Rock Alternative News : Album Review : "Infest The Rats' Nest" de King Gizzard & The Lizard Wizard (Sortie le 16.08.2019)

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Le collectif australien King Gizzard & The Lizard Wizard a toujours été un groupe imprévisible et un tantinet excentrique. Lorsque l’on voit certaines de ses chansons - obscures et psychédéliques à souhait - ou que l’on se souvient que les Australiens ont sorti 5 albums durant l’année 2017, on peut dire sans crainte que les membres King Gizzard & The Lizard aiment se lancer des défis.

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A peine 4 mois après la sortie de son 14ème album “Fishing For Fishies”, King Gizzard & The Lizard Wizard est de retour avec sa production la plus extravagante et ambitieuse à ce jour, intitulée “Infest The Rats’s Nest”. Dans cet opus, le groupe traite du destin de notre planète à l’ère des changements écologiques et de la dégradation de l’environnement à travers le prisme du thrash metal (oui oui, vous avez bien lu). Et c’est étonnant et délicieux... Un peu comme si Slayer recréait “La Guerre des Mondes” de Jeff Wayne.

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En temps normal, le groupe australien est composé de 7 musiciens, mais compte tenu des engagements de chacun, l’enregistrement s’est fait avec les guitaristes Joey Walker et Stu Mackenzie - qui assume également le chant principal - qui ont dû alterner entre basse et guitare, tandis que c’est à Michael Cavanagh qu’a échu la lourde tâche de prendre place derrière les cymbales et de marteler les fûts. Néanmoins, ne vous inquiétez pas : le son de King Gizzard & The Lizard Wizard est toujours aussi lourd et puissant.

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Comme dans beaucoup des meilleurs groupes de rock brutal ou de métal, de nombreux riffs ou mélodies vous sembleront familiers. En effet, “Mars For The Rich” vous rappellera sans doute Iron Maiden, “Organ Farmer” sonne comme du Megadeth à ses meilleures heures, tandis que “Venusian 2” - et ses riffs dévastateurs - est un morceau que ne renierait sûrement pas Judas Priest… Même si King Gizzard & The Lizard Wizard rend hommage à certaines de ses références comme Slayer, Metallica ou Motörhead, ne vous attendez pas à une pâle copie de ceux-ci. En effet, malgré un chant qui rappelle celui du légendaire James Hetfield, le trio conserve les ingrédients qui font qu’il est non seulement l’un des groupes les plus prolifiques mais aussi l’un des plus enthousiasmants de la scène rock actuelle. “Infest The Rats’ Nest” est certes un album métal - une grande première pour les Australiens ! - mais à la King Gizzard & The Lizard Wizard, c’est-à-dire un mélange subtil de thrash metal, rock psychédélique et de garage.

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En effet, sous les décombres de ce son brut, analogue, psychédélique, déchirant et enivrant, on retrouve l’identité sonore du groupe, avec des riffs d’une efficacité redoutable qui déferlent comme une coulée de lave d’un volcan en éruption. “Superbug” est une prophétie, un cri du coeur contre les conséquences de notre manque d’engagement pour la protection de l’environnement, tandis que “Perihelion” dépeint un avenir tragique pour notre planète et ses habitants. Vous l’aurez compris : dans cet opus, King Gizzard & The Lizard Wizard n’exploite pas seulement ses compétences musicales hors normes, il nous raconte notre histoire et prophétise plus ou moins la fin du monde. Même si les chansons sonnent complètement différentes les unes des autres, certains riffs se répercutent d'une chanson à l'autre. Ainsi, les guitares de “Venusian 1” et “Venusian 2” s’affrontent dans ce qui pourrait faire penser à des bruits de missiles. Le fonctionnement binaire des guitares avec les synthés donne parfois l’impression à l’auditeur d’être comme enfermé dans la folie des musiciens. Qui plus est, le son rock heavy de certains morceaux comme “Mars For The Rich” et “Superbug” constitue le contrepoids idéal à la frénésie thrash metal de chansons comme “Planet B” et “Self-Immolate”.

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Cherchant sans cesse à se renouveler, King Gizard & The Lizard Wizard se sert du spectre du métal pour délivrer un message écologique pessimiste. Manifestement en contradiction avec les moeurs de notre société, les Australiens approfondissent leurs expériences sonores en donnant une épaisseur partisane à leur message. Il s’agirait d’une démarche hautement risquée pour n’importe quel groupe… mais pas pour la bande de Stu Mackenzie. Une nouvelle fois, King Gizzard & The Lizard Wizard a remporté son pari et nous régale. Un must !

La Note de Manu : 8.5/10