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| Credits Photo : © NME |
Leur pari s'est donc avéré payant... En effet, Yannis Philippakis et ses compères avaient pris un gros risque en annonçant que le nouvel album de Foals sortirait en 2 parties à 6 mois d'écart. Mais à l'écoute de ce "Everything Not Saved Will Be Lost : Part 2", il me faut reconnaître que le groupe a été particulièrement visionnaire et que ce second opus est une preuve incontestable de la dimension prise par Foals ces derniers mois.
Décrit par le groupe comme « les 2 faces du même médaillon », ce projet ambitieux de Foals aurait pu amorcer la chute annoncée du groupe, mais il n'en est rien. Ils auraient pu tomber dans la suffisance, étant persuadés que la sortie de 2 albums tronqués auraient un impact bien plus fort que celle d'un disque complet... Et ils ont eu raison ! Pourtant, quand la 1ère partie de ce "Everything Not Saved Will Be Lost" a été publiée en mars, elle est devenue la production la plus réussie de la carrière du combo mené par Yannis Philippakis.
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| Credits Photo : © DIY Mag |
Alors que la 1ère partie explorait les tendances “nouvelle vague” de Foals, cette 2nde partie est plus bruyante, plus dangereuse, plus brutale et plus viscérale. Si Foals a terminé le dernier album avec le titre “Sunday” en nous disant que « le temps est venu d'agir car les villes brûlent et c'est à notre jeunesse d'agir », l'ouverture de ce 2nd volet “Red Desert” en efface les cendres avec un instrumental rappelant l'œuvre rétro-futuriste faite de sonorités électroniques inquiétantes contenue dans la B.O. du film “Orange Mécanique” de Stanley Kubrick, avant que les riffs ne se mettent en action dans la sublime et implacable “The Runner”. Me voici désormais prêt à gronder et rugir de plaisir... Et pour la suite du disque, il semblerait que le groupe ait résolument décidé de conserver cette clameur et de souffler sur les braises de cet apocalypse onirique…
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| Credits Photo : © DarkRoom |
La première moitié de “Everything Not Saved Will Be Lost : Part 2” laisse peu de temps mort. “Wash Off” nous ravit, reprend les vibrations du math rock historique du groupe et le met en valeur comme à la grande époque de “Holy Fire”. De nouveaux troubles sont déclinés dans le single agressif “Black Bull”, qui délivre un rock pur, sorte de cousin paranoïaque des tubes “Inhaler” et “What Went Down”. “Like Lightning” nous propose ensuite quelque chose de nouveau avec ses sonorités heavy blues, tandis que le groove de “Dreaming Of” nous fait entrer en lévitation et que le doux interlude “Ikaria” - et son piano délicat - amène une transition vers un final moins frénétique, mais non moins éclatant.
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| Credits Photo : © The Independent |
Le titre hypnotique “10.000 Feet” met ensuite en avant la voix de Yannis Philippakis qu’il pousse dans ses ultimes retranchements en terme d’intensité, tandis qu’une virtuosité mélodique contemplative s’empare de “Into The Surf”. Puis le groupe navigue enfin dans une sorte de mini-épopée prog rock, avec le dernier titre “Neptune”, sorte d’odyssée de clôture de 10 minutes. Ce dernier semble être le successeur naturel de “Red Socks Pugie” et “Spanish Sahara” - sortis respectivement sur “Antidotes” en 2008 & sur “Total Life Forever” en 2010 - comme hymne engageant et fondateur sur l’anxiété du futur, avec toutefois une touche d’espoir cette fois-ci.
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| Credits Photo : © DarkRoom |
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| Credits Photo : © Rock Alternative News |
Au final, nous ne pouvons que reconnaître que Yannis Philippakis a tenu parole. Avec ce 2nd volet, il voulait produire un album à l’énergie rock primale… Force est de constater qu’il y parvient avec brio. Cette seconde partie est non seulement une conclusion très aboutie du projet le plus aventureux et le plus magistral de Foals à ce jour, mais elle est également une sorte de pur-sang musical et a tout du disque ultime, porté par les claviers hypnotiques d’Edwin Congreave et par l’irrésistible jeu de batterie de Jack Bevan. Quant au Maestro Philippakis, il manipule les rythmes, les tonalités et adapte son chant avec une facilité déconcertante. Si vous ajoutez à cela la grandiloquence du diptyque “Everything Not Saved Will Be Lost”, on tutoie les anges... La bande de Yannis Philippakis a su tirer la quintessence de ce que le rock contemporain peut produire en terme de sons et d’ambition. “Tout ce qui n’est pas sauvegardé sera perdu” ? Ce qui est certain, c’est que Foals n’a pas perdu son talent en route...
La Note de Manu : 9.5/10
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| Pochette de l'album "Everything Not Saved Will Be Lost" de Foals |
“Everything Not Saved Will Be Lost : Part 2” de Foals, LP 10 titres sorti le 18 octobre 2019 chez Transgressive Records / Warner Music
Tracklist :
1. Red Desert (1:12)
2. The Runner (4:22)
3. Wash Off (4:30)
4. Black Bull (3:07)
5. Like Lightning (3:34)
6. Dreaming Of (3:46)
7. Ikaria (0:43)
8. 10,000 Feet (4:24)
9. Into The Surf (4:31)
10. Neptune (10:18)
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| Credits Photo : © BBC |
Manu de RAN
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