mardi 28 décembre 2021

Live Report: AND ALSO THE TREES à La Maroquinerie Paris le 29/10/2021



Enfin! La maroquinerie est ouverte. Quelques jours après la réouverture de la salle de concert que nous affectionnons particulièrement chez RAN, nous avions rendez-vous avec le groupe de post punk And Also The Trees. Quel bonheur de fouler de nouveau la (petite) salle parisienne que nous avions quitté en mars 2020 après le superbe concert d’Algiers. Et qui plus est pour voir le quintette britannique And Also The Trees que nous attendions de pied ferme depuis le 5 juin 2020, date initiale maintes fois reportée. Mais nous y voilà, nous étions présents, le public aussi, le concert est sold out, ainsi que le groupe, ce qui n’est pas si évident à cause de la pandémie et du brexit qui conjuguent leurs efforts pour faire avorter les tentatives de concerts des groupes britanniques de ces derniers mois. Nous retrouvons aussi avec bonheur les habitués des concerts que nous n’avions pas vus depuis un moment pour certains d’entre eux.





Pas de première partie pour ce concert, ce qui nous permet de papoter gentiment pendant presque une heure et demie avec ceux qui nous ont accompagnés ou ceux que nous n’avions pas vus depuis quelque temps. La Maroquinerie a fait peau neuve, mais il faut avouer que nous ne percevons certainement pas tous les changements tellement les souvenirs sont maintenant anciens.
Le concert commence avec l’arrivée de Justin Jones, le guitariste, qui commence à nous emmener sur les chemins un peu austères de la musique du groupe anglais en bricolant les sons de sa guitare comme il sait si bien le faire. C’est ensuite Simon Huw Jones, le chanteur et leader de la formation, qui apparaît, s’avançant lentement sur la scène de manière très théâtrale. Ils sont bientôt rejoints par Colin Ozanne qui les accompagne au saxophone.  Le concert est lancé, le ton est donné, nous aurons droit à tout ce qui fait la saveur de And Also The Trees, à savoir un concert conçu comme une vraie pièce de théâtre composée de mélodies imparablement belles, ponctuées par les textes poétiques écrits par le chanteur. C’est particulièrement vrai avec le premier titre qui suit l’intro, « My Face Is Here In The Wild Fire », déclamée plus que chantée, nous sommes dans la poésie romantique et sombre d’un mois de novembre.




Pendant, donc, que Simon nous joue sa pièce, toujours aussi habité par son rôle, Justin Jones, lui, nous distille les multiples sonorités de sa guitare, passant du son de la mandoline à celui plus aérien obtenu par son ebow. Les autres musiciens ne sont pas en reste, le bassiste Grant Gordon, aux faux airs de Peter Hook (quelques kilos en moins cependant), nous assène ses phrasés typiques du post punk et de la new wave, tandis que le batteur nous abreuve de ses frappes sèches et ses froissements de cymbales. Colin Ozanne, quand il n’accompagnera pas ses compères à la guitare, habillera tout cela de ses touches de clarinette envoutantes, qui nous charmeront comme si nous étions des serpents à sonnettes, ou l’enveloppera de ses nappes de claviers brumeuses comme les matins d’automne. C’est une pièce tout en introspection qui se joue devant les spectateurs, une tension intérieure communiquée par Simon, même si parfois la musique se termine dans le plus beau des fracas. Le public, majoritairement des fans de la première heure, est en pleine communion avec les musiciens, accompagnant les changements de rythmes de leurs encouragements, et ponctuant chaque fin de morceau par un tonnerre d’applaudissements. Les musiciens seront sensibles à cette ferveur et Simon remerciera le public à de nombreuses occasions. 



Le dernier acte du set sera de toute beauté avec la parfaite « Dialogue », à la Stranglers, la magnifique et très dark, à la Bauhaus, « This Is Silence », une des premières chansons du groupe, et la gothique, à la Sisters of Mercy, « Virus Meadow ». Les musiciens quittent la scène, le public réclame bien évidemment un rappel à grand bruit. Après les deux premières chansons du rappel, Simon s’inquiète de l’heure et vient vérifier celle-ci auprès d’un des spectateurs du premier rang, et fait signe au reste du groupe de lancer le titre qui clôturera la soirée « Slow Pulse Boy ». 40 ans après leur formation, les And Also The Trees savent toujours nous offrir des moments de pure beauté artistique et une émotion largement partagée par le public. On ne pouvait espérer mieux pour retrouver La Maroquinerie !






Setlist :

  1.   Intro
  2. My Face Is Here in the Wild Fire
  3. Vincent Craine
  4. Shantell
  5. Your Guess
  6. Maps in Her Wrists and Arms
  7. The Suffering of the Stream
  8. Wallpaper Dying
  9. Rive Droite
  10. Boden
  11. (in a bed in) Yugoslavia
  12. Brother Fear
  13. Missing
  14. Dialogue
  15. So This Is Silence
  16. Virus Meadow
Rappel:
  1. Prince Rupert
  2. Bone Carver(s)
  3. Slow Pulse Boy


Jean O de Rock Alternative News


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