RAN : Salut Julien comment tu vas ?
jeudi 24 septembre 2020
[INTERVIEW] Alista : "Je voulais juste me faire plaisir en faisant la musique que j'aime"
jeudi 10 septembre 2020
[Interview] Baptizein, musicien et intermittent du spectacle : "dès l’annonce prise par le gouvernement, j’ai pris ça comme un coup de massue"
16 mars 2020, la France se confine face au Covid 19 qui s'abat sur le monde. Les gens doivent rester chez eux pour leur sécurité, et celles de leurs aînés. Tous les rassemblements, quels qu'ils soient, sont interdits jusqu'à nouvel ordre. L'activité musicale est frappée en plein coeur, car pour vivre, elle doit se produire live, devant un public. Nous avons donc, posé quelques questions à Baptiste Béthune alias Baptizein, artiste ardennais, mais aussi intermittent du spectacle, comme beaucoup d'autres dans ce milieu.
RAN : Salut Baptiste, comment tu vas depuis la dernière fois que l'on c'est vu, sur L'Ardenn' Rock Festival* l'année dernière ?
Baptizein sur scène lors de l'Ardenn'Rock Festival en 2019. Photo : Dark Room |
Photo prise lors du DJ set de La Cartonnerie. Photo : Insta Baptizein |
Baptiste et moi, lors de l'émission Totalement Rock de mars 2018. Ma première émission enregistrée. |
Ben lors de l'éditon 2019 de l'Ardenn'Rock Festival. |
dimanche 6 septembre 2020
Live Report : Bandit Bandit et Cheap Teen live au Trabendo le 20.08.20
Le temps a suspendu son vol le 7 mars 2020. En tout cas pour moi. C’est le dernier concert, au 1999 à Paris, les Anglais de King Nun. Après les Américains d’Algiers le 5 mars. Ensuite, eh bien une succession d’annulations avant que tout ne soit figé en ce funeste 17 mars. Enfin, figé si on peut dire. Le virus balaye tout sur son passage, en tout cas dans le monde du spectacle et donc des concerts. Inexorablement les reports et les annulations se succèdent. On commence à en savoir un peu plus, enfin on apprend en marchant je dirais, sur ce satané virus présenté au départ comme un petite grippette. Et on commence à comprendre que le printemps et l’été qui auraient dû être riches de beaux concerts et festivals vont se transformer en une désespérante et déprimante disette !
Dans ce contexte morose, l’annonce du Supersonic associé au Trabendo, pour un concert de Bandit Bandit en extérieur sur la terrasse du Trabendo nous a fait chaud au cœur. Souvenez-vous, le concert prévu au Point Ephémère le 24 mars avait été reporté au 16 juin pour finalement être annulé. Cela faisait donc chaud au cœur de se dire qu’on allait finalement les retrouver en 2020, qu’on n’avait pas à attendre 2021 pour ça, merci le Supersonic et le Trabendo ! Il faut dire que leur prestation en première partie de Last Train au Trianon le 6 novembre 2019 nous avait totalement convaincu de continuer de suivre le groupe. Bandit Bandit, c’est tout d’abord un duo composé de Maëva et Hugo (par ailleurs membre de l’excellent groupe Kursed), aussi en couple à la ville, qui ont été rejoints par Ari et Anthony.
La première partie est assurée par Cheap Teen un groupe tendance punk de Maison Alfort en région parisienne. Et c’est la bonne surprise de la soirée. Nous avions un peu écouté ce qu’ils avaient fait précédemment, du punk énergique, efficace et agréable, mais rien de révolutionnaire en fait. Le bassiste arbore un T-shirt des Idles, ce qui est plutôt de bon augure. Et nous découvrons en effet des compositions beaucoup plus sophistiquées que les titres comme « Mainstream Music » ou « No ! Of Course » de leur premier EP. L’énergie est toujours là, l’influence punk aussi, mais les titres sont plus construits avec des changements de rythmes intéressants, les sonorités des guitares sont plus recherchées. Une évolution bienvenue qui situe maintenant les Cheap Teen dans le paysage des groupes hexagonaux intéressants à suivre.
Après cette excellente entrée en matière, les 3 musiciens de Bandit Bandit arrivent sur scène sans Maeva et entament l’intro du titre « Néant » avec ses basses bien lourdes qui prennent aux tripes. Au bout presque 2 minutes Maeva arrive enfin sur scène et nous envoute tout de go avec sa voix suave. Comme d’habitude Maeva ne fait pas que chanter, elle exprime sa musique par son corps tout entier. C’est une véritable transe qui nous transporte dès ces premières minutes de concert. Il faut dire que le rythme martelé par Anthony y est aussi pour beaucoup. C’est presque tribal, une sorte de rituel venu du fin fond des âges. Nous sommes entrés dans une autre dimension il nous semble. C’est d’ailleurs le titre de la chanson qui suit. Tout est programmé pour nous emmener dans ce voyage musical ! La température continue de monter. Est-ce la chaleur de ce début de soirée ? Est le virus qui nous a rattrapés ? Mais non suis-je bête, c’est le titre « Fever », qui porte bien son nom, issu de l’EP sorti il y quelques mois, qui est responsable de cette montée en température. Décidemment cette alchimie entre le stoner rock, incontestablement présent au niveau des guitares, et quelque chose de plus « chanson française », au sens noble, comme le faisait Serge Gainsbourg, fonctionne à merveille. Le groupe aussi fonctionne parfaitement ensemble sur scène. Bien sûr le couple, à la ville et sur scène, formé par Maeva et Hugo, est quasi fusionnel sur scène, mais l’alchimie est elle aussi évidente avec Ari le bassiste/guitariste et acolyte d’Hugo dans le groupe Kursed, et Anthony le batteur, ancien élève d’Hugo à la guitare. Maeva est déchaînée sur scène, on dirait un félin surexcité, comme un chat qui se serait pris la patte dans une prise électrique. C’est animal, sensuel, sexy aussi, mais jamais vulgaire malgré la tenue plutôt courte qu’elle porte ce soir. Après « Siamese Love », viennent ce qu’on pourrait appeler les deux hits du groupe avec tout d’abord « Maux » qui décrit si bien le couple formé par Maeva et Hugo, et son rythme lancinant toujours aussi fascinant, suivi de « Pixel » toujours aussi pêchu.
Changement de style et d’atmosphère avec une nouvelle chanson « La Marée », duo de Maeva et Hugo, avec juste la guitare d’Hugo, qui s’inscrit plus dans la chanson française. Le set se conclut avec « Désorganisé » et « Nyctalope » avec ses changements de rythme et son crescendo qui se termine dans le fracas et les convulsions libératrices. C’est « Tachycardie » qui est joué en rappel, et nous terminons donc le concert dans les spasmes et les soubresauts, en totale communion avec les musiciens totalement habités par leur musique.
Un excellent concert qui nous aura fait un bien fou. Merci encore au Supersonic et au Trabendo de nous avoir offert ce très beau cadeau. Et merci aux deux groupes de ce soir, Cheap Teen et Bandit Bandit de nous avoir livré de si belles prestations. On en a totalement oublié l’obligation d’être masqués. Obligation que nous aurions d’ailleurs souhaité voir respectée avec plus de rigueur par le public ….
Setlist :
Néant
Dimension
Fever
Siamese Love
Maux
Pixel
La Marée
Désorganisé
Nyctalope
Rappel:
Tachycardie
Jean O de R.A.N.