LIVE REPORT : RAMMSTEIN U ARENA PARIS NANTERRE 28 JUIN 2019
Crédit photo Rock Alternative News
Petit retour sur le concert de nos métalleux allemands
préférés, Rammstein.
L’attente est un peu longuette sous le cagnard, la chaleur
est étouffante. On essaie de se protéger comme on peut avec des couvertures de
survie. On aurait bien aimé une petite anticipation de l’ouverture des portes
mais celle-ci ne se fera qu’à l’horaire prévu. Mais surprise agréable, la clim
est super efficace dans la U Arena et nous respirons enfin de nouveau grâce à
cette fraîcheur inespérée. Nous ne sommes pas fâchés de ces températures plus
clémentes car nous savons tous que ça va chauffer tout à l’heure ! On
s’interroge d’ailleurs sur le show qui nous attend : les effets pyrotechniques
seront-ils les mêmes dans cette salle fermée que dans les espaces ouverts où
les précédents concerts du groupe ont eu lieu ?
La
première partie est sympathique avec le duo de pianistes Játékok qui revisite
les titres de Rammstein, installé sur une scène annexe placée au milieu de la
fosse. Après cette mise en bouche originale pour un concert metal (bon au moins
on a évité Zaz !), tout le monde est impatient que les chers Allemands
pointent leur nez. Surtout que maintenant tout le monde s’est refait une santé
et a regagné en bières ce qu’il avait perdu en eau pendant la longue attente
sous la chaleur. Pour ce qui concerne la scénographie, nous sommes dans le
monumental, vaguement inspiré des jolis décors qui ont existé pendant le III
ième Reich ou sous l’ère de Staline. Oui, on ne fait pas vraiment dans la
dentelle avec Rammstein, on le sait. Bon, on sait aussi que tout ça n’est
simplement qu’un peu de provoc qu’il ne faut bien sûr pas prendre au 1er
degré.
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Le concert sera à l’image du décor, MONUMENTAL. Non pas parce qu’il fut d’une grande originalité, on a eu l’impression de déjà vu sur plusieurs tableaux, mais parce que Rammstein fait tout de même de la belle ouvrage. Le fait que le concert soit en salle fermée, donc sans lumière du jour à cette époque de l’année, a permis de profiter pleinement du lightshow et autres effets pyrotechniques dont le groupe allemand a le secret. Cela n’était pas le cas des concerts précédents en plein air. La setlist fera la part belle aux chansons du nouvel album, ce qui n’est pas un problème car il faut avouer que celui-ci est un très bon cru du groupe de metal allemand. Nous aurons donc droit à une alternance de titres du dernier album avec des titres qu’on a eu l’habitude d’entendre lors des tournées précédentes.
Après la mise en place progressive des musiciens, le concert débute avec la ballade « Was ich Liebe », une entrée en matière assez soft donc. Les choses se durcissent avec « Links 2-3-4 » bien mis en relief par les lightshows, et repris en chœur par une bonne partie du public.
« Tattoo » est martiale à souhait et fonctionne plutôt bien, tout comme « Zeig Dich » qui est très efficace.
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La
chanson « Puppe » confirme son contenu glauque et anxiogène en live.
Un landau tout en métal est amené sur scène et Till y mettra le feu.
« Deutchland »
fonctionne plutôt bien en live et soulève l’enthousiasme du public. Le pauvre
Lorenz est, comme à son habitude, rôti comme un poulet par Till, grâce à son
canon lance flamme, sur la chanson « Mein Teil ». Il faut dire que, même
si on connaît déjà ce chapitre, c’est toujours impressionnant de voir cette
débauche de flammes. Ceci étant Till et l’ensemble des musiciens, ainsi qu’une
partie du public, se font bien griller aussi par les effets pyrotechniques. On
voit couler les gouttes de sueur des bras de Till.
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Le
dernier titre du set, « Engel » est interprété sur la scène qui avait
accueilli la première partie. Les musiciens regagnant ensuite la scène sur de
bateaux pneumatiques portés à bout de bras par le public. Grand classique aussi
pour le rappel avec le titre « Pussy » sur lequel Till enfourche son
canon à mousse phallique et asperge la foule. Nous aurons droit à un second
rappel avec les titres « Rammstein » et « Ich Will » pour
terminer en beauté le sepctacle. Les lightshows et effets pyrotechniques sont
alors à leur paroxysme pour un final époustouflant. On est vraiment content
d’avoir pu assister au concert dans une salle fermée qui nous a permis de
profiter vraiment pleinement de toute cette grandiose mise en scène.
Rammstein
s’affirme vraiment comme un fabuleux groupe en ce qui concerne la mise en
scène. Avant de se retirer Till remerciera le public par un « Paris vous
êtes toujours incroyables, merci, merci ! ». C’est réciproque
messieurs de Rammstein, merci pour cette soirée !
Le premier album de Last Temptation sort ce vendredi 27 septembre et il fait déjà du bruit sans même être dans les bacs. C'est un peu normal lorsque l'on voit le line up du groupe avec des anciens membres d'Ozzy Osbourne, Deep Purple, Rainbow, W.A.S.P, Black Sabbath, Dio mais aussi Bob l'ex-chanteur du mythique groupe de néo métal français Watcha.
Mais Bob dit El Butcho a plus d'une corde à son arc car il fait aussi partie de Hellectrokuters groupe influencé par le rock des 70's. Avec Last Temptation, ils nous replongent dans un hard rock au son bien lourd comme on en faisait dans les années 70's.
Le premier album de Last Temptation risque de faire beaucoup de bruit !
El Butcho et Peter Scheithauer (guitariste de Last Temptation)
A l'occasion de la sortie du premier album de Last Temptation El Butcho a répondu à nos questions pour une interview exclusive.
RAN : Salut Bob aka El Butcho, grâce aux réseaux sociaux je t'ai enfin retrouvé après toutes ces années. Comment vas-tu depuis tout ce temps ?
El Butcho : Ca va plutôt bien merci. Je suis en pleine promo pour Last Temptation, je compose, c'est rock'n'roll! Tout est parfait.
Pour ceux qui ne te reconnaîtrais pas aux premiers abords, tu as fait partie du célèbre groupe de néo métal Watcha de la fin des 90's jusqu'au milieu des 2000's. Tu joues depuis 2009 dans Hellectrokuters (aux influences rock 70's à la AC/DC), et depuis 2018 tu chantes dans Last Temptation avec un son beaucoup plus lourd et votre premier album sort ce 27 septembre. Peux-tu nous dire ce qu'est Last Temptation ?
Last Temptation est le nouveau groupe formé par Peter Scheithauer avec des légendes du hard rock et moi au milieu -rires. Avec nos expériences respectives c'est quand même un groupe relativement nouveau. Nos influences sont claires : le hard rock 70's, le retour total aux sources de tous les styles de metal actuels.
On peut retrouver Steve Unger (Metal Church) à la basse, Peter Scheithauer (Killing Machine, Stream ...) à la guitare, Stet Howland (ex W.A.S.P) à la batterie.
Comment vous vous êtes tous rencontré et vous vous êtes dit : "hey! Et si on montait un groupe de hard rock?"
La magie d'aujourd'hui est que l'on peut composer à distance sans même se rencontrer physiquement. Peter a été le déclencheur pour ce groupe. C'est en travaillant tous les deux sur d'autres démos que ça a fait tilt pour ce projet. Peter et moi avons composé ensemble tous les titres en amont puis envoyé les morceaux aux autres. Peter connaît et a déjà travaillé avec la plupart des zicos qui sont sur l'album et dans le groupe. 80% des batteries ont été faites par Vinny Appice (Dio, Black Sabbath...), la basse Bob Daisley (Ozzy, Gary Moore, Rainbow...), Don Airey aux claviers (Rainbow Deep Purple...). James Lomenzo a enregistré trois titres à la basse, Rudy Sarzo, et enfin évidemment les deux accolytes Stet et Steve que tu as cité ;). Il y a vraiment du beau monde sur ce premier album et je me sens privilégié. On pourrait voir LT comme un allstar band autour de notre duo de frenchies mais c'est plus un groupe de potes dans le fond.
Avec Last Temptation, vous avez joué pour la première fois au Hellfest cette année, comment avez vous été accueilli par le public ?
Le public a du se poser plein de questions : "C'est qui ? Ils viennent d'où ?" Du coup c'était un peu le mystère, mais sur la Mainstage c'était absolument d'enfer, le public était très réceptif pour un groupe qui n'avait pas encore sorti leur album. L'expérience de cette scène par la taille et le lieu est juste mythique pour un groupe.
Hellectrokuters et Last Temptation sont deux projets différent, que t'apportent ces 2 groupes l'un par rapport à l'autre ?
Effectivement ce sont deux styles differents. Hellectrokuters c'est + l'esprit rock'n'roll à la ACDC. Last Temptation c'est plus l'esprit Dio, Sabbath, Ozzy. J'en retire forcément quelque chose d'autre, même si dans le fond ce qui m'anime c'est le rock quel qu'il soit. Dans tous mes groupes je m'éclate.
Le groupe est officiellement basé sur L.A (la fameuse cité des anges), comment se porte le rock là-bas ?
Last Tempation a un pied sur la planète terre car tout le monde est un peu de partout. Même si dans le fond on est plutôt franco-américain sur la formation principale (live). Peter est toujours en vadrouille, je suis sur Paris, Steve vit à Seattle et Stet à Vegas...C est un groupe international. Mais LA la plupart des musiciens sur l'album y vit, travaille ou y a vécu.
Tu aimes faire aussi des covers vocal, quels groupes reprends-tu en général ? Et pourquoi ?
Rires- Mes videos où je chante tous les styles c'est pour m'amuser et ça me permet aussi d'être plus ouvert musicalement. Je voulais chanter et pas avoir de limite. Il y a aussi bien du metal extrême que du hard rock, jazz, pop, reggae, funk, soul, opéra... Encore une fois juste pour l'amour de la musique. D'ailleurs je vous invite à les regarder sur ma chaîne youtube : Butcho Vukovic
Quel a été ton dernier coup de coeur musical ?
Je dirais Black Berry Smoke que j'ai vu en live. J'ai adoré ce rock sudiste, is ne bougent pas trop sur scène mais c'est classe.
Avez vous prévu de faire quelques dates en France avec Last Temptation ?
C'est en préparation oui ! On devrait commencer avec les USA à l'automne, puis l'Europe et qui sait ? Mais la France c'est évident.
El Butcho avec Watcha
Pour en revenir à Watcha qui a marqué les teenagers de ma génération, comment vont les anciens membres ? Où peut-on les retrouver ?
Je dois t'avouer que je n'ai pas de nouvelles des anciens ou très peu.
Retrouves-tu des fans de Watcha à tes concerts avec Hellectrokuters ou Last Temptation ?
J'en retrouve certains ouis :) Il y a toujours des fans de la première heure, qui me suivent depuis Watcha et ça fait énormément plaisir.
Pour la petite histoire, je ne sais si tu t'en souviens mais on avait tapé un foot un après-midi avec Watcha au festival de Douzy en '99 ou 2000 dans les Ardennes. Malheureusement, le festival a été annulé 1H avant l'ouverture des portes à cause d'un orage, il y avait Les Négresses Vertes et Les Wampas qui jouaient aussi avec vous ce jours là, le festival ne s'est jamais remis de cette annulation. Mais vous étiez revenu en concert quelques mois après à Sedan. C'était géant !
Je me souviens de ça comme ci c'était hier, j'étais dég' que le concert soit annulé... Merci pour ce souvenir :).
Merci El Butcho d'avoir répondu à nos questions à bientôt sur la route 🤘😜
Merci à toi et tous les lecteurs, on se voit bientôt live !
Last Temptation album éponyme sortie le 27 septembre 2019
"On nous catégorise comme un groupe psyché. Mais la famille du rock psychédélique est grande, et on a très souvent rien à voir les uns avec les autres. Nous, on est dans notre boîte. Et c'est une boîte qui s'appelle Temples. Et rien d'autre." explique - avec un ton qui frôlerait presque l'agacement - James E. Bagshaw, leader des quatre garçons originaires de Kettering en Angleterre.
N'allez donc pas leur demander où ils situeraient leur style musical. Même s'il est vrai que leurs deux premiers albums sonnent comme une record session des Turtles sous stéroïdes et que leurs vêtements semblent avoir été volés des studios de tournage de la Fièvre du Samedi Soir, le groupe est formel: il ne cherche pas à faire revenir la musique des sixties et seventies au goût du jour, bien qu'elle les ait "un peu (beaucoup?) inspiré."
Le single "Hot Motion", premier titre de l'album qui a été partagé en avant première au tout début de l'été, donne le ton et sera la pièce maitresse de ce nouvel opus. C'est d'ailleurs de là que viendra le nom de l'album.
Hot Motion - Temples (2019)
Sur les titres suivants, on ne lésine pas sur la modulation, il y'a du synthé à gogo et des guitares légèrement crunchy (mais pas trop)... le cap semble sensiblement avoir été placé sur un recueil d'hymnes indie. Et même si parfois redondant, l'ensemble sonne bien et est cohérent. C'est entraînant, envoutant, on ne s'ennuie pas et on n'hésitera pas à rejouer en boucles certains titres très catchy tels que "You're Either on Something" ou "The Beam".
Quelques tracks mériteront également d'être réécoutés avec attention pour en saisir la subtilité; on pense notamment au formidable "Not Quite the Same" ou au très planant "Atomise".
Notre attention a également été retenue par "Holy Horses" ou "It's All Coming Out" sur lesquels James E. Bagshaw et son acolyte Adam Smith (clavier & guitare) nous montrent qu'ils savent cogner sur une six cordes, au point même d'en sortir quelques gimmicks.
On entend déjà les haters - les mêmes qui fulminaient que Greta Van Fleet n'avaient rien fait de bon à part se calquer sur Led Zep - dire que Temples converge vers une pâle copie d'un groupe australien dont on taira le nom. (bon ok c'est Tame Impala) Mais bien que les influences soient nombreuses, palpables et variées, le groupe semble avoir forgé son identité et son authenticité. Et c'est ce qu'on aime.
Force est de constater que nous ne sommes pas les seuls, puisque Temples ont été catégorisés comme le "meilleur groupe anglais du moment" par Johnny Marr ou encore Noël Gallagher (pourtant plus connu pour ses propos acerbes que ses compliments).
S'il vous plaît.
Temples sera en concert au Trabendo à Paris le 20 novembre 2019.
Un treizième album de treize titres paru un vendredi 13, mieux vaut ne pas avoir la phobie du nombre treize. (On cherché, ça existe et ça s'appelle la triskaïdékaphobie.)
Bon, disons-le honnêtement ; depuis le début des années
2000, la fanbase originelle de Korn serrait nerveusement les fesses à chaque
sortie d’un nouvel album du groupe, ne sachant pas trop « où ça allait
tomber ».
Un sentiment de crainte notamment amplifié par les restructurations du groupe
(départ de David Silveria à la batterie, aller-retour de Head à la guitare…)
ainsi que par les déboires dubstep et les collaborations avec Skrillex, qui
n’avaient pas du tout été au goût de tout le monde…
Quoiqu’il en soit, « The Paradigm Shift »
(2014) ainsi que « The Serenity of Suffering », le dernier en date
paru en 2016 avec une participation notable de Correy Taylor, avaient annoncé un
revirement plutôt positif – voire un retour en force, qui aura su faire taire
les aigris qui pensaient que KoRn n’était plus qu’un simple groupe pour
adolescents boutonneux bourrés au Prozac, en sac à dos Eastpack et Vans aux pieds.
« The Nothing », toujours aux éditions Roadrunner
avec le formidable Nick Raskulinecz aux manettes, avait été annoncé au début de
l’été alors que la troupe de Backersfield partait en tournée avec Alice in
Chains.
Certes, au vu de la pochette qui semble être sortie tout droit des backstages
d’un mauvais porno sado-maso, on a eu peur au début. Toutefois, les quelques
extraits écoutés en preview présageaient du bon.
L’ouverture de l’album se fait, paradoxalement, sur "The End
Begins", une retrouvaille avec une absente de longue date : la
cornemuse de Jonathan Davis – clin d’œil à ses origines écossaises. Il s’agit
d’un titre assez court d’environ une minute, qui peut faire penser à "Dead !" sur Issues (1999), à la fin duquel le chanteur fond en larmes. Les
anciens (qui se souviendront des sessions d’enregistrement de Daddy ou de certains concerts au cours desquels Jonathan Davis
sortait en pleurs) sauront que ce n’est pas feint et encore moins du cinoche.
Le leader n’est a priori pas guéri de ses souffrances et anciens démons – qui
sont la source d’inspiration authentique de la majorité de ses textes.
Il aura par ailleurs affirmé lors d’une interview en septembre 2019 pour le L.A
Times :
« "I went through
hell last year and had to purge what I was going through and bring the listener
through that experience. I don't know how to explain it but it takes me over.
When you hear me break down and cry, that's not fake. It's how I get it out.
[...]. My music is that for me. »
Le ton est très vite donné; le fil conducteur de l'album est un recueil exutoire de textes qui se révéleront assez dark (The Darkness is Revealing, Gravity of Discomfort) sur lesquelles viennent parfaitement se mêler certains riffs bien lourds et phrasés tels que sur Idiosyncrasy ou The Ringmaster pouvant rappelerl'apothéose de Life is Peachy ou Follow the Leader.
Malgré quelques sonorités nouvelles et plus ambiantes qui s’avéreront être une bonne surprise (Finaly Free) , The Nothing est un florilège - sans pour autant être un pot-pourri - de tout ce que KoRn a su faire de mieux au cours des vingt dernières années; des orgies de guitares à 7 cordes, un slap de basse bien truculent et un chant aisément contrasté entre une voix claire - This Loss, Surrender to Failure - refrains à la mélodie rigoureusement travaillée (et peut-être parfois un peu trop pop friendly) tel que sur Can You Hear Me ou Cold, mais aussi un growl abyssal qui nous rappellera que Jonathan Davis est indéniablement l'une des meilleures voix de l'histoire du Metal.