Agathe Rochet, sociologue |
Salut Agathe comment tu vas?
Agathe : Je suis overbookée en ce moment car j’ai mon mémoire à rendre cette semaine mais ça va bien et merci pour cette interview qui me fait super plaisir.
Tu vas sortir un nouveau documentaire sur la scène musicale féminine. Qu'est-ce qui t'as donné l'envie de réaliser ce docu ?
Agathe : Alors je ne suis pas réalisatrice de docu à la base, je suis sociologue et en dernière année de master et je candidate pour une thèse l'année prochaine et les thématiques dans lesquelles je suis spécialisée sont l'art et la culture. Donc en gros, pour schématiser un peu, c'est sur les inégalités femmes/hommes dans l'art et la culture et mon docu se passe autour de la production musicale sur la région lyonnaise. On pourrait supposer que ce sont les mêmes processus qui pourraient s'étendre au niveau national, peut-être est-il un peu différent sur Paris vu les différentes possibilités qu'il y a sur la capitale pour les artistes, mais étant donné que c'est un travail scientifique, mon échantillon se base uniquement sur la région lyonnaise. Et ce qui m'intéresse, c'est de voir comment s'intégraient les femmes dans les mondes de la musique sur Lyon qui est un domaine professionnel majoritairement masculin. Et il s'étend sur toutes les musiques électro-amplifiées comme comme le rock, le punk, le hip-pop, le reggae ... Et ce qui m'a poussé à réaliser cette enquête, c'est que j'avais déjà travaillé sur cette thématique mais sur les stéréotypes de femmes dans le milieu du cinéma de science fiction. J'écoute beaucoup de musique et j'ai écouté énormément de rock pendant mon enfance et mon adolescence et aujourd'hui j'écoute du hip-pop, du rap ... et, en regardant d'un peu plus près, je me suis dit :"Mais pourquoi tous les groupes que j'écoute sont composés uniquement d'hommes?". Et de cette problématique un peu générale naît une problématique un peu plus précise, et on va regarder comment naît une œuvre musicale, et comment les personnes interagissent entre elles et quel est le rôle des femmes dans ce processus de production.
Pourquoi avoir choisi les musiques électro-amplifiées ?
Agathe : Ce qui m'a poussé à choisir les musiques électro-amplifiées, c'est , lorsque j'étais dans les premières phases de mes recherches à me renseigner sur la place des femmes dans les musiques actuelles, qu'il n'y avait pas, ou très peu, de travaux sociologiques sur ce sujet. Il y avait des travaux très bien documentés sur le jazz et les femmes cheffes d'orchestres. Par contre pour les autres styles de musiques comme le rock, le hip-pop, le reggae il y a comme un vide sociologique. A part pour le punk qui est un style qui part à contre courant, avec une contre culture, où il y a eu des mouvements très féministes à une époque, mais qui ont été très peu documentés aussi.
Est-ce qu'il manque plus de femmes dans le rock que dans les autres genres musicaux ?
Agathe : Oui. Certains autres genres musicaux vont être plus documentés au niveau sociologique comme le jazz et la musique classique, et ça a fait évoluer partiellement la situation, mais il reste encore beaucoup d'inégalités et ce sont dans les musiques actuelles que l'on perçoit le plus d'inégalités. Et l'inégalité va se percevoir par un processus de ségrégation qui va être double, en retrouvant plus de femmes dans certains domaines que dans d'autres. Et on retrouve ça dans tous les milieux. Il va d'abord y avoir une ségrégation horizontale d'une part, comme dans la technique où l'on retrouve 2 ou 4% de femmes. Par contre on va retrouver énormément de femmes dans l'enseignement tout comme dans la médiation culturelle et dans l'interprétation, mais beaucoup moins dans la composition. Et plus tu vas monter les échelons de la hiérarchie sociale, et plus tu auras de moins en moins de femmes. Le ministère de la culture a publié son observatoire le 8 mars 2023 et on trouve 17% de femmes en tant que directrices de SMAC et, l'année dernière, elles étaient 20%. Donc on a reculé de 3% en ce qui concerne le milieu des musiques actuelles. Et pour comparer, on a 43% de femmes dans la direction administrative des orchestres de musique classique, et 33% de femmes pour la direction d'opéras. La différence est beaucoup moins marquée ici même si la parité n'est acquise nulle part.
Est-ce qu'il y a encore beaucoup à faire de ce côté là ?
Agathe : Oui, bien sûr que oui. C'est un constat plutôt déplorable même si le débat est sur la place publique et qu'il avance à pas de fourmis. Donc si on a plus d'hommes en tant que directeurs de SMAC, ils auront peut-être plus tendance à programmer des groupes constitués d'hommes et c'est assez criant dans la programmation des festivals car en moyenne on n'a que 14% de groupes féminins, et c'est le chiffre de 2019. Ça a peut-être évolué un peu grâce à des collectifs comme More Women On Stage qui est très actif sur les réseaux sociaux et qui recense la part de femmes dans chaque festivals de musiques actuelles. Il y a aussi des processus ultra ancrés d'homosocialité dans la musique, car il y a une forte dominance masculine, où les hommes se refilent les tuyaux et les postes. Et du coup les femmes ont plus de difficultés à se faire une place. Mais ça commencé à changer depuis Me Too et Music Too car il y a une prise de conscience un peu générale. Et on repense bien évidemment aux diverses agressions sexistes et sexuelles dont les femmes ont été victimes, mais aussi aux violences psychologiques et pressions de la part de managers ou de techniciens. C'était un phénomène assez commun il y a encore quelques années. Les hommes commencent à y faire attention mais plus on monte dans la notoriété et plus c'est courant. On vient d'avoir un nouveau cas avec Rammstein par exemple. Il y a aussi un phénomène de stéréotypes très marqués dans la musique actuelle et le rock où elles doivent être ultra féminines en jouant avec leur sexualité ou soit être masculine pour pouvoir s'affirmer. Et on retrouve ça aussi dans les milieux de la technique et dans les labels. Elles doivent se « comporter comme des bonshommes » et être des bourrins en étant le plus masculines possible, et rigoler à des blagues de cul même si elles en n’ont pas forcément envie, et être plus viriles en reprenant les codes d'un modèle patriarcal et viriliste, et reproduire cette forme de domination pour pouvoir s'intégrer et se faire accepter en reprenant le modèle déjà en place. Et ça s'accompagne aussi du syndrome de la Schtroumfette qui reprend aussi les codes misogynes et de faire du sexisme intégré pour écraser les femmes autour d’elles car les places sont chères, et rester la seule et l'unique. Mais c'est en train de changer car les femmes se construisent aussi des réseaux de solidarités féminines en se regroupant entre elles comme toutes les autres minorités et ça va venir contrer l'homosocialité et l'entre soi masculin en se donnant également des plans. Les politiques publiques s'y intéressent mais ça n'avance pas vite, donc ce sont les femmes qui prennent le problème à bras le corps et qui décident de ne plus se laisser faire. Il y a un côté très positif au tour de ça, mais il reste encore beaucoup à faire.
Sarah de Underground Therapy
Photo : Philippe Comodini |
Qu'est-ce que les femmes apportent au rock et à la musique en général ?
Sarah : Je trouve que quelque part, se demander ce que les femmes apportent au rock ou à la musique en général est assez étrange. On ne poserait pas cette question à un homme. Le problème est aussi là : en 2023 on demande encore aux femmes et aux minorités de genre de justifier et de mériter leur place, là où on ne remet pas en question la place des hommes.
On nous demande de prouver qu'on mérite l'égalité, qu'on mérite d'être programmées, qu'on est une plus-value pour la musique alors que ça ne devrait pas être un sujet. On est là et on fait aussi bien le taff que les hommes.
Je vois d'ailleurs que l'étude du CNM de 2020 qui met en lumière ces fameux 14% de femmes programmées dans les festival, est de plus en plus citée dans les médias. Elle a pourtant déjà 3 ans et on est encore dans ce constat alors qu'il faudrait être dans l'action.
Je pense que la question ne devrait pas être « qu'est-ce que les femmes apportent au rock ou à la musique en général », mais plutôt « Qu'est-ce que le monde musical met en place pour aller vers plus d'égalité ? ».
Alice de SheWolf
Photo : Pascal Bauret |
Quelle place a SheWolf dans le milieu rock français ? Et quels messages essayez vous de faire passer en plus de la musique ?
Alice : Nous défendons un mode de vie simple et en harmonie avec les logiques du vivant. Nous avons d'ailleurs fait le choix de nous installer en milieu rural, ce qui nous permet d'être davantage en accord avec nos principes décroissants.
Nous sommes également engagées dans la lutte pour les droits des femmes en général et particulièrement pour l'égalité femmes-hommes dans l'art et la culture.
Pour nous, le respect de l'autre et le respect de la nature participent d'un seul et même état d'esprit. Nous voulons privilégier la coopération, la collaboration et la bienveillance dans un monde qui tourne autour de la compétition, de la manipulation et de l'intrusion permanente. La terre et les humains sont traités de la même manière. Surexploités, dopés, jusqu'à l'épuisement. Aucune place n'est faite à la diversité et aux minorités. La monoculture, l'accaparement, la prédation est partout.
L'intégrité physique et morale des êtres est piétinée sur l'autel des intérêts personnels. Tout est à revoir.
Nous sommes passionnées de sciences humaines, de la philosophie à la psychologie. Nous pensons qu'il est crucial dans notre vie collective - comme dans nos vies personnelles - de sortir du déni et de la fuite en avant pour aller vers une vraie compréhension et acceptation de nous-mêmes et des autres.
Gabi de Foxy Ladies
Photo : Jacques Apothéloz |
Quelle mission vous vous donnez (en tant que femmes) lorsque vous monté sur scène ?
Gabi : Je trouve cette question très intéressante : elle est directe et soulève à la fois un constat qui ne l'est pas. En effet, le jour où la cause féminine ne sera plus une mission, alors on aura rempli celle qu’on n’aurait pas dû avoir eue à se fixer : « Montrer que les filles/femmes peuvent faire du rock » alors qu’en fait, on voulait simplement « faire du rock ».
L’avez-vous déjà vu ainsi : « Quelle mission vous vous donnez (en tant qu’homme) lorsque vous montez sur scène ? ». Perso, je l’ai déjà croisée « non genrée », et dans ce cas, le plus souvent destinée à des minorités ! Ce qui montre d’autres combats et disparités importantes ! Mais creusons encore un peu… Cela veut-il dire, que parmi ces « minorités » il y aurait plus de 50% de la population mondiale ?
Le constat n’est pas récent, les femmes sont sous-représentées dans la musique, en particulier dans les genres rock et métal (et dans bien d’autres domaines… par exemple, dans les sciences !). C’est pourquoi, avec The Foxy Ladies, nous avons adhéré au mouvement "More Women On Stage" lancé par Lola de Pogo Car Crash Control. Ce slogan est affiché au dos de nos instruments, sur la guitare de Lucianne mais aussi la basse d’Alexis (et oui, un « homme » !). En le mettant en avant à chaque concert, nous souhaitons sensibiliser le public au fait que le rock n'est pas limité à un genre spécifique ; il transcende tout cela, nous retournant les tripes et le cœur, pauvres humains que nous sommes !
Aux stéréotypes de genre s’ajoutent des obstacles structurels : il y a moins de modèles féminins qui permettent aux jeunes filles de rêver, de se lancer. Il y a aussi un manque d’accès aux ressources et formations ; surtout quand il s’agit d’évoluer sur des instruments ou dans genres musicaux pensés comme « plus masculins ». Souvent abordée, il y a aussi la question de la sexualisation dans l'industrie de la musique. Parfois, les femmes sont perçues davantage comme des objets de désir que comme des artistes. Petit aparté, un jour j’ai entendu : « sur scène, nous ce qu’on veut, c’est que ça cuisse » ! Euuuh merci mais non merci ! Et ainsi de nous interroger sur les limites que l’on nous impose en tant que femme, que l’on s’impose ; entre pudibonderie et sexualisation ; entre « vulgarité », « sex appeal » et « provocation ». Des jugements et des opinions, bien ancrés dans cette société patriarcale, qui sourit face au déhanchée de Mick Jagger mais condamne ceux d’une Beth Dito (chanteuse rock, Gossip) ou de Lizzo (chanteuse pop, hip-pop). Des « femmes », et qui plus est, jugées par les haters comme « trop grosses » pour s’exposer sur scène.
Cependant, « joie ! », nous constatons des signes encourageants. Certains festivals donnent davantage de place aux groupes féminins et on observe une prise de parole croissante des femmes – et des hommes – mais aussi tous ceux qui ne reconnaissent dans aucune de ces catégories – qui bravent les remarques et comportements discriminatoires, dans un esprit d’inclusion. Il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à une véritable égalité, aussi bien sur scène que dans les métiers du spectacle, tant sous la lumière, que du côté des métiers techniques… Tout le monde a le droit de créer, de ressentir, de vivre et d’évoluer dans le monde de la musique… Et dans le monde « tout court » ! Indépendamment du genre, des origines, etc… Cela peut paraître consensuel, et pourtant, l’actualité internationale récente nous rappelle malheureusement que la situation des femmes, des communautés LGBTQIA+, et de nombreuses minorités, demeure malheureusement problématique à bien des égards…
Peut-être qu’un jour, cette question ne sera plus utile pour faire avancer cette cause et que l’on pourra simplement nous demander « Quelle mission vous vous donnez (en tant qu’humain) lorsque vous montez sur scène ? ». Et là, on pourra répondre avec beaucoup de « légèreté » qu’actuellement, on est particulièrement alarmé et inspiré par les bouleversements écologiques et sociétaux à venir ; ce dont découlent plusieurs titres de notre dernier album aux teintes post-apocalyptique.
Enfin, pour finir, un crédo nous tient à cœur, c’est « Wild or nothing ! »….
Car nous prônons le lâcher-prise, le retour aux émotions et au live. Nous n’oublions pas la période COVID ou rien de cela ne nous était possible. Et pour qu’il y ait une scène inclusive, il faut qu’il y ait une scène ! Toujours et encore, on ne répétera jamais assez aux gens d’aller en concerts et de faire vivre les petits comme les gros festivals.
« Alors, en tout bien tout honneur, qui pour un petit wall of death ? »
Karoline de Sun
Photo : Denis Charmot |
Est-ce qu'une femme doit travailler plus qu'un homme dans le milieu artistique pour pouvoir réussir ?
Karoline : Oui, je crois qu’une femme artiste doit travailler plus qu’un homme pour réussir .
Je ne peux parler que de ma propre expérience bien sûr.
J’ai vu pas mal d’hommes commencer des projets pop/rock/metal en même temps que moi. Assez vite ils ont trouvé un entourage professionnel, décroché des contrats, se sont fait programmer dans les salles et festivals, ont été relayés par la presse. Et tout cela sans forcément être les meilleurs musiciens, sans être les plus beaux gosses et sans révolutionner la musique.
Tant mieux pour eux mais côté féminin ça se passe autrement.
Quand tu regardes les femmes qui tournent sur les scènes rock en ce moment le constat est très différent, il n’y a que des femmes hallucinantes.
Batteuse/chanteuse ultra douée et magnifique (Brutus), Chanteuse/screameuse hallucinante et belle (Jinjer), Guitar heroine/mannequin, Chanteuse/guitariste metal d’un pays exotique pour les blancs-becs,quand on regarde bien il n'y a que des femmes exceptionnelles avec un talent ou des qualités rares.
Elles doivent être excellentes, belles, jeunes pour être dignes d’être considérées.
Quand c’est du « All Girl Band » les musiciennes doivent prouver qu’elles sont bonnes techniciennes tout en respectant bien les codes de papa.
Tout ce qui n’est pas dans la prouesse ou la nostalgie est directement mis dans la case « inclassable ».
Pendant ce temps, des hommes de tous les âges tournent avec des projets de rock ni bons, ni mauvais. Ils écument les salles en toute tranquillité en buvant leurs bières entre potes. Ils ne sont pas excellents, on passe un moment sympa, le show est ok. Ils ne sont pas mannequins, tout va bien.
C’est dans ce climat, où on a des attentes impossibles envers les femmes, que naissent les rivalités et les peurs. On se regarde en chien de faïence, car on sait que les places sont chères, que le système n’est pas conçu pour nous.
Une chanteuse pop très connue m’a envoyé un message privé un jour, pour me dire que ma chanson « I killed my man » était un chef d'œuvre. Elle qui partage pourtant des choses sur ses réseaux a choisi de ne pas le faire mais de me le dire en privé. Je comprends quelque part. On en devient trouillardes. On affiche un féminisme consensuel et on meurt de trouille de se faire écraser, se faire piquer sa place.
Dans un monde où on considère qu’il y a uniquement de la place pour « LA Queen » c’est tout à fait compréhensible. Mais ça ne nous aide pas.
J’ai récemment découvert un groupe allemand "Blond" (ça chanté en allemand, désolé). Dans leur chanson « Männer » elles singent le discours d’un programmateur de festival : » Cette année ça va faire short mais on vous garde en tête pour l’année prochaine. Et on a programmé ce groupe là, ils ont une bassiste! C’est déjà pas mal! »
C’est évidemment pas une attaque contre les bassistes mais pour illustrer les conneries qu’on nous raconte. Donc ou on est excellentes ou fait plaisir à papa sans trop faire de vagues.
Côté business c’est pareil. Quand on fait affaire avec ses partenaires pro (labels, tourneurs etc) il faut être cool, pas être trop ambitieuse mais quand même en vouloir. Pas être une connasse mais avoir du caractère. Être facile à gérer mais pas ennuyeuse.
Pendant ce temps là mes camarades artistes/producteurs masculins peuvent être des têtes de cons, ambitieux, fainéants et pas inspirés, toujours habillés pareil et vieillir, dépasser les bornes et ça passe.
Tout ne leur est peut-être pas permis mais ils ont tout de même beaucoup plus de marge que les femmes (et j’inclus tout le spectre de femmes et les personnes lgbtq+).
En somme, pour faire partie du boys club il y a une règle:
Il ne faut pas trop dépasser tout en étant extraordinaire!
Je répète:
Il ne faut pas trop dépasser tout en étant extraordinaire!
Quelque chose de facile a réaliser…
Et ces demandes ridicules envers les femmes cassent des carrières, découragent des artistes.
On a pas besoin d’inciter plus de femmes à faire de la musique ou de l’art! Elles sont déjà là et elles déchirent tout!
On a besoin de FAIRE DE LA PLACE aux femmes!
Gaby de Am Samstag
Photo : LnPixElle |
Est-ce que les femmes se bougent plus que les hommes pour faire bouger les choses et défendre de nombreuses causes ?
Gaby : Um… compliqué à répondre.
Je pense que, de part l’évolution de la société et les inégalités creusées entre homme/femme depuis deux millénaires, les femmes (et ce qu’on appelle les minorités en général) « se bougent » plus, car elles veulent que leur voix comptent autant que celles des hommes.
Par contre je pense qu’il y a aussi pas mal de mecs qui essaient de changer les mentalités et qui ont toujours respecté les femmes dans le milieu rock ou métal. Personnellement je n’ai jamais subi de discrimination ou harcèlement dans ces milieux. Mais je sais qu’il y en a beaucoup, surtout dans les grosses structures.
Mon avis personnel, est que tous ensemble nous aurons plus d’impact pour défendre des causes. Il faut arrêter de séparer les sexes en permanence et de faire des comparaisons entre qui fait plus ou qui fait mieux. Sans unité on ira nulle part.
Nous sommes des êtres humains avant tout, égaux en droit. Et puis à la fin on se fera tous bouffer par les asticots.
Camille de A Void
Photo : Phils Konzerte |
Étant un groupe groupe franco-britannique, voyez vous des différences entre la parité homme femme sur scène entre l'Angleterre et la France ?
Camille : Sur la scène underground, ça commence à bouger par contre si tu regardes les affiches de festival y’a encore beaucoup de taf niveau parité.
Jo de Johnnie Carwash
Photo : Titouan Massé |
Quel message aurais-tu à passer à toutes celles qui aimeraient se lancer dans la musique mais qui hésitent encore ?
Jo : Je pense qu’il important de bien s’entourer, que se soit les personnes avec qui tu joues ou ton entourage pro, il faut avoir 100 % confiance en eux et surtout qu’ils aient 1000 % confiance en toi.
Ensuite je dirais vas-y à fond, ne regarde pas derrière toi, fais toi kiffer ! Ne te laisse pas influencer par les mauvaises langues, rappelles toi que tu es forte. La musique ce n’est pas seulement de la technique c’est avant tout un sentiment, un partage, une envie.
So Go Girls.
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