mercredi 7 août 2019

INTERVIEW : Loran des Ramoneurs de Menhirs : “Profitez bien, avant que ça ne soit interdit...”

Les Ramoneurs se produisaient le 1er février dernier à Tinqueux (51) - une fois encore Sold Out - et ont offert à leur public un concert plein d’énergie et de sincérité avec pour message : respect, amour, partage, tolérance et une totale insoumission envers un système capitaliste monothéiste (dixit Loran). Quelques jours après, Loran (l’éternel insoumis) nous accorda une interview téléphonique.

L'Alternative : Salut Loran, peux-tu nous raconter l’origine des Ramoneurs et comment vous en êtes venus à mélanger la musique traditionnelle bretonne avec ton punk bien à toi ?

Loran : Fanfan (des Béru) est breton à la base, et en 85’ sur le maxi 45 tours Joyeux Merdier, sur le morceau Vive Le Feu on sonne une gavotte à la fin. Donc déjà là, on s’est aperçu que la musique bretonne et la guitare électrique riffeuse allaient très bien ensemble. C’est né de là. Après, les Béru se sont reformés pour quelques dates entre 2003 et 2005, et là notamment aux Transmusicales on avait branché tous les anciens qui avaient participé aux Béru dont les sonneurs Eric et Jean-Pierre, JP participe à chaque album et joue de la cornemuse (un biniou brasse en breton). Et, il y avait trop de monde aux concerts des Béru, donc on a arrêté les apparitions et on a enchaîné sur les Ramoneurs de façon naturelle. Et Eric et Richard qui ont joué avec nous à Astropolis m’ont branché pour un album de trad, et là on s’est rendu compte qu’on montait des morceaux très rapidement et on a enchaîné sur le groupe très très vite. Le fait de ramoner un menhir, c’est de réactiver l’esprit des pierres en Bretagne.

                        

Il y avait déjà une longue amitié entre vous ?

On ne peut pas monter un groupe autrement. Je sais que dans le showbiz c’est pas comme ça que ça se passe, quand tu vois Aerosmith par exemple, les mecs ont chacun un bus tour parce qu’ils ne se parlent plus, ça en devient ridicule en fait. On n’a jamais été comme ça, on est issu de la scène indépendante et nous ne sommes pas des majorettes du show business (rires).

                   

Quand on vous connait, on peut deviner de quoi parle vos textes. Mais pour ceux qui ne pigent rien au breton et les autres qui ne vous connaissent pas, peux-tu nous dire de quoi il retourne ?

Le fait de chanter en breton est super important, de même que les amérindiens (suivant les tribus auxquelles ils appartiennent), aux africains ... et on arrive à saisir l’esprit, les mots c’est vachement important certes, mais ce n’est pas ce qu’on dit qui compte, mais ce qu’on fait, et comment on le dit. Donc, même si on chante à 90% en breton, tout le monde comprend très bien (on intervient en français quand on est en France et quand on va à l’étranger on s’adapte). Ce qui est important, c’est l’esprit que le groupe dégage. Nous ce qu’on fait, dans la musique bretonne, c’est du traditionnel donc ce sont des danses et on adapte le breton au terroir de la danse puis on reprend les textes traditionnels et on les détourne si on ne les trouve pas intéressant. On parle de plein de choses en fait, tout ce qui nous emmerde, les choses oppressantes. Là, on voit que les gens se bougent en ce moment, c’est bien! Mais ça fait longtemps qu’il y a des gens qui se bougent et on a compris que c’est par la solidarité qu’on peut arriver à fonctionner mieux. On le voit bien sur les ronds points (les gens n’arrivent pas à boucler les fins de mois), et on voit débarquer des gens qui arrivent et qui donnent à manger, à boire, du bois ... Donc on pourrait finalement se démerder en s’aidant les uns les autres. Arrêtons de nous plaindre! On sait que le système c’est de la merde, alors construisons autre chose!

Il faut agir maintenant ?

Ah oui, et de toutes façons on a un compte à rebours avec le réchauffement climatique et la destruction de la planète à une vitesse hallucinante. Il va falloir à apprendre à partager, c’est bien beau de mettre des murs partout, mais finalement les gens qui auront construit ces murs se retrouveront coincés à l’intérieur de leurs propres murs. Il va falloir partager ce qu’il reste sur la planète avec les autres humains, c’est une réalité. On s’est permis de dépouiller la planète parce qu’on est soit disant une civilisation avancée, pour la destruction oui! Mais pour le reste j’en suis moins sûr. Il va falloir que l’être humain apprenne à partager. Et souvent, l’Homme ne partage que quand il n’a plus rien, c’est souvent comme ça. Tu vois, quand je faisais la manche dans la rue (je faisais un petit spectacle, un petit truc), et bien les gens qui te laissent une pièce... ce ne sont pas les gens qui ont de la thune, ce sont les gens qui n’en n’ont pas la plupart du temps. Je sais pas ce qu’il leur arrive à ceux qui ont de la thune mais ils ont du mal à la lâcher, et bien maintenant il va falloir qu’il la lâche parce que ça devient insupportable. Il y a des gamins qui n’arrivent pas à se nourrir et d’autres qui croulent sous les thunes et qui ne savent pas quoi en faire tellement ils en ont. Actuellement, les gens qui ont beaucoup d’argent pensent que ceux qui n’en ont pas sont des fainéants, ça me fait marrer tu vois, parce que quand je vois que les plus grosses fortunes se sont des actionnaires et que ces gens là gagnent de l’argent en dormant, donc en parlant de fainéant tu vois (rires), c’est hallucinant! On peut être fainéant si on en a envie, c’est quoi ce délire, la vie est faite pour être vécue et qu’elle nous plaise. Perdre sa vie à la gagner, c’est pas un beau rêve à proposer à nos enfants.

Tu racontes souvent l’histoire de Géronimo sur scène, peux tu nous la raconter pour nos lecteurs ?

On a fait un texte avec les Béru, Nuit Apache et les paroles sont issues de Géronimo qui sont dans un bouquin qui s’appelle Mémoires de Géronimo si je me rappelle bien. Il y avait deux sortes d’Apache, les Massaies qui ont acceptés d’être parqué et de planter le mais en ligne, ce qui est une chose aberrante pour les amérindiens, car on ne plante pas les plantes en ligne c’est un truc de blancs ça, il faut laisser la nature faire aussi. Et, il y avait Géronimo et ces 25 Sherikawaks se sont battus contre l’armée américaine pendant trois ans, ils leur ont tenu tête à 25. On voit que la résistance est forte quand elle vient du coeur, ils peuvent envoyer des milliers d’hommes, ça ne changera rien. C’est ce qu’il s’est passé au Vietnam avec l’armée américaine, c’est exactement ça, ils ont pris une branlée par le peuple le plus faible du monde militairement et l’armée américaine qui était un gros monstre militaire n’a pas réussi à les mettre à genou les Vietnamiens, parce que eux se battaient pour leur liberté, et les américains se battaient pour le business, et ça n’a rien à voir.

                   

Vous avez 13 ans d’activités avec albums et des centaines voire des milliers de concerts ...

Ouai, on fait entre 80 et 100 concerts par an, le groupe a 13 ans, ça doit être ça.

Partout où vous passez vous faites salle comble, à Tinqueux (51) par exemple c’était complet pareil pour le lendemain à Nogent Le Rotrou (28) ...

Tu sais, je le dis souvent en concert, profitez bien avant que ce soit interdit (rires)

La convivialité dérange le système ?

Ouais, c’est clair et net ! C’est sûr, il existe des salles de concerts avec des locaux de répétitions financés par l’état, c’est très bien, et les groupes sont coachés, ok ! Mais à la fin ça aboutit à quoi ? Quand tu coaches un groupe et que tu lui colles une personnalité qui n’est pas la sienne, ça aboutit à de la merde en fait. Et c’est ça que le système veut, des petits artistes qui ne dérangent personne tu vois. Et c’est pour ça que je n’ai jamais été intermittent, je ne suis pas un fonctionnaire, je n’ai pas à prouver à l’état que je suis rentable économiquement pour démontrer que je suis un artiste. C’est ça le problème des intermittents, et la chose la plus atroce c’est que tu ne peux pas jouer gratuitement sinon c’est considéré comme du travail au noir, et moi, ça me gave! Un artiste peut jouer gratuitement si il en a envie ... En Bretagne par exemple, on fait des concerts en soutien aux écoles du monde qui ont besoin d’argent et là on joue gratuitement, et le fait qu’on ne soit pas intermittent on peut faire ce qu’on veut, et je ne vois pas comment un artiste peut fonctionner s’il ne fait pas ce qu’il veut. Pour qu’un artiste soit un révélateur photo par rapport à la fourmilière dans laquelle nous sommes tous, c’est d’être simplement en marge du système et de cette fourmilière pour analyser les choses, et les gens perdent leurs vies à la gagner et ne se rendent plus compte de rien. Parce qu’on dit que les hommes politiques sont déconnectés, mais tout le monde est déconnecté, et les gilets jaunes le sont autant. Parce que quand je vois un 4x4 avec un gilet jaune, ça me fout les boules, tu vois. Et moi, je peut pas être sur un rond point avec des fachos, je ne dis pas que tout le monde est facho, mais il y en a quand-même et ça, et moi rien que ça! Je peux pas. Je tolère tout ... sauf l’intolérance !

Votre sincérité qui plaît vraiment à votre public ...
Comment peut-on faire autrement ? On joue avec pleins de groupes qui sont super, mais des fois on a l’impression qu’ils ne font pas un concert, ils font un set en fait. C’est super bien emballé, mais pour moi c’est pas ça un concert, c’est pas un set un concert, c’est quelque chose de bien plus fort que ça, c’est une cérémonie entre tout le monde avec toutes ces différences, c’est hyper important les différences à un concert. J’invite tous les gens différents à venir aux concerts. C’est ça qui est bien avec la musique bretonne, maintenant à nos concerts tu vois des gens de 3 ans à pas d’âge, tu vois? T’as les parents avec les enfants, les grands parents, c’est hallucinant, et je suis content de ça. Après Tinqueux, on était à Nogent Le Rotrou, c’était le délire, il y avait des enfants, et ils sont montés sur la scène, c’était hyper chouette, hyper beau, et tu vois ils ont vécu un truc inoubliable, inoxydable. A douze ans, j’ai fait un concert de Patti Smith, et j’ai pris une grosse claque, et avec mon pote on s’est dit que quand on sera grand on fera un groupe de rock. C’est important que les enfants voient aussi que c’est possible de faire les choses autrement.

Quel message as tu envie de passer aux jeunes qui se lancent dans la musique aujourd’hui ?
Moi, les coachs et tout ca, ça me gave. Quand on était avec Eric (le sonneur), on avait 16/17 ans, on avait moins de 20 ans, et on c’est fait un pacte avec tous les petits punks : ne jamais faire confiance à un gars de plus de 20 ans (rires). Que les jeunes groupes arrêtent de se faire coacher, qu’ils soient comme ils le veulent, comme ils le sentent, le ressentent, comme ils sont. Et c’est là qu’ils seront le mieux en fait, c’est ça la sincérité : c’est être comme on est, ni plus ni moins ! Faut arrêter de faire du théâtre, les concerts c’est autre chose, c’est une cérémonie. C’est une cérémonie sans les religieux, et c’est vachement mieux (rire).
Certains mé(r)dias affirment que le rock (dans sa généralité) serait mort car il se vend moins bien que les décennies précédentes. Comment le ressens tu ?
Je mesure pas du tout ce qui marche ou pas du coté commerciale. Johnny Hallyday vend beaucoup et pour moi c’est de la merde, ça ne veut strictement rien dire. Si les choses qui étaient intéressantes marchaient le mieux on en serait pas là, il n’y aurait pas toutes ces chaines pourries. Je pense qu’il y a de moins en moins de gens avec les yeux ouverts, tout le monde est lobotomisé sur son écran, j’ai arrêté les réseaux sociaux il y a plusieurs années, parce que ça me gave, tout le monde se crache à la gueule, je préfère voir les choses autrement et parler aux gens directement en face, parce que les gens qui se cachent derrière un pseudo et qui te balance plein de merde à la gueule, ça ne sert pas à grand chose, le harcèlement je trouve ça atroce et je considère ça comme un fascisme. Ce que je souhaite à la jeunesse, c’est qu’elle casse ses écrans et qu’elle sorte de sa putain de maison. Qu’on arrête de nous faire croire que dehors c’est danger, que parler à des gens qu’on ne connait pas c’est danger, que les étrangers c’est danger ... c’est archi faux ! Ce qui est dangereux c’est la consanguinité, c’est qu’à force de rester qu’entre nous (déjà qu’on est pas “fufute”), il va se passer quoi ? Déjà qu’on est une moitié d’une espèce de consanguinité mentale, tu vois? Parce que l’extrême droite, c’est vraiment ça ! Les gens qui prônent le repli sur soi-même, mais c’est vraiment ça! Ils ont un problème en fait! Si la Terre a fait que les êtres humains sont différents, il y a bien une raison. C’est pour que nos gênes se brassent, si on aboutit à de gros problèmes, et j’ai l’impression que ces gens là ont de gros problèmes mentaux, ils ne sont pas du tout équilibrés, c’est clair et net! Quand on voit des gens qui fuient les guerres qu’on a déclenchées, des gens qui fuient les problèmes climatiques dont on est responsable en plus, c’est inadmissible de ne pas pouvoir accueillir ces gens là, c’est non-assistance à personnes en danger. Je croyais qu’il y avait des lois pour ça, on applique même pas nos propres lois.

Le mur de Berlin est tombé lors des 3 derniers concerts des Béru (les 9, 10 et 11 novembre ‘89). Que fera tomber le dernier concert des Ramoneurs ?
Pour moi, chaque concert fait tomber un mur. On fait tomber les murs entre les gens qui sont là, on met toutes nos forces pour faire pulvériser les murs entre les générations et les différences ... parce que mine de rien, ce sont des murs qui sont peut-être invisibles mais ils sont là, et c’est vraiment un problème. On fait tout un cinéma sur les femmes voilées, ouais ça craint ... mais le voile invisible de la femme occidentale, c’est quoi ? C’est qu’elle doit être toujours au top, c’est pas un voile ça ? Si on rentre pas dans les critères de beauté européens ou occidentaux, on est une merde. C’est ça le voile de la femme occidentale, il faut faire tomber tout les voiles, sinon ça devient du racisme.
Les murs invisibles sont les plus durs à faire tomber ?
Ah oui, il faut arrêter de fantasmer sur des choses qui sont craignos. Il faut agir avec respect, que les gens irrespectueux se cassent! Qu’ils leur fassent leurs murs et qu’ils s’enferment dedans avec toutes leurs merdes et leur thune, on en a rien à foutre, parce que quand ils auront plus rien, qu’est ce qu’ils vont en faire de leur thune?

Votre dernier album “Breizh Anok” (bretagne anarchiste en français) est sorti en juin 2018 et rend hommage à des groupes comme Crass. Avez vous déjà quelques idées pour votre prochain album?
On va commencer le 5ème album. On commence, on défriche, on verra bien où ça va partir. On a fait le dernier avec un Bagad, pour ceux qui ne connaissent pas c’est une fanfare traditionnelle, en Bretagne il en a une dans chaque ville. On fait cet album avec le Bagad de Quimperlé et effectivement on a fait un bel hommage à Crass et a un groupe produit par Crass sur la compil Bullshit Detectors avec Pach Punk. On a fait un gros pont entre les arnacho-punks et la Bretagne, et c’est pour ça qu’on l’a appelé Breizh Anok. Donc, on verra bien où nous allons partir avec le prochain album, on programme rien, on est pas informaticien justement (rire). On laisse faire les choses comme elles doivent se faire, et c’est bien mieux comme ça. Ca fait 42 ans que je fonctionne comme ça, j’ai fait mon premier concert avec Cadenas Rock à 13 ans au collège en pleine explosion punk, et pour moi c’est comme-ci c’était hier, et j’ai pas abîmé ça parce que j’aime trop ça. Je pense que le gros problème des gens, c’est qu’il ont une vie qu’ils n’aiment pas, c’est pour ça qu’ils passent leur temps à se plaindre en fait. Nous aussi il y a des mois où on fait moins de concerts et on a moins de thunes, et on ne se plaint pas parce qu’on aime ce qu’on fait. Et à partir du moment où on aime ce qu’on fait, ça vaut tout l’or du monde. Les gens se mettent dans des cases, je dis pas que c’est de leur faute parce que c’est le système qui est comme ça aussi, mais il suffirait de vivre autrement, plus en collectif, partager mieux et se rencontrer. Tout le monde a ses petits appareils chez soi, on est 7 milliards sur la planète. Si il y a 7 milliards de machines à laver, de congels, de frigos à tourner en même temps, mais ça va imploser. Faut arrêter, il faut que l’on consomme autrement. Au lieu de gueuler que le gazole augmente, c’est peut-être une chance qu’il augmente, parce que du coup ça va forcer les gens à réfléchir, à fonctionner autrement ... C’est ça le problème, n’attendons pas que ce soit l’état qui nous l’explique. L’état est là pour défendre les intérêts des plus riches. Arrêtons d’être bête et fonctionnons autrement, on est assez intelligent quand on est solidaire entre nous, parce que les idées fusent, les idées ne viendront pas d’une seule personne mais de plein de personnes en même temps, c’est ensemble que l’on trouvera les bonnes idées, j’en suis convaincu. Mais il faut qu’on décroche du système dans lequel on est, des réseaux sociaux, ça fait 6 ans que j’ai plus de compte en banque, j’ai arrêté la viande il y a 30 ans, je dis pas que tout le monde doit faire pareil mais on est pas obligé de consommer n’importe comment. On gueule contre les banques, et bien arrêtons les banques, et sans violence en plus. Ca va amener quoi la violence ? Une guerre civile ? Et une guerre civile, c’est une catastrophe! Je n’ai pas envie que nos enfants vivent ça, c’est atroce. Donc, il faut aider les gens qui sont dans la merde, et nous arrêtons de nous plaindre parce qu’on a nos poubelles qui sont remplies, tant que nos poubelles sont remplies je ne peux pas accepter que les gens se plaignent. Il y a des endroits, il n’y a même pas de poubelles parce qu’il n’y a rien, là je comprends que les gens se bougent, c’est une question de survie on ferait tous pareil, c’est normal. C’est une chance qu’on soit né ici, on aurait pu être né en Syrie, en Irak, être un intouchable* en Inde, un Indien en Amazonie massacré parce qu’il faut qu’on déforeste pour élever des boeufs ou du soja transgénique ou d’autres merdes. Basta quoi! Quand je vois les gilets jaunes, et ça je suis d’accord, qui trouvent inadmissible que des entreprises comme Facebook, Google, Amazon qui reversent rien au collectif et qui sont dans des paradis fiscaux et qu’ils n’ont rien à payer, mais putain les gilets jaune leurs mode de communication, ce sont ces gens là! Donc, ils ont le syndrome de Stockholm en fait, ils aiment leurs oppresseurs, parce que si il n’y avait pas internet ... Ils seraient comme des cons en fait, et n’empêche à chaque fois qu’ils cliquent sur internet ils font chauffer les serveurs et il faut bien les refroidir, ils font partie du réchauffement climatique, donc il faut arrêter! Tu peux pas dire que tu es contre un système et aller bouffer au Mc Do, avoir un 4x4 et te comporter comme un benêt avec internet, tu vois? Moi, ça me gave! Je comprends les revendications, mais ça fait longtemps que pleins de gens vivent et consomment autrement, les gens en campagne se plaignent mais ils ont une chance inouïe d’avoir de la terre pour planter des fruits et des légumes, les gens en ville n’ont rien et les campagnards croient qu’on les abandonnent, c’est pas vrai ! J’ai l’impression qu’on est des enfants gâtés, on a tout et on se plaint. Consommons autrement et mangeons moins et meilleur. Arrêtons de consommer n’importe comment! Il y a une image qui m’a marquée une fois, tu vois un petit africain qui n’a rien et qui a le sourire et tu vois un autre enfant occidentale qui a une montagne de jouet et qui n’arrête pas de gueuler, voilà c’est vraiment ça!
*Les Intouchables (aussi appelés Dalits) en Inde sont des groupes d’individus concidérés comme hors castes et affectés à des fonctions ou métiers jugés impurs et sont victimes de nombreuses discrimination, ils sont présent en Inde mais aussi dans toute l’Asie du Sud.

Merci à toi Loran (l’éternel insoumis) de nous avoir accordé cette interview
Merci à toi et aux gens qui se déplacent aussi aux concerts, parce que si il n’y avait pas de gens qui se déplacent aux concerts, il n’y aurait pas de concerts. Et je suis heureux de faire ce que je fais, ça me donne un équilibre mental en évacuant plein de choses. Et merci aussi aux organisateurs de concerts parce que c’est pas évident de faire venir des groupes un peu différents, on essaye de te mettre des bâtons dans les roues des fois, avec la préfecture et les flics qui te foutent la pression. Et aussi aux bénévoles qui sont incroyables et qui se donnent à fond sans intérêt financier et si la politique était comme ça, les choses seraient vraiment différentes, parce que le gros problème, c’est que tout le monde pense à sa gueule et à son plan de carrière. C’est comme les musiciens sur les majors, ils pensent à leurs ventes de disques, à leurs droits d’auteurs ... certes, l’argent est indispensable, mais ce n’est pas une fin en soit, que les choses soit claires.

Mais aussi un grand merci à Julie de nous avoir donner l’opportunité de réaliser cette interview.
Gian, février 2019.

1 commentaire:

  1. salut loran merci pour cet interview mais quand tu me donnes ta volvo avec 1 million de kms me dis pas qu elle est morte salut a toi l ami signé: l ancien qui vient te voir apres les concerts quand tu passes en bretagne merci

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