rouennais de We Hate You Please Die. Même si leur nom au premier abord n’inciterait pas à les fréquenter, ils font partie des jeunes groupes français à découvrir absolument si vous ne les connaissez pas encore. Armés d’un premier album intitulé fort à propos « Kids are Lo-fi » sorti en octobre 2018, les Rouennais ont déjà participé à Rock en Seine en 2019, et ont déjà foulé un sacré nombre de salles renommées comme La Boule Noire et La Maroquinerie à Paris, La Laiterie à Strasbourg, le Rex à Toulouse et d’autres. Ayant loupé leur passage à La Boule Noire en février, nous étions bien décidés et confiants de les voir de nouveau sur une scène parisienne. Le COVID19 s’étant malencontreusement invité en 2020, nos certitudes avaient bel et bien disparues jusqu’à l’annonce de leur passage sur la terrasse du Trabendo, concert organisé par le Supersonic dans le cadre de leurs soirées Take Me Out.

TAPEWORMS Trabendo 17/09/2020 crédit photo Rock Alternative News

Nous rejoignons donc le Trabendo en ce jeudi 19 septembre, avec un temps quasi idéal, il fait chaud mais pas trop, le ciel est dégagé… Pas encore trop de monde au moment de notre arrivée, le public arrivera plus tard, après la première partie pour un bon nombre, et la terrasse affichera complet finalement. La première partie est assurée d’ailleurs par Tapeworms, trio lillois qui délivre une musique qu’on pourrait apparenter à du shoegaze s’il fallait les classer dans un genre. Le chanteur nous avoue que cela fait 7 mois qu’ils n’ont pas joué ensemble. Cela peut expliquer un petit sentiment d’inachevé qui se dégage du set. L’ensemble est sympathique, certaines compositions sonnent de façon intéressante, mais on reste sur sa faim, pas totalement convaincus. C’est peut-être aussi lié au chant qui ne se dégage pas assez de l’ensemble musical, même si cela est probablement volontaire compte tenu du style de musique, ou ne semble pas tout le temps juste. Un set agréable mais pas totalement convaincant donc.

We Hate You Please Die - crédit photo Rock Alternative News

L’ambiance va alors bien changer avec les We Hate You Please Die. Le groupe a en effet visiblement décidé d’en découdre aujourd’hui. Et ça commence avec la bien nommée « Rita Baston » que le groupe nous assène direct. Il ne faut pas très longtemps au public pour se chauffer. La terrasse du Trabendo est maintenant totalement remplie. Et ce n’est pas la chanson suivante « Got The Manchu » qui calme le jeu, ni la nouvelle chanson, à ce qu’on comprend, « Street Of Rage » au rythme toujours aussi effréné qui, si elle n’est pas forcément originale, elle nous rappelle une autre chanson de leur répertoire, est diablement efficace. Il ne faudra pas attendre très longtemps pour que Raphaël le chanteur ne descende de la scène pour investir le petit espace aménagé entre celle-ci et le public séparé par de petites barrières, non fixées au sol précisons-le. Il ne s’arrêtera pas en si bon chemin d’ailleurs. Un peu plus tard dans le set il revêtira son masque blanc, tel un Zorro en négatif, pour se joindre à la foule, qui, petit détail à divulguer, pogote joyeusement depuis quasiment le début du set. Raphaël ralliera donc à son masque blanc la foule qui, malgré le bon exemple donné par le chanteur, a pour, une bonne partie en tout cas, oublié d’arborer le fameux symbole de la rentrée 2020 ! Bon, on essaiera de ne pas trop leur en vouloir, mais ceux qui le portent montrent par là même que tout est possible et qu’on peut s’amuser masqués. 

We Hate You Please Die - crédit photo Rock Alternative News


We Hate You Please Die - crédit photo Rock Alternative News

Nous aurons droit à un petit plantage de Raphaël, qui sous le coup de l’émotion de retrouver le public ce soir, nous présente la chanson « Barney » et finalement nous envoie « Vanishing Cops », un titre moins connu mais bien intéressant tout de même. Mais le groupe rouennais ne fait pas que des titres qui bougent et nous font pogoter, leur son est plus riche que ça, c’est ce qui les rend aussi intéressants. On ondule de plaisir sur « Figure It Out » et son rythme presque lancinant, avec une basse qui vous vrille positivement les tripes. Un titre qui finit dans un crescendo, une apothéose, quasi cacophonique mais tellement belle ! A la fin on se dit « putxxx que c’est bon ça ! ».

We Hate You Please Die - crédit photo Rock Alternative News

Et ils vont continuer à y mettre tout leur cœur dans ce set avec notamment « Melancholic Rains », sur laquelle Raphaël exprime toute la diversité de son chant, avec son changement de tempo, le calme annonçant la tempête d’un véritable hymne punk. Ils prennent du plaisir à rejouer devant un public conquis, ça se voit. Raphaël nous lâche un « Putain c’est bon …. Et bientôt ça ira mieux » avant de se reprendre et de réaliser qu’il n’en sait rien finalement, parce que c’est sa première pandémie ! Eh bien nous non plus on n’en sait rien, alors du coup on profite de l’instant présent avec toute l’intensité qu’une longue frustration a provoquée. Le set se termine en beauté avec un titre de leur dernier EP sorti il y a quelques mois « Coca Collapse », enchaîné avec « DSM6 » pour finir sur le titre éponyme du nom du groupe, dont Raphaël nous laisse toute liberté d’interprétation (pour ma part je ne peux m’empêcher de penser que c’est en l’honneur de Donald Trump, mais bon…), « We Hate You Please Die ». Final extraordinaire, Raphaël se laissant complètement submerger par l’émotion, après un petit crowdsurfing dont nous ne parlerons pas trop en ces temps de pandémie, et Mathilde massacrant joyeusement et consciencieusement ses cymbales à la fin du titre. 


crédit photo Rock Alternative News

Un set plein de fougue et de sincérité qui nous aura amenés aux sommets du plaisir de la musique live qui nous manque tant en ce moment, et nous aura conforté dans la certitude que We Hate You Please Die a un potentiel énorme et ne devrait pas tarder à complètement exploser sur la scène indé, grâce à la richesse de ses compos et ses performances live extraordinaires. A la revoyure les amis et longue vie à vous et au rock’n roll que vous continuez à perpétuer de bien belle manière !

We Hate You Please Die - crédit photo Rock Alternative News



Setlist

Rita Baston
Got the Manchu
Street of Rage
Structure
Kill Your Buddy
Minimal Function
Vanishing Cops
Barney
Figure It Out
Luggages
Terminal
Melancholic Rain
Coca Collapse
DSM6
We Hate You Please Die

Jean O de RAN




 


jeudi 24 septembre 2020

[INTERVIEW] Alista : "Je voulais juste me faire plaisir en faisant la musique que j'aime"


Le premier ep d'Alista est sorti le 10 juillet dernier, et est passé casi inaperçu pendant cet été caniculaire. Mais par chance, nous sommes tombé par hasard sur le teaser de ce premier ep incroyable, qui va plaire à tous les fans de post grunge des '90s. Cet ep vous fera certainement pensé aux 2 premiers albums des Foo Fighters, et comme Dave Grohl, Julien était batteur dans 2 groupes avant de se lancer dans ce projet solo. Donc, on ne pouvait pas garder pour nous cette terrible découverte, qui nous a emballée dès les premières secondes d'écoute. Voici l'interview de Julien alias Alista, multiinstrumentaliste et quelques titres de son ep à écouter dans l'interview avant de vous diriger sur sa page Bandcamp.

RAN : Salut Julien comment tu vas ?

Julien : Impeccable merci et toi ?!

Ça roule de mon côté. J'ai découvert ton projet par hasard sur instagram le mois dernier avec une vidéo, et j'ai été scotché dès les premières secondes d'écoute ...

Merci mec ! Apparemment ce teaser est efficace, ça m'a ramené quelques abonnés sur Instagram, c'est cool!

Donc, tu es multi-instrumentaliste et tu joues de tous les instruments sur ton 1er ep 7 titres ?

Affirmatif ! 

Avant de faire ton album solo, tu étais batteur dans dans 2 groupes ?

Exactement, j'ai été batteur dans un duo rock appelé Cherry Bloom avec qui nous avons enregistré deux albums (Secret sounds, et Open & Die), puis dans un groupe qui s'appelait Captain Americano avec qui nous avons fait un EP et un album.

Qu'est ce qui t'as donné envie de faire un album solo ?

Quand nous avons arrêté avec Captain Americano, j'ai tenté de faire quelques recherches pour jouer dans un autre groupe, mais je n'ai pas trouvé chaussure à mon pied. Le truc c'est que je suis assez difficile... J'ai besoin d'un réel coup de coeur ! Tu vois ce que je veux dire ?
J'avais quelques idées de morceaux dans un coin, alors je me suis dit ok, plutôt que de chercher un groupe qui me botte pendant des plombes, je vais faire mes chansons à moi. Je vais faire uniquement ce qui me plaît avec personne pour me dire "tiens j'aurais bien mis un solo ici" ou "tiens on devrait rajouter un break là"...
Je voulais juste me faire plaisir en faisant la musique que j'aime.

Quel est l'instrument dont tu a appris a joué en premier ?

J'ai commencé à apprendre la guitare vers l'âge de 7 ans. Puis je me suis intéressé d'avantage à la batterie vers l'âge de 10 ans. Je suis un autodidacte donc j'ai vraiment bossé à mon rythme, c'est à dire assez tranquillement !


Quand as-tu enregistré ton ep ?

Entre l'année dernière et cette année. À l'origine j'avais enregistré le double de chansons, mais l'autre moitié n'était pas assez potable à mes yeux.

Pour un premier ep, tu as enregistrer au Batcave Studio à Paris, mais tu l'as fais mixer et masterisé par Octave Zangs à Portland aux États-Unis ...

Tout à fait ! Octave est un ami de longue date, c'est avec lui que nous avons monté Cherry Bloom. C'est non seulement un excellent musicien mais c'est aussi un As en matière de son. C'est lui qui s'occupait des enregistrements, du mixage et du mastering de nos albums. C'est un mec ultra polyvalent ! 
Il vit aux US depuis quelques années, il a gentiment proposé de me filer un coup de main. Je ne pouvais pas refuser! Nous nous connaissons très bien musicalement, je savais que le rendu serait impeccable. Il connaît mes goûts mieux que personne d'autre !


Vas tu trouver des zikos pour te produire en live ?

J'y réfléchis. Avec ce qu'il se passe en ce moment de toute façon, la question du live n'est pas ma priorité... malheureusement !

On sent une petite influence des Foo Fighters. Est ce un groupe majeur pour toi ?

Oui mais essentiellement les deux premiers albums du groupe. J'ai lâché un peu après... Ça sonnait pas assez 90's rock pour moi! 

Tu écoutes quoi en ce moment ?

En ce moment je me tape un délire old school! J'écoute beaucoup les Kinks, les Youngbloods ou Jefferson Airplane.


Quelle a été ta dernière grosse découverte ou ton dernier coup de coeur ?

Un groupe qui s'appelle Violet Soda, ils sont Brésiliens je crois. C'est Matt Bigland qui m'a fait découvrir ça ! Il avait partagé une de leur chanson sur Instagram en même temps qu'une des miennes ! Trop la classe !


On peut retrouver ton ep sur Bandcamp, mais aussi sur toutes les autres plateformes de streaming. Qu'elle avantage il y a pour un artiste indé d'être sur ces plateformes de streaming ?

Ça offre une certaine visibilité qui n'est pas négligeable. Pouvoir partager sa musique gratuitement et partout reste le meilleur moyen de se faire connaitre un peu aujourd'hui. Enfin je pense. 

Peut-on espérer avoir l'EP en physique dans un futur plus ou moins proche ?

Rien ne me ferait plus plaisir que de tenir mon bébé dans les mains ! Malheureusement, c'est inutile pour l'instant... mais je ne suis pas contre y réfléchir prochainement !

Y aura t'il une suite à Home Alone ?

J'ai quelques nouvelles idées que j'ai maquetté à l'arrache. Je vais voir ce que je peux en faire...


Merci Julien d'avoir répondu à nos questions 



Venez découvrir l'ep 7 titres d'Alista sur Bandcamp, ici


Gian, septembre 2020

jeudi 10 septembre 2020

[Interview] Baptizein, musicien et intermittent du spectacle : "dès l’annonce prise par le gouvernement, j’ai pris ça comme un coup de massue"


16 mars 2020, la France se confine face au Covid 19 qui s'abat sur le monde. Les gens doivent rester chez eux pour leur sécurité, et celles de leurs aînés. Tous les rassemblements, quels qu'ils soient, sont interdits jusqu'à nouvel ordre. L'activité musicale est frappée en plein coeur, car pour vivre, elle doit se produire live, devant un public. Nous avons donc, posé quelques questions à Baptiste Béthune alias Baptizein, artiste ardennais, mais aussi intermittent du spectacle, comme beaucoup d'autres dans ce milieu. 


RAN : Salut Baptiste, comment tu vas depuis la dernière fois que l'on c'est vu, sur L'Ardenn' Rock Festival* l'année dernière ?

Baptizein : Ça va, on fait aller…j’essaye de rester positif...

Si on t'as contacté, c'est pour parler de la situation actuelle dû à la pandémie depuis le mois de mars. Toi, comme beaucoup d'autres dans le secteur de la musique, tu es musicien et intermittent du spectacle. Quelle a été ta réaction lorsque le gouvernement a interdit, jusqu'à nouvel ordre, toutes les représentations qu'elle qu'elle soit depuis début mars ?

Pour tout te dire, dès l’annonce prise par le gouvernement, j’ai pris ça comme un coup de massue. en espérant que ce ne soit pas trop long. Mais là, ça commence à faire long.

Quand tu as entendu parler pour la première fois de l'épidémie, comme nous tous en début d'année en Chine, pensais tu aux répercussions mondiales que ça allait causer ?

Dès le début de l’épidémie en Chine, je ne pensais pas que cela aurait pu arriver jusqu’à nous aussi vite. Le 1er pays Européen fort impacté fut l’Italie et là je me suis dit « On ne va pas y échapper malheureusement."

Baptizein sur scène lors de l'Ardenn'Rock Festival en 2019. Photo : Dark Room

En tant qu'artiste, tu peux en profiter pour composer ou prendre un peu de recul, si tu n'as pas de concerts ou d'enregistrements au programme. Mais en tant qu'intermittent, comment tu as pût faire face à cette interruption d'activité ?

Depuis cette situation, je me suis fait un petit studio chez moi, il me manque des choses mais je peux bricoler…
Je touche heureusement des indemnités chômage grâce au statut intermittent.

Est-ce que l'état a vite réagit pour le secteur du spectacle ?

Ils ont réagit bien sûr, mais les annonces restent confuses. Nous attendons avec les textes officiels le prolongement de nos indemnités.

Le nouveau premier ministre a repoussé à fin octobre, toutes les représentations de plus de 5000 personnes, peut-être que les petites salles indépendantes vont pouvoir tirer leur épingle du jeu grâce à de petits concerts. Mais est-ce que ces concerts seront rentables ?

Déjà que le secteur tire la sonnette d’alarme, en plus des annonces gouvernementales peu claires, je ne vois pas pour l’instant des concerts rentables...

Donc les représentations de plus de 5000 personnes ne peuvent pas reprendre, mais on voit au Puy du Fou, 9 000 spectateurs amassés sur les tribunes, et ils vont monter jusqu'à 12 000. Foutâge de gueule, ou est-ce que les équipes du Puy du Fou arrivent à gérer les spectateurs et bien évidemment leur sécurité ?

Je trouve que le gouvernement n’est pas logique en plus d’une situation très complexe. Pour tout t’avouer je ne comprends pas l’histoire du Puy du Fou...

On t'as vu participer à la "réouverture" de la Cartonnerie de Reims pour un DJ set, avec également Chester Remington au programme, le 19 juin dernier. Comment c'est passée cette soirée ?

Ça m’a fait super plaisir que la Cartonnerie me propose de faire un DJ set. Ce n’était pas évident pour eux d’organiser tout cela. Ils ont su relever la tâche en mettant des tables et des chaises (personne debout bien sûr) devant la scène, tout le monde masqué, geste de distanciation…
C’était cool mais court, 23h terminé!

Photo prise lors du DJ set de La Cartonnerie. Photo : Insta Baptizein

Est-ce que les gestes barrière n'ont pas été trop compliqués à appliquer pour le public lors de cette soirée ?

En général, tout le monde a respecté. Mais j’ai des gens qui sont venus me voir de très près pour réagir sur mon Set...

On va parler un peu de toi en tant que musicien, tu nous prépare des choses pour les semaines ou mois à venir ?

Je suis en composition de nouveaux titres que je bricole dans mon petit Home Studio

Comment vont les membres de ton groupe ?

Alors je ne suis plus en groupe actuellement. J’ai déjà essayé une formule solo avec une boîte à rythme, petit clavier et guitare. Ai fait 2 concerts en fin d’année dernière à la Plaque Tournante, aux Rockeurs ont du Coeur. En début d’année ai joué à Lille. Voilà j’essaye un nouveau truc…on verra bien.

Merci Baptiste d'avoir répondu à nos questions pour RAN. 


Découvrez son dernier clip solo, ci-dessous.



Retrouvez le avec ses Secret Yolk sur Bandcamp, ici.

Ecoutez le dans le podcast de l'émission Totalement Rock, 
du mois de mars 2018, là.


Baptiste et moi, lors de l'émission Totalement Rock de mars 2018. Ma première émission enregistrée.




*On rend hommage à Benjamin Camus, bénévole sur le festival Ardenn'Rock depuis plusieurs années, qui nous a quitté le mois dernier, nos pensées vont à sa famille et ses proches. RIP BEN

Ben lors de l'éditon 2019 de l'Ardenn'Rock Festival. 
 



Gian, septembre 2020.