lundi 10 avril 2023

[LIVE REPORT] PIXIES à l'Olympia le 15 mars 2023


Depuis le retour des Pixies avec de nouveaux albums, c’est-à-dire il y a un peu moins de 10 ans maintenant, on essaie de ne pas manquer leur passage sur scène. En effet, au-delà du plaisir d’entendre les titres emblématiques du groupe, on a toujours une certaine curiosité pour découvrir leurs derniers albums en live. Ce fut le cas pour « Head Carrier » et « Beneath The Eyrie », et maintenant il nous tardait d’écouter la dernière mouture du groupe « Doggerel ». Les Pïxies avaient donné rendez-vous au Public parisien les 15 et 16 mars à l’Olympia. On saluait le bon choix de la salle, le concert au Zenith en 2016 n’ayant pas forcément été convaincant, non pas pour la qualité de la prestation, mais pour une sonorisation qui sembla compliquée, en tout cas là où nous étions placés. A l’Olympia on n’a jamais été déçu du son. 


C’est le groupe britannique Wunderhorse qui ouvre pour les Pixies. Et le jeune quatuor britannique le fait plutôt bien. Les musiciens sont totalement impliqués, ils savent investir la scène, et le leader Jacob Slater a une belle présence et une plutôt belle voix. Il alternera d’ailleurs un chant plutôt soft et des passages plus énervés et criés. Certainement les relents de ses débuts au punk sauvage affirmé.


Les Wunderhorse viennent de sortir leur premier album en fin d’année dernière et ils font partie de la nouvelle scène anglosaxonne vraiment intéressante. Un groupe à suivre donc, qui nous aura convaincus pendant ce court set à l’Olympia.


C’est bientôt le tour des Pixies de monter sur scène, et on se demande à quelle sauce on va avoir droit. A savoir, quelle va être la setlist de ce soir. Car ceux qui suivent les Pixies le savent : pas de setlist préétablie et répétée à l’identique à chacune des prestations de la tournée. Black Francis, ou Frank Black on ne sait plus par lequel des pseudos il faut l’appeler mais ce n’est pas important, s’ingénie à improviser, selon son inspiration de la soirée, la setlist du soir. Un casse-tête pour les ingénieurs du son obligés de réagir au 1/4h de tour pour les bons réglages, mais aussi pour les autres musiciens. On se souvient de quelques erreurs du batteur David Lovering. Pour cela un micro est disposé derrière Frank Black, grâce auquel à la fin de chacune des chansons, il lance la suivante.

 




Et donc ce soir, le set commence avec « Cactus » suivi d’un patchwork de Surfer Rosa, Bossa Nova, Doolittle mais aussi Trompe le Monde et Beneath The Eyrie , avec notamment un « Vamos » joué assez tôt pour mettre le feu aux poudres. C’est ensuite pas moins de neuf titres du dernier album Doggerel qui s’enchaînent, en commençant par « There’s a Moon On » et en terminant par l’excellent « Vault of Heaven ». Je ne sais pas si lors d’un autre concert les titres du dernier album ont été enchaînés de la sorte. 



C’est ce qui fait le charme des concerts des Pixies, même si le public aurait certainement préféré voir plus de chansons emblématiques, pour certaines non jouées ce soir, entrecouper cette série. La suite correspondra plus à l’attente du public, majoritairement constitué par ceux qui ont découvert le groupe avec leurs premiers albums. On aura droit à « Wave of Mutilation », « Debaser », « Monkey Gone to Heaven”, “Hey”, et “Gauge Away”. Mais pas de “Gigantic” ou de “Velouria” par exemple. Bon ce n’est pas grave on en a eu suffisamment pour prendre ce malin plaisir que nous offrent toujours les Pixies. 


Frank Black est toujours aussi impérial, une sorte de force tranquille, qui pourrait cependant maintenant, avec l’âge, s’adresser un peu au public. En effet, autant la posture avait du sens il y a trente ans, autant on aimerait aujourd’hui un peu plus d’interaction avec le public. Ça doit être de la timidité… La fin du set a l’air rodée pour cette tournée, et se termine depuis quelques concerts par les 3 mêmes chansons enchaînées, à savoir la version ralentie de « Wave of Mutilation », l’incontournable et indétrônable super méga hit « Where Is My Mind » pour finir avec l’excellente reprise de Neil Young « Winterlong ». Bien évidemment il n’y aura pas de rappel, pourquoi changer les bonnes habitudes ?



Alors que retenir de ce concert finalement ? Que les Pixies sont toujours ce putxxx de groupe, inébranlable, indémodable, qui aura écrit parmi les plus belles pages du rock, et qui continue d’en écrire, même si elles n’ont plus tout à fait la saveur d’autrefois. Et maintenant, Paz Lenchantin a définitivement réussi à remplacer la regrettée Kim Deal, et apporte une fraicheur et un enthousiasme qui semble faire du bien au groupe, notamment à Frank Black qu’on surprend à sourire quelquefois en regardant ses comparses. Nous ne sommes plus à l’époque des concerts fracassants des Pixies, mais on continue de passer une, plus qu’excellente, soirée en leur compagnie. La mine réjouie d’une grande partie du public à la fin du set est là pour nous le confirmer.






Setlist :

1.       Cactus

2.       Death Horizon

3.       Break My Body

4.       Blown Away

5.       Here Comes Your Man

6.       Vamos

7.       Motorway to Roswell

8.       There's a Moon On

9.       Haunted House

10.   Who's More Sorry Now?

11.   Pagan Man

12.   Get Simulated

13.   Dregs of the Wine

14.   Thunder and Lightning

15.   The Lord Has Come Back Today

16.   Vault of Heaven

17.   Planet of Sound

18.   Wave of Mutilation

19.   Head On (The Jesus and Mary Chain cover)

20.   Isla de Encanta

21.   Caribou

22.   Debaser

23.   Bone Machine

24.   Monkey Gone to Heaven

25.   I've Been Tired

26.   Human Crime

27.   Hey

28.   Doggerel

29.   Nomatterday

30.   Ana

31.   Mr. Grieves

32.   Nimrod's Son

33.   Gouge Away

34.   Wave of Mutilation (UK Surf)

35.   Where Is My Mind?

36.   Winterlong (Neil Young cover)


Jean-O de R.A.N 




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