vendredi 1 novembre 2019

Live Report : The Struts + King Nun & Kyle Falconer @ Le Trianon, Paris / 24.10.2019

Credits Photo : © Rock Alternative News
Découvert pour ma part en 2014 lors du festival du Cabaret Vert, le groupe britannique The Struts est rapidement devenu - en quelques concerts & 2 albums indispensables - le fils prodigue de la sphère glam rock, cruellement orpheline de figures tutélaires comme Marc Bolan, David Bowie et bien évidemment, Freddie Mercury. Moins d'1 an après son dernier passage au Trabendo, le groupe mené par le charismatique chanteur androgyne Luke Spiller faisait à nouveau escale dans la Capitale ce jeudi 24 octobre, au Trianon cette fois.
Source : © Site Officiel Le Trianon
Et étonnamment, la salle n'affiche toujours pas complet lorsque nous arrivons aux abords du Trianon 3 heures avant le début du concert... Pourtant, rassurez-vous, la France n'est pas encore - complètement - à envoyer au bûcher des hérétiques adorateurs absolus de Jul, PNL, Gims ou Bilal Hassani, car une belle brochette de fans acharnés - parmi lesquels mon compère de RAN Jean O - fait tout de même la queue depuis plusieurs heures sous la pluie automnale afin d'obtenir une place privilégiée, voire d'espérer carrément prendre place à la barrière. Si les Struts ne semblent pas faire suffisamment recette dans l'Hexagone pour se produire dans des salles plus importantes comme le Zenith voire l'AccorHotels Arena, nous ne pouvons que nous en féliciter car les voir dans des salles comme le Trabendo ou le Trianon permet de conserver la magie du lien de proximité qui unit le groupe britannique à ses fans.
Credits Photo : © Rock Alternative News
Si mon planning parisien chargé ne me permet hélas pas d'assister aux 2 premières parties programmées ce soir, le public d'un Trianon désormais sold out a pu profiter de 2 échauffements avant l’assaut final des Struts. En effet, c’est à 19h pétantes, que le leader du groupe de rock indé écossais The View - Kyle Falconer - débarque sur scène avec sa seule guitare acoustique. Témoignant d’un héritage musical à la Rod Stewart, sa voix fougueuse - parfois presque trop ! - lui permettra de maintenir en haleine le public durant les 20 petites minutes qu’aura duré sa prestation, exécutée semble-t-il de bout en bout avec un chewing-gum en bouche… Si le profil du garçon ne semble pas dénué d’intérêt, son ton un peu monocorde déçoit quelque peu et son caractère instable a probablement desservi grandement sa carrière jusqu’à présent. En témoignent ses nombreuses incursions dans la rubrique des faits divers...
Credits Photo : © Solly Alba
Après un bref entracte, c’est à 19h40 que le groupe londonien King Nun, annoncé par les journaux outre-Manche comme le nouveau phénomène du rock britannique, investit la scène du Trianon. D’après les retours que j’en ai eu de la part de Jean O, l’énergie juvénile du quatuor, mené par un chanteur rouquin survolté et à la voix aigüe - se prenant pour un mélange d’Iggy Pop et de Pete Townsend - délivre une musique frontale mais diablement efficace, entre grunge et brit pop vénère. Le batteur martèle sur ses fûts avec l'énergie d’un Dave Grohl, tandis que le chanteur et guitariste me fait penser à Matthew Shultz, le chanteur de Cage The Elephant, tant de par ses attitudes scéniques que dans l'énergie et la capacité à sauter très haut sur scène. Certes, King Nun aurait mérité une meilleure sonorisation - comme ce fut le cas pour les Struts - mais grâce à ces 30mn qui en appellent bien d’autres, l’ambiance dans la salle monte d’un cran et le public semble désormais prêt en découdre avec The Struts…
Credits Photo : © Solly Alba
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Il est 20h45 lorsque les lumières du Trianon se tamisent à nouveau puis s’éteignent. Si la météo extérieure nous rappelait aisément que l’automne a pointé le bout de son nez, et que la température dans la fosse évoquait plutôt l’Andalousie et ses chaleurs étouffantes, sur scène, on oscille entre piano bar parisien et Broadway : piano blanc, décor brillant, jeux de lumière à tout va. Le spectacle commence réellement avec l’arrivée des protagonistes sur scène à tour de rôle, en terminant bien évidemment par celui qui va être au centre de l’attention pendant tout le show : le chanteur androgyne et charismatique Luke Spiller.
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Réputé pour ses shows déjantés, le quatuor aux costumes pailletés et attitudes scéniques démesurées donne le ton dès le premier riff de guitare. Le survitaminé “Primadonna Like Me” - extrait de leur dernier album “Young & Dangerous” sorti il y a quasiment pile 1 an - permet au Trianon d’exploser littéralement de joie. Malgré certains gimmicks frôlant parfois le surjoué, Luke Spiller parvient à captiver l’auditoire avec son timbre de voix reconnaissable entre mille et réussit à accrocher le public - tant masculin que féminin - avec son regard d’une intensité peu commune. La foule saute, danse et chante comme si ce n'était pas le premier, mais le dernier morceau de la soirée. Si l'ambiance s'enflamme aussi vite, c'est essentiellement grâce au chanteur Luke Spiller qui a la faculté naturelle de transmettre son énergie communicative aux fans. Chacun de ses gestes semble millimétré, voire calculé et est en parfaite harmonie avec la musique et les réactions du public.
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Le niveau d'énergie dans la salle continue à monter avec “Kiss This” et son intro instrumentale très réussie suivi par un “In Love With A Camera”, énorme moment fort de l’album “Young & Dangerous”, qui véhicule une bonne dose de bonne humeur et une grosse décharge d’adrénaline, porté par la performance sans fausse note du charismatique et solaire frontman. Qui plus est, il est beau et sympa. Bref, l’archétype du rival que l’on aime détester. Si on doit lui trouver un défaut - il en faut bien un ! - c’est que du fait d’une sudation importante, il sera contraint de changer plusieurs fois de tenue durant la soirée. Il ruisselle mais en même temps, quelle énergie il véhicule ! Et il faut reconnaître qu’il est remarquablement secondé par le guitariste à l’élégance discrète Adam Slack et par le bassiste virtuose Jed Elliott. Quant au batteur Gethin Davies, il m’impressionne véritablement par sa frappe homérique. Même si le public n’a d’yeux que pour Luke, il faut reconnaître que le percussionniste est le véritable métronome de The Struts.
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Le premier temps mort de la soirée est annoncé par la disparition de Luke Spiller, pour revenir quelques instants plus tard vêtu d’une toute nouvelle tenue, tout aussi flashy. Maintes fois, le chanteur des Struts a été comparé à Freddie Mercury en raison de ses costumes, ses chorégraphies et son comportement sur scène. Et sans sombrer dans les clichés et la facilité, c'est en le voyant prendre place au piano pour interpréter “One Night Only” que je comprends le bien-fondé de ces comparaisons. Si mes yeux voient Luke Spiller interpréter ce single, en l’espace d’un instant, je me prends à rêver à Freddie interprétant "Bohemian Rhapsody" sur la scène du Live Aid, d’autant que le crescendo de ce morceau n’a rien à envier aux compositions historiques de Queen.
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Grâce au charisme exceptionnel du frontman et à la prestation instrumentale parfaite de ses compères, la performance du quatuor britannique est fort convaincante et ne déroge pas à sa réputation de groupe de live. Quand le quatuor s'apprête à jouer “Dirty Sexy Money”, Luke Spiller joue la carte de la séduction avec son public et je commence véritablement à me demander comment les musiciens parviendront à maintenir un tel rythme sur toute la durée du set. Pourtant, je n’ai pas le moindre doute : ils y parviendront. Tandis que le chanteur harangue la foule un peu à la façon de Per “Pelle” Almqvist avec The Hives, les perpétuels changements de lumière mettent en valeur le backdrop - pourtant simple - et lui permettent d’être presque un acteur à part entière du show, comme peuvent l’être les tenues clinquantes de Luke.
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Ne se départissant jamais de son célèbre sourire, le vocaliste enchaîne par un medley des plus plaisants, même si à titre personnel, j’aurais aimé avoir une version complète de “Black Swan” et surtout, “Roll Up”, le titre par lequel j’ai découvert le groupe et pour lequel j’ai gardé une affection toute particulière. Le set file à une vitesse folle et arrive le moment où Kyle Falconer - qui a ouvert la soirée - vient rejoindre le groupe sur scène pour interpréter une cover survitaminée du titre “Same Jeans” de The View. S’ensuit l’interprétation du tube énergique “Put Your Money On Me”, extrait du 1er album “Everybody Wants” en 2014, à l’issue duquel le chanteur disparaît à nouveau un bref instant. Durant ce laps de temps, Adam Slack, Jed Elliott et Gethin Davies font montre à tour de rôle de leur maîtrise et se relaient avec de très beaux solos instrumentaux sublimés par un jeu de lumières très sympa. C’est d’ailleurs le moment choisi par Luke Spiller pour remercier individuellement chaque membre de l’équipe technique. Moment qui tirera de larges sourires au public puisque 2 des roadies du groupe improviseront une petite chorégraphie, faisant penser aux portés contenus dans certains ballets.
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C’est après avoir interprété brillamment le titre au nom prédestiné “Where Did She Go” que les protagonistes se retirent. Absence de courte durée puisque le public parisien chauffé à blanc par la prestation remarquable du groupe verra sa pugnacité récompensée par un rappel de 3 titres, parmi lesquels la ballade très Mercurienne “Somebody New” jouée au piano par Luke, seul en scène, et les extatiques “Ashes” et “Could Have Been Me”, qui laisseront le public du Trianon groggy, épuisé mais heureux par cette sorte d’orgasme glam rock.
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Bien sûr, certains esprits chagrins ne manqueront pas de relever les attitudes parfois aux confins du grotesque du frontman des Struts mais est-ce vraiment le plus important ? En effet, plus qu'un concert, la prestation des Struts est à la fois un spectacle et une madeleine de Proust. Car en l’espace d’1h45 de set, nous avons eu l’impression de voyager tour à tour en compagnie de Freddie Mercury, Marc Bolan, David Bowie et bien évidemment The Struts… Entre instrumentaux rallongés, complicité avec l’assistance et énergie communicative des membres du groupe, les morceaux de l’excellent “Young & Dangerous” prennent définitivement leur pleine mesure à l’épreuve du live. A la vue d’une telle virtuosité et d’une telle générosité, impossible de sortir de ce concert autrement qu’avec un grand sourire aux lèvres et des étoiles plein les yeux...
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Des sourires, des paillettes, du glam, une énergie communicative, (beaucoup) de sueur, un public toujours plus fidèle et des mélodies accrocheuses... The Struts a une nouvelle fois régalé le public du Trianon ce jeudi 24 octobre 2019, pour la seule date automnale française de son YOUNG & DANGEROUS Tour. La France, là où tout a commencé pour le groupe britannique, comme aime à le rappeler son leader charismatique... Toi qui lis cet article et envisages de découvrir The Struts en live, n'hésites plus... Put Your Money On Them !
THE STRUTS + KING NUN & KYLE FALCONER - YOUNG & DANGEROUS TOUR 2019 / LIVE IN PARIS, FRANCE
Lieu : Le Trianon, Paris (75)
Date : Jeudi 24 Octobre 2019
Setlist :
1. Primadonna Like Me
2. Body Talks
3. Kiss This
4. In Love With a Camera
5. Fire (Part 1)
6. One Night Only
7. Dirty Sexy Money
8. Medley : Tatler Magazine / The Ol’ Switcheroo / Black Swan / Roll Up
9. I Do It So Well
10. Mary Go Round (Acoustic)
11. Same Jeans (The View cover)
12. Put Your Money On Me
13. Where Did She Go

- ENCORE -

14. Somebody New
15. Ashes (Part 2)
16. Could Have Been Me
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Manu & Jean O de RAN

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