jeudi 20 février 2020

Album Review : "Razzle Dazzle" des Blackbird Hill (sortie le 21.02.2020)


Tel le premier voilier de Jack London, le premier album des bordelais de Blackbird Hill se nomme "Razzle Dazzle", et vous fera voyager à travers ses 10 titres qui, à la fin de l'écoute, vous amèneront dans un univers unique, celui des Blackbird Hill et de leur blues teinté de rock. Passionnés de littérature, épris de liberté et bien évidemment de blues, Maxime - guitariste / chanteur - et Théo à la batterie sauront vous conter leurs nouvelles en musique.

Photo : Bac Chus

Sorti en avril dernier, le single "On The Rocks" - dont le clip a été filmé sous un ciel bleu comme l'azur dans le cadre exceptionnel des Carrières de Frontenac - ouvre l'album avec un bon blues/rock bien fuzzy comme on les aime.


S'ensuit le magnifique "Watery Eyes" qui vous plonge directement au coeur de l'univers des Blackbird Hill avec ses guitares slydantes, que vous pouvez découvrir en live session ci-dessous.


Le duo enfonce le clou avec "Smoke And Mirrors", qui est peut-être mon titre préféré de l'album, avant de nous envoyer le très épuré "Wreckage", avec Maxime et son banjo. Puis l'album enchaîne sur "Cut The Boards", qui nous fait revenir sur un titre dans la même veine que "Watery Eyes" et "Smoke And Mirrors", avec un très bon blues/rock, et un magnifique solo en fin de piste, qui se termine en fondue, et qui, malheureusement, vous laissera sur votre fin. Pour connaître la fin de "Cut The Boards", il faudra donc, se rendre à l'un de leurs concerts.


Voici pour la première face du vinyle, ou première partie du cd. Cela dépendra du format que vous allez choisir pour votre exemplaire de ce très bon album. Donc, nous vous laissons découvrir cette 2ème partie par vous-même, qui est toute aussi sublime que la première, et le single "To & Fros", sorti l'année dernière, en fait évidemment partie.


"Razzle Dazzle" est un album sensible et sauvage à la fois, dégageant des émotions fortes qui vous prendront aux tripes tout au long de ses 40mn d'écoute magnifiquement orchestrées. Donc, si vous aimez la musique chargée en émotions, "Razzle Dazzle" est un album que vous devez posséder à tout prix dans votre discothèque.

Photo : FB Blackbird Hill 

Les Blackbird Hill étaient en novembre dernier à la Boule Noire de Paris en première partie de Brother Dege, dont vous devez sûrement connaître le titre "Too Old To Die Young", qui figure sur la BO du film de Tarantino, "Dgango Unchained". Ils seront en concert le 7 mars, chez eux au Krakatoa de Mérignac, mais aussi, le 3 avril au Supersonic de Paris, pour leur release party en compagnie de Steve Amber et SBRBS en premières parties.


Après avoir sorti deux EP, le premier "Songs To Keep The Devil Busy" en 2015, et "Midday Moonlight" en 2017, sous une première formation, les Blackbird Hill nous gâtent avec un album 10 titres qui n'est pas prêt de vous lasser. "Razzle Dazzle" est décidément un grand album digne de ce nom illustre. 

Bref, on adore !!!


L'artwork remarquable, est signé par Vincent Hébet, et il vous faudra avoir le précieux sésame entre les mains, pour découvrir toutes les subtilités de la pochette.

"Voici comment se cacher à la vue de tous,
Exister maintenant et disparaître à la fois"


La note de Gian : 9/10

"Razzle Dazzle" des Blackbird Hill sort le 21.02.2020 chez Lagon Noir

Tracklist :

On The Rocks
Watery Eyes
Smoke And Mirrors
Wreckage
Cut The Boards
Wade In Black Water
To & Fros
Two Wolves
The Tide
Breezing Away

Écoutez "Razzle Dazzle" en intégralité sur le Bandcamp des Blackbird Hill :
http://blackbirdhill.bandcamp.com/album/razzle-dazzle



Gian, février 2020.

Live Report : The Murder Capital au Café de la Danse le 10.02.20


Après des concerts à La Boule Noire, à Rock en Seine et au Nouveau Casino en 2019, le groupe dublinois The Murder Capital donnaient un nouveau rendez-vous au public parisien au Café de la Danse.
Une première partie surprenante mais hyper sympathique avec l’original Junior Brother. On s’amuse d’abord des dissonances puis on en vient à les apprécier finalement. Junior passe son temps à accorder(désaccorder) sa guitare. Sa façon de chanter aussi est particulière. Une prestation pas banale par un personnage pas banal et attachant. En tout cas elle a suscité l’intérêt et l’approbation d’une partie du public, l’autre s’employant à discuter bruyamment sans respect pour l’artiste et les autres membres de l’auditoire. Petit message à ceux qui discutent en parlant fort pendant une prestation : si ça ne vous plaît pas, dégagez et n’emmerdez pas les autres, c’est un tel manque de respect que vous méritez des coups de pied au cul ! Bon c’est dit et ça fait du bien !


Après la traditionnelle pause et sa bande son très éclectique, les roadies terminent la mise en place de la scène par la mise sous tension des instruments qui, judicieusement placés devant les amplis, génèrent des effets larsen visiblement, ou plutôt auditivement, bien étudiés. Cela augure du meilleur. Sur cette harmonieuse cacophonie, les musiciens de The Murder Capital déboulent sur scène et, sans plus de procès, empoignent leurs instruments et commencent une curieuse danse avec ceux-ci avant d’entamer les premières notes de « More Is Less ».


James, en dernier comme à son habitude, débarque alors sur scène. Les musiciens sont en constant mouvement, tournoyant sur scène. James McGovern nous jette les paroles de la chanson à la figure comme il sait si bien le faire. C’est puissant, fort, sans concession. Et ça fait mouche. Le regard de James, intense, ferait presque peur, tout comme la façon dont Gabriel Paschak Blake, le bassiste, vient se planter devant le public. Tout cela est probablement un peu joué, mais c’est aussi ce qui fait le charme et l’intérêt du groupe. Nous avons affaire à des personnes adorables qui, sur scène, ressembleraient presque à des psychopathes. James finira la chanson parmi le public. C’est ensuite Diarmuid Brennan qui débute à la batterie un de mes titres préféré du seul album sorti par The Murder Capital, « Green And Blue ».


C’est incontestablement Diarmuid le centre d’intérêt sur ce titre très post punk pour le coup, avec ce riff de batterie sublime, qui n’est pas sans rappeler Joy Division. C’est d’ailleurs lui qui clôture le titre comme il l’avait commencé, presque seul. Le rythme ralenti un peu, mais tout devient atmosphère assez fascinante sur les deux titres qui s’enchaînent et n’en font qu’un en fait, « Slow Dance 1 » et « Slow Dance 2 », pendant lesquels on passe de l’ombre à la lumière dans un crescendo musical qui prend aux tripes. On se laisse porter par cette musique envoûtante. James et Gabriel sont tête contre tête. La connivence entre ces deux musiciens est flagrante. James prend alors la parole pour introduire la chanson suivante « On Twisted Ground ». Cette superbe chanson, pleine d’émotion, n’est en effet interprétée quasiment qu’à la basse. Elle a été composée par James en souvenir d’un de ses amis qui s’est suicidé. James y met donc toute son âme et on le ressent. On n’ose pas perturber, faire de bruit, on retiendrait presque son souffle là où je suis, quasiment au pied de James. Le public reste silencieux au point qu’on entend parfaitement le souffle de James dans le micro qui ponctue la chanson. Le public est sous le coup de l’émotion qu’ont transmis les musiciens. Mais on n'a pas le temps de redescendre car le groupe enchaîne avec « Love Love Love ».


On est dans l’expérimentation sonore, presqu’à la Blixa Bargeld, les deux guitaristes sont parfois plus affairés sur leurs pédales d’effet que sur les cordes de leurs guitares. Indéniablement, tout cela est vraiment travaillé et fait l’originalité incontestable de ce groupe. Même s’il peut faire penser au post punk, et notamment à Joy Division par moment, le son est finalement très personnel au groupe, et ne ressemble pas forcément à des choses déjà entendues.  Après ce moment d’accalmie, place à nouveau aux chansons qui pulsent bien. Et ça commence avec « For Everything » qui remet le public en mouvement, suivie de « Don’t Kling To Life » qui le fait s’agiter plus sérieusement. Le final du set sera « Feeling Fade ».


Au début de la chanson, James fait s’accroupir tout le monde, écarte les bras pour que nous restions ainsi jusqu’au moment libérateur ou tout le monde saute. Et c’est la folie dans la fosse. Le premier crowd surfing fait son apparition, Gabriel fait mine de jeter sa basse, tous les musiciens semblent rentrer en transe. Le public aussi du coup. Et finalement James se jette dans le public et se laisse porter jusqu’à la fin de la chanson. C’est là que réside l’intérêt de The Murder Capital, de mélanger une musique atmosphérique avec des soubresauts de violence à la limite du punk. Mais rappelons-le, The Murder Capital n’est pas un groupe punk, il a son indéniable originalité qui le rend difficile à classer. Ce qu’on peut affirmer par contre, c’est que les sets sont d’une puissance, d’une force émotionnelle incomparables. Il n’y aura bien évidemment pas de rappel. Et l’ensemble de l’auditoire prend un peu de temps pour redescendre et se remettre de cette expérience d’un peu moins de cinquante minutes. Court mais intense ! Nous avions déjà été impressionnés lors de leur prestation à Rock en Seine, mais rien à voir avec ce set dans une salle qui se prête bien mieux à leur musique et l’ambiance qu’ils créent. Nous serons là pour leur prochain concert, c’est une certitude!


Setlist :

1. More Is Less
2. Green And Blue
3. Slow Dance 1
4. Slow Dance 2
5. On Twisted Ground
6. Love Love Love
7. For Everything
8. Don’t Cling To Life
9. Feeling Fades


Jean-O

mardi 4 février 2020

Live Report : Slipknot tabasse la Rockhal 01.02.20


Les 9 psychopathes échappés d'un hôpital psy de Des Moines au milieu des 90's, sont arrivés en Europe pour la promo de leur dernier album We Are Not Your Kind, avec une  tournée de près de deux mois, qui a débuté le 14 janvier à Dublin, et qui s'achèvera le 24 février à Helsinki.


Ce soir, nous sommes à la Rockhal, salle mythique du Luxembourg, d'une capacité de 6500 places, et le concert de ce soir est sold out.

Les polonais de Behemoth ont été invités à ouvrir tous les concerts de Slipknot sur la tournée européenne. Et, il est vrai que même si vous n'êtes pas fan de Black Metal, le groupe ouvre parfaitement la soirée avec un set gavé de Satanisme et d'effets en tout genre, qui en ferait frissonner plus d'un.


21H, le For Those About The Rock d'AC/DC résonne dans les 2 colonnes de plusieurs dizaines de milliers de watts de chaque côté de la scène qui a été dissimulée derrière un grand drap pendant le démontage du matos de Behemoth. Le morceau n'ayant pas eu le temps de se terminer qu'une déflagration résonne et fait sursauter pas mal de spectateurs, le grand drap portant le nom du groupe tombe avant de s'envoler en 3 secondes. Le concert commence comme le dernier album avec le Insert Coin et enchaîne bien évidemment sur le méga single Unsainted, le groupe arrive petit à petit sur une scène remplie d'écrans. Il aura fallu attendre le premier refrain pour que le public commence à se déchaîner sur les premiers pogos.


Avec une journée de repos entre le concert donné à Paris le 30 janvier et celui de ce soir, Slipknot est en grande forme, et la voie de Corey est parfaite. A peine Unsainted terminé qu'ils enchaînent avec Disasterpiece et Eeyore, titre particulièrement violent de moins de 2mn  qui nous envoie une cascade de colère au travers de la voie de Corey et les autres membres du groupe qui sautent dans tous les sens.


Retour sur le dernier album avec un Nero Forte survitaminé et un Tortila Man complément disjoncté, qui rempli son rôle à merveille derrière ses fûts mais aussi aux choeurs. A peine le temps de souffler que Before I Forget résonne dans la Rockhal.


Le temps d'une intervention entre deux morceaux, Corey souhaite la bienvenue à tous les nouveaux qui voient Slipknot pour la première fois en concert : "Now, you are in fucking Slipknot family", et nous annonce que le groupe sera là encore pour de très nombreuses années.


Après deux morceaux pour se reposer (si on peut le dire) avec Sloway Firth et Vermilon, Slipknot nous remet encore une grosse claque avec Birth Of Cruel et enchaîne avec deux titres de leur premier album (qui a fêté ses 20 ans l'année dernière), Wait And Bleed et Eyeless avant de terminer le set avec All Out Life, titre sortie l'année dernière et qui se trouve juste sur la version japonaise de We Are Not Your Kind avant le magnifique Duality.


Le groupe joue tout à fond ce soir, et mention spéciale à Tortila Man et Gaz Man #0 qui me met sur le cul avec sa gestuelle et son nouveau costume. Jay (fils du batteur de Springsteen, pour ceux qui ne le savent pas), d'à peine 29 ans et membre de Slipknot depuis 2014 défonce tout sur son passage avec une frappe millimétrée et plus rapide que son ombre.


Le son a l'air mieux que celui entendu à Paris deux jours auparavant, mais il est vrai qu'il manquait un peu de basse. Chose qui sera rectifiée pour un rappel grandiose, avec Sic, People = Shit et Surfacing.


Qui aurait cru que Slipknot aurait toujours été toujours présent 25 ans après sa formation en 95? Pas même le groupe. Il est vraie qu'ils nous montrent avec cette tournée qu'ils sont l'un des groupes de metal les plus importants de ces 20 dernières années, et pour ma part c'était peut-être mon premier concert du groupe mais sûrement pas le dernier, comme le disait Corey, je fais partie de leur Fucking Family maintenant.



Setlist :

For Those About to Rock (We Salute You)(AC/DC song)
Insert Coin
Unsainted
Disasterpiece
Eeyore
Nero Forte
Before I Forget
New Abortion
Psychosocial
Solway Firth
Vermilion
Birth of the Cruel
Wait and Bleed
Eyeless
All Out Life
Duality

Encore:

742617000027
(sic)
People = Shit
Surfacing
'Til We Die




Merci à la Rockhal de m'avoir transmise la setlist via setlist.fm

Gian, février 2020.