dimanche 2 avril 2023

[LIVE REPORT] THE STRANGLERS à l'Olympia le 11 mars 2023



Ce soir du 11 mars 2023, les lettres rouges qui garnissent la façade de l’Olympia annoncent fièrement « THE STRANGLERS complet ». En effet, les imprudents qui n’avaient pas acheté leur billet suffisamment tôt en seront pour leur frais, ils ne pourront malheureusement pas assister à ce concert. Même les revendeurs à la sauvette habituels sont absents des abords de la salle. Il faut dire que les étrangleurs de Guilford n’avaient pas investi la capitale depuis le décès du claviériste Dave Greenfield en 2020 à cause du covid, si ce n’est en décembre 2021 pour l’enregistrement de l’émission Ground Control d’Arte. Pour certains, ce sera donc le premier concert sans Dave Greenfield.

C’est le Marseillais Brother Junior qui a la chance d’ouvrir pour le groupe anglais. Et il le fait de manière convaincante. Même l’Anglais installé à la barrière à côté de moi avoue qu’il a bien aimé le set, et aussi particulièrement l’enthousiasme et l’énergie de la batteuse Julie, dont il récupèrera d’ailleurs la baguette.




Comme prévu, c’est aux environs de 21h que The Stranglers investissent la scène sous les ovations d’un public de toute façon déjà conquis. C’est bien sûr Jean-Jacques Burnel, maintenant le seul membre originel présent dans la formation qui recueille les plus forts applaudissements. Il faut dire que la fosse est principalement garnie d’un public plutôt senior, même si des plus jeunes sont là. C’est certain aussi que la meilleure partie des compositions du groupe est celle de la première décennie.

C’est d’ailleurs avec «Toiler on the Sea » un titre d’un des premiers albums, que le groupe entame le concert, pour enchaîner avec « Duchess », puis « Sometimes ». Le public ayant le plus d’ancienneté est aux anges, ces anciens titres leur rappelant certainement de bons souvenirs. Certains vont pogoter et même créer quelques mosh pit, ce qui vaudra une remarque amusée de Jean-Jacques Burnel, lors d’une de ses nombreuses interactions avec le public, sur le fait qu’il avait vu des personnes dans le mosh pit pour lesquelles ce n’était pas prudent vu leur âge. Burnel sait de quoi il parle, lui qui vient d’avoir ses 71 ans !




Il faudra donc attendre le quatrième titre pour avoir une chanson post ère Hugh Cornwell, avec « Relentless ». Après un retour aux sources avec « Nice ‘n’ Sleazy » et sa magnifique ligne de basse et son rythme chaloupé typique de certains groupes punks  de la fin des 70’s début 80’s, c’est enfin une chanson du dernier album en date qui est interprétée, avec « This Song », excellente chanson par ailleurs. D’ailleurs ce dernier album a globalement été une bonne surprise, le groupe se renouvelant finalement tout en conservant les basiques qui avaient faits son succès. La plupart des titres ont été composés avec le regretté Dave Greenfield, et l’ensemble se tient plus que bien. C’est aussi ce qui nous avait convaincus de venir à ce concert. En effet il faut avouer que depuis le départ de Hugh Cornwell, on avait un peu laissé de côté The Stranglers, regrettant l’âge d’or pendant lequel les membres d’origine officiaient. Le décès de Dave Greenfield n’avait fait qu’accentuer cette sorte de défiance. Il aura fallu le concert de Ground Control et l’album Dark Matters pour nous convaincre que le groupe avait encore quelque chose à nous apporter, autre que la nostalgie. Même si celle-ci est bien évidemment présente, notamment lors de l’enchaînement de titre emblématiques comme « Never Look Back », « Always the Sun », « La Folie », « Peaches » et « Golden Brown » sur lesquels les anciens fans laissent exploser leur enthousiasme.





Mais le plaisir est tout aussi intense avec « The Last Men on the Moon» ou « white Stallion », deux excellents titres du dernier album. Sur « White Stallion », l’enthousiasme de certains, quelque peu avinés il faut le dire, sera même un peu difficile à supporter par d’autres spectateurs, dans la mesure où cet enthousiasme se transforme en violence stupide. Certes nous sommes à un concert rock, mais nous ne sommes plus à une époque, ni à un âge, où on vient pour en découdre, il faudrait que certains le comprennent.



La setlist du groupe pour cette tournée comporte un ancien titre, « Sweden », qui a peu été joué jusque-là, et qui semble avoir repris une certaine aura depuis l’année passée, probablement aux yeux de Jean-Jacques Burnel. C’est en tout cas toujours un plaisir de l’entendre, comme beaucoup des titres de ce concert qui termineront le set.





Le premier rappel, ou plutôt la première partie du rappel, voit Jean-Jacques Burnel et Baz Warne investir seuls la scène, le premier avec une guitare acoustique. On comprend pourquoi : c’est à un moment plus intime que les deux musiciens nous convient. Tout d’abord avec la chanson « The Lines » pleine de sensibilité, qui nous rappelle le temps qui passe. Puis vient un émouvant hommage à Dave Greenfield avec la très belle chanson « And If You Should See Dave ». Jean-Jacques rappelle que la mort de ce dernier à cause du covid en 2021 l’a beaucoup affecté, car ils étaient amis depuis 45 ans et que cela laisse un énorme trou dans sa vie.




Le groupe revient ensuite au complet pour la seconde partie du rappel, qui comporte les titres habituels de fin de concert ces dernières années que sont « Go Buddy Go », la chanson rock’n roll des Stranglers comme l’aime à le rappeler Jean-Jacques Burnel, et qui est une de leur plus ancienne, et le classique incontournable « No More Heroes » qui sera donc le titre de la setlist de ce soir le plus joué dans la carrière des Stranglers.



Autant dire que cette fin de concert est faite pour que tout le monde continue de chantonner, soit l’une, soit l’autre de ces deux dernières chansons. Et cela fonctionne plutôt bien à écouter la foule qui sort de l’Olympia. En conclusion ? Hé bien nous n’avons pas été déçus du tout. Les Stranglers ont réussi à éviter le piège de la transformation en sorte de cover band, même si seul subsiste Jean-Jacques Burnel comme membre fondateur. Le propos reste sincère, et le dernier album a grandement réussi à contribuer à ce résultat. Reste à savoir de quoi l’avenir sera fait avec la disparition de Dave Greenfield. Mais ne boudons pas notre plaisir et profitons du moment présent : on s’est vraiment régalés ce soir, et ça, ça n’a pas de prix. Pourvu que ça dure !



1.     Toiler on the Sea

2.     Duchess

3.     Sometimes

4.     Relentless

5.     Nice 'n' Sleazy

6.     This Song

7.     Never to Look Back

8.     Always the Sun

9.     La folie

10.        Peaches

11.        Golden Brown

12.        The Last Men on the Moon

13.        (Get a) Grip (on Yourself)

14.        Sweden (All Quiet on the Eastern Front)

15.        White Stallion

16.        Walk On By

17.        Hanging Around

18.        Straighten Out

19.        Something Better Change

20.        Tank

Rappel:

21.        The Lines

22.        And If You Should See Dave…

Rappel 2:

23.        Go Buddy Go

24.        No More Heroes

 

Jean-O de R.A.N.




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