jeudi 25 février 2021

Album Review : "Program & Control" de Fuzzy Vox (Sortie le 22.01.2021)

Credits Photo : © Yann Buisson

Dans une période où la sinistrose nous guette à chaque instant au gré des confinements / déconfinements / couvre-feu, nous restons à l'affût de la moindre bonne nouvelle qui viendrait poindre à l’horizon. Et quand celle-ci prend la forme d’un nouvel album des franciliens de Fuzzy Vox, on en viendrait presque à sabler le Champagne... bien qu’ils nous aient quand même fait une sacrée frayeur les petits coquins

Vous connaissez probablement l’expression « il y a des claques qui se perdent »… Voilà qui s’applique merveilleusement au trio originaire de Joinville-le-Pont. En effet, 10 ans après sa création, le trio a souhaité clôturer « en beauté » cette belle année 2020 de merde en annonçant à ses fans sa séparation, les plongeant de facto dans une détresse complète. Heureusement, avec l’arrivée de 2021, on a vite compris qu’il s’agissait en réalité d’un remarquable coup de comm’ pour annoncer la sortie de leur nouvel album “Program & Control”, publié le 22 janvier dernier.

Credits Photo : © Indie Music

A la vue de la pochette aux couleurs fluos & flashy ornée d’une borne d’arcade - identique à celles sur lesquelles beaucoup d’entre nous ont claqué l’essentiel de leur argent de poche étant ados - et à la consultation de la tracklist, qui contient en son sein un titre sublime nommé “Mario Kart”, on comprend immédiatement que Fuzzy Vox est prêt à tout pour nous faire perdre le contrôle en teintant son rock n’ roll vintage d’une pincée de synthés propres à l’univers du rétro gaming. Au passage, si vous cherchez un volontaire pour le tournage d’un éventuel clip se rapportant au mythique jeu de course automobile, je suis votre homme !

Credits Photo : © Steve Treguier & Théophile Neuville

UNE ÉNERGIE INTACTE

Voguant entre garage, âge d’or du rock indé, inflexions Bowie-esques période Ziggy Stardust et sonorités 60’s, ce 3ème LP du trio marque par son extrême cohérence et la richesse de ses héritages. Car même si les joinvillais restent profondément les mêmes, on sent que l’année et demi passée à façonner ce disque leur a permis d’apporter une épaisseur supplémentaire à leur rock n’ roll déjà dopé aux bonnes ondes. Et il faut reconnaître que nous en avons bien besoin par les temps qui courent !


Ainsi, on retrouve dans ce disque tout ce qui fait que l’on aime tant Fuzzy Vox : la basse ronde de Grégoire, la guitare percutante d’Hugo et la frappe tantôt subtile, tantôt homérique de Jérémy... mais cette fois, il y a ce petit truc en plus qui fait toute la différence. Si les 3 copains n’ont rien perdu de l’énergie communicative qui caractérise le son et les concerts de Fuzzy Vox, ils parviennent à la sublimer par l’ajout de synthés et de cuivres. A l’écoute de titres aux influences très riches tels que “Starkiller”, “Stay Here”, “Free” ou “Clowns”, on se prend à rêver à la B.O. d’un prochain Tarantino, qui ferait la part belle au combo joinvillais.


Pour autant, Fuzzy Vox ne s’interdit pas un petit passage au stand, histoire de ralentir le tempo sur des mélopées planantes comme “Spaceship” ou “Charm”, qui ne dénotent en rien au sein de l’univers survitaminé du trio. Il en va de même avec les vagues électro qui déferlent sur ses riffs trapus : loin de choquer, elles apportent un côté ensoleillé et dansant hyper plaisant à l’ensemble, des mélodies qui prendront leur vraie dimension à l’épreuve du live. Et lorsque l’on constate la nouvelle obsession du groupe pour le rétro gaming, on se dit que cela collerait à merveille à la programmation d’une prochaine Magnifique Society… Je dis ça, je dis rien ! Cédric Cheminaud*, si tu me lis…

Credits Photo : © Julien Dupeyron

DU ROCK N' ROLL VINTAGE AU MONDE DU RETRO GAMING

La conclusion de ce disque par 2 titres aux antipodes - la très Hivesque “Reggaeton” et la douce “Let You Go” - illustre à merveille le paradoxe magnifique qui habite ce disque : un rock délicieusement vintage combiné à l’univers du rétro gaming qui, pourtant, sonne furieusement actuel. Et le plus grand tour de force de cet album joyeux et nostalgique en même temps réside probablement dans le fait de réussir à faire cohabiter le “First Impressions of Earth” des Strokes et la new wave des années 70 avec le “Ziggy Stardust” de David Bowie.


Vous êtes en manque de concerts et plus globalement, de Culture ? Alors, suivez donc la prescription du Docteur Manu : plutôt que d’aller chez votre généraliste vous faire injecter un improbable vaccin, courrez écouter - et acheter - ce nouveau disque de Fuzzy Vox car il mériterait d’être remboursé par la Sécu !

Promis, je ne vous sortirai pas le couplet convenu sur le fameux « album de la maturité »… mais il n’en demeure pas moins que ce “Program & Control” blindé de références britpop et cartoonesques s’annonce comme une oeuvre fondatrice, luxuriante et follement enivrante. Un pavé dans la mare pop culture qui - plus que jamais - va devoir apprendre à prononcer le nom de Fuzzy Vox.


La Note de Manu : 8.5/10

Pochette de l'album "Program & Control" de Fuzzy Vox (sortie le 22.01.2021)

“Program & Control” de Fuzzy Vox, LP 11 titres sorti le 22 janvier 2021 en Auto-Production

Tracklist :

1. Free (3:42)

2. Clowns (3:36)

3. Stay Here (4:00)

4. Starkiller (3:56)

5. Spaceship (3:26)

6. Charm (4:15)

7. Endless Conversations (3:01)

8. Mario Kart (3:09)

9. Alone in The Summer (3:20)

10. Reggaeton (3:31)

11. Let You Go (6:40)



Credits Photo : © Steve Treguier & Théophile Neuville

Credits Photo : © Muddy

Source : © Facebook Officiel Fuzzy Vox

*NDLR : Cédric Cheminaud, en plus d’être le Directeur Général & Artistique de la Cartonnerie de Reims, est également en charge de la programmation du festival La Magnifique Society.


Manu de RAN

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