dimanche 15 septembre 2019

Live Report : Festival du Cabaret Vert 2019 / 22-24.08.2019

Credits Photo : © DarkRoom
Voilà plus de 10 ans que chaque année, le dernier week-end du mois d’août est le théâtre du même rituel : la transhumance des rémois que nous sommes vers les Ardennes et leur festival du Cabaret Vert. Entre nous, c’est un peu comme dans un vieux couple : on se critique souvent, on se dispute parfois mais on s’aime un peu plus chaque année. Le Cabaret Vert c’est notre rendez-vous annuel, notre ultime escapade avant la rentrée, celle que l’on ne manquerait pour rien au monde et pour laquelle on adapte nos dates de congés si nécessaire. Bref, (ne lui dites pas !) notre préférée. Et il faut reconnaître qu’après les interrogations - néanmoins vite effacées - suscitées par la programmation de l’année dernière, cette année, notre muse nous promettait monts et merveilles, avec des groupes et artistes que nous nous languissions de (re)découvrir : Patti Smith, Foals, Oh Sees, The Murder Capital, Airbourne, IAM (entre autres)... mais aussi bien sûr Prophets Of Rage.
JOUR 1 : THE BATTLE OF CHARLEVILLE-MEZIERES

Comme un bon présage, il fait grand soleil sur Charleville-Mézières ce jeudi 22 août 2019 pour l’ouverture de cette 15ème édition. Après avoir été accueillis et guidés par des bénévoles toujours au top, nous parvenons à accéder au site sans la moindre difficulté (ou presque). Les problèmes de files d’attente interminables à la billetterie et au contrôle semblent donc de l’histoire ancienne, et nous ne pouvons que nous en féliciter. Même le ravitaillement en bayards - la monnaie du festival - se fait dans la bonne humeur grâce à des bénévoles qui une fois encore se démultiplient avec le sourire.
Credits Photo : © DarkRoom
La 1ère surprise de ce Cabaret Vert 15ème du nom concerne l’agencement du site, qui a une nouvelle fois été bouleversé. Exit la scène Les Illuminations couverte à droite de l’entrée. Celle-ci a été repositionnée quasiment à sa place originelle, sur le haut de la Plaine de la Macérienne. Quant au Groin-groin et sa fameuse scène Razorback transformée en véritable cage aux fauves, elle est désormais installée juste à l’entrée du site à gauche, ce qui la rend certes plus visible mais peut à certains moments créer des soucis de circulation du public. Seule la scène Greenroom dédiée aux musiques urbaines et électroniques a conservé son emplacement de l’an dernier, en bord de Meuse, tout en bénéficiant cette fois d’un mur d’écrans sur toute la largeur pour diffuser les visuels des artistes programmés.
Credits Photo : © Rock Alternative News
Quant à la décoration, elle a une nouvelle fois été changée en grande partie et permet ainsi à chaque édition de bénéficier d’une identité visuelle unique. A peine avons-nous pénétré sur site que nous faisons face à des containers peints en bleu et recouverts de graffitis d’artistes locaux, qui retranscrivent l’univers de cette 15ème édition et reprennent certaines des expressions les plus célèbres de la culture populaire française, des textes de Michel Audiard dans “Les Tontons Flingueurs” aux paroles de ce qui est pour moi le meilleur morceau de l’histoire du rap français, “Demain C’est Loin”. Quant à l’énorme arbre rouge qui trône au centre de la Plaine, en face de la scène Les Illuminations, il permet certes aux festivalier(e)s de laisser une trace de leur passage en Ardenne mais il faut reconnaître qu’il est d’un aspect esthétique assez… spécial.
Credits Photo : © Rock Alternative News
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Si nous n’avions pas eu la chance de les découvrir à la Magnifique Society, nous aurions pu regretter d’avoir manqué le groupe rémois Dégage… mais heureusement, Arte Concert était là pour immortaliser leur set et nous pourrons donc nous consoler avec le replay. Après avoir étanché notre soif, nous prenons place près de la - grande - scène Zanzibar sur laquelle commence le set de Johnny Marr. Si nous ne connaissions pas vraiment le répertoire de l’ancien guitariste de The Smiths - à part quelques écoutes rapides sur Spotify - il a néanmoins ravi nos oreilles délicates. En attendant de squatter la barrière de Zanzibar pour profiter à fond du concert des Prophets Of Rage, nous retrouvons un vieux copain qui nous avait manqué l’année dernière et qui fait son retour à son emplacement historique : le Temps des Cerises. Si le temple des backtimers et des amateurs de reggae conserve toujours le même esprit, il s’est néanmoins étoffé de guirlandes colorées, de stands de boissons chaudes et non alcoolisées, ainsi que de nos amis de La Plaque Tournante, dont le stand ne désemplit pas.

Johnny Marr - Credits Photo : © Rock Alternative News
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Malgré les bonnes vibes véhiculées par le set du DJ suisse Asher Selector, nous décidons de nous diriger vers Zanzibar car si la température est déjà bouillante sur le square Bayard, elle promet de monter encore d’un cran avec la prestation des Prophets Of Rage. Prenant position tout devant, nous restons stupéfaits devant l’aplomb - l’inconscience ? - de certaines fans de Twenty One Pilots qui - malgré nos conseils avisés - décident de rester à la barrière pour “faire bloc” et conserver leur position privilégiée. A cet instant, nous éprouvons la plus vive inquiétude quant à la préservation de leur intégrité physique, connaissant bien le public du supergroupe américain. Et comme prévu, les 1ères notes résonnent à peine que bousculades, pogos et pits partent de plus belle. Quant au groupe, il se démène sur scène, dans le sillage d’un Tom Morello toujours aussi virtuose, qui ne manquera pas de manifester un soutien au mouvement citoyen qui a marqué la fin de l’année dernière en France.
Tom Morello - Credits Photo : © Rock Alternative News
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Lessivés et transformés en éponges ambulantes par un show dantesque - même si un peu trop calibré à notre goût - conclu par un “Killing In The Name” monstrueux, nous nous rendons à l’évidence : les membres de Cypress Hill, Public Enemy et Rage Against The Machine se sont montrés fidèles à leur glorieuse réputation, tandis que le duo de rappeurs B-Real & Chuck D régale et fait - presque - totalement oublier l’absence du leader de RATM, Zack de la Rocha. Quant à nos amies déguisées en ninjas venues pour Twenty One Pilots, elles ont vite dû battre en retraite, effrayées par la démonstration de force des fans du supergroupe américain. Aux dernières nouvelles, celles qui ont tenté de rester à la barrière ont été aperçues au rayon “Viande hachée” du supermarché local… ;)
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Source : © Page Facebook Officielle Prophets Of Rage
Si une immense majorité de la foule s’est ensuite entassée pour assister à la prestation du duo Twenty One Pilots et son show à l’américaine, nous avons fait le choix d’aller admirer le set des bourguignons de Johnny Mafia sur la scène Razorback. Même si nous aurons l’occasion de vous reparler de ce groupe merveilleux lors de leur concert au Trabendo en octobre, le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont assuré et ont envoyé comme des bêtes, de scène évidemment. Un show minimaliste mais un maximum de plaisir en ce qui nous concerne. Puis nous faisons une escapade du côté de la scène Les Illuminations pour découvrir le punk efficace des australiens de Skegss, qui nous plait terriblement et nous rappelle les grandes heures du punk à roulettes des années 90.
Johnny Mafia - Credits Photo : © DarkRoom
Skegss - Credits Photo : © Rock Alternative News
Ensuite, c’est en voisin que le natif de Uccle en Belgique Roméo Elvis est venu conclure cette 1ère journée sur une note sucrée de “Chocolat”, le titre de son dernier album. Si nous n’avions guère été convaincus par son passage à la Magnifique Society - en dehors de sa prestation remarquée lorsqu’il a détruit sa loge - il en va de même pour celle du Cabaret Vert… malgré la présence d’un guest de luxe en la personne de l’ex-footballeur Djibril Cissé, qui s’était produit sur la Greenfloor plus tôt dans la journée et qui semble-t-il est plus doué un ballon aux pieds que derrière des platines… Après un bref passage du côté des bords de Meuse pour se déhancher au son de la Greenfloor, nous décidons de regagner nos pénates ardennaises, en prévision d’une journée du vendredi qui s’annonce prometteuse. Ceci dit, ça fait du bien d’être de retour à la maison !
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Djibril Cissé - Credits Photo : © DarkRoom
Twenty One Pilots - Credits Photo : © DarkRoom
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JOUR 2 : CE SOIR, LE CABARET VOUS MET LE FEU

Après une - très - courte nuit de sommeil, nous revenons sur site afin de profiter de cette journée à la programmation très dense. Notre 1er concert de la journée sera donc celui du groupe post-punk français Kamarad, dont les distorsions jubilatoires nous permettront de nous “lubrifier pour la suite de la journée” (selon les mots du chanteur). Après avoir découvert les sonorités pop & tropicales bien agréables des belges de Loka And The Moonshiners, nous restons circonspects devant la prestation de Ziggy Marley qui, s’il délivre un reggae agréable, n’en est pas moins une bien pâle copie de son paternel. Nos pas - et les conseils avisés de notre ami Nayl - nous guident vers la scène Les Illuminations où nous attend le guitariste texan Israel Nash, qui nous a éblouis avec sa musique délicate et sa classe naturelle. On s’imagine assez facilement qu’il n’y aurait pas meilleur professeur pour un(e) jeune musicien(ne) souhaitant apprendre les rudiments de la gratte.
Kamarad - Credits Photo : © Rock Alternative News
Loka And The Moonshiners - Credits Photo : © Rock Alternative News
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Israël Nash - Credits Photo : © Rock Alternative News
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Et puisqu’il est question de retourner user nos fonds de culotte sur les bancs de l’école, nous préférons le faire à “L'École du Micro d’Argent”. En effet, même si cela fait 3 fois que nous les voyons en 2 ans, il faut reconnaître que les marseillais d’IAM sont des institutions du hip-hop, des légendes vivantes que nous prenons toujours autant de plaisir à écouter, et qui ont ce supplément d’âme, cette classe qui fait cruellement défaut aux rappeurs d’aujourd’hui. Malgré un public hétéroclite où parfois les grands-parents accompagnent leurs petits-enfants, les tubes s’enchaînent à un rythme effréné, repris à l’unisson par une assistance qui connait les paroles sur le bout des doigts. Si l’an passé, JoeyStarr nous avait demandé de “Pass Pass Le Oinj”, en 2019, Akhenaton ne manque pas de rendre hommage aux “Bad Boys de Marseille”. Et lorsque vient le moment de la fin du concert, et qu’Akhenaton fait résonner les 1ères notes de “Demain C’est Loin” sous un splendide coucher de soleil, on ne peut s’empêcher de penser que l’on touche ici un petit bout d’éternité.
Shurik'n de IAM - Credits Photo : © Rock Alternative News
Saïd & Akhenaton de IAM - Credits Photo : © Rock Alternative News
Akhenaton de IAM - Credits Photo : © Rock Alternative News
Une fois le récital des Marseillais achevé, nous nous précipitons vers Les Illuminations afin de profiter du set de l’Australienne Courtney Barnett. Après sa brève escapade aux côtés de Kurt Vile, la rockeuse des Antipodes revient à ce qu’elle fait de mieux, un rock simple, efficace, brut, dépouillé, tantôt vénère tantôt apaisé, un style qui a conduit certains médias à la propulser au rang de nouvelle Bob Dylan. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la diva rock a électrisé une assistance sous le charme avec son chant faisant penser à une sorte de Lou Reed au féminin et nous a donné envie de vite la retrouver sur scène. Et manifestement nous ne sommes pas les seuls à avoir apprécié, puisque nous avons croisé nombre de personnalités influentes en train de danser devant ses morceaux. En effet, si - en ce dernier week-end d’août - de nombreux médias tentent de nous faire croire que le centre du monde est à Biarritz, toute la bonne société mondiale s’est en réalité donnée rdv au Cabaret Vert, de Kim Jong-Un à Donald Trump, en passant par Vladimir Poutine, Angela Merkel et Emmanuel Macron.
Courtney Barnett - Credits Photo : © Rock Alternative News
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Si Zanzibar était ensuite copieusement garnie pour assister au concert d’Angèle, nous décidons de prendre un peu de recul pour nous restaurer dans l’un des nombreux et délicieux stands de restauration locale. Car oui au Cabaret Vert, tout - ou presque - est local, de l’incontournable Cacasse à cul nu aux bières brassées dans un rayon de 200km autour du festival. Si nous ne goûtons que modérément à la musique de la petite soeur de Roméo Elvis, il nous faut toutefois reconnaître que l’on passe plutôt un moment agréable, et qu’il est fascinant de constater la notoriété et l’aura gagnées par Angèle en moins d’1 an. Pour ce qui est de sa tenue orange, qui la transforme en mimolette sous vide, nous laisserons les fashion addicts se faire une opinion… Requinqués par ce petit ravitaillement, nous sommes ravis de retrouver au Cabaret Vert l’un de nos groupes de live favoris, les américains d’Oh Sees, menés par leur leader John Dwyer. Un concert mené tambour battant où les titres expérimentaux des derniers albums - comme “Enrique El Cobrador” - et les titres historiques - comme “The Dream” - furent égrenés au son de 2 batteries. Une curiosité du groupe californien, qui ravit autant qu’elle surprend l’auditoire.
Angèle - Credits Photo : © DarkRoom
John Dwyer du groupe Oh Sees - Credits Photo : © Rock Alternative News
Oh Sees - Credits Photo : © Rock Alternative News
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Tandis qu’un habitué des lieux, le rappeur Orelsan, se produit sur Zanzibar et délivre semble-t-il une ambiance incendiaire dont il a le secret, nous préférons achever notre journée sur la scène Razorback avec l’un des fleurons du brasier punk irlandais : les dublinois de The Murder Capital, menés par leur chanteur patibulaire James McGovern. Au gré de solos allongés sur scène, de tentatives avortées de slam ou de provocations envers un public un peu trop endormi à leur goût - James McGovern ira même jusqu’à boire une bière avec nous avant de remonter sur scène et de vider le contenu de sa bouche sur le public -, les membres de The Murder Capital parviennent à réchauffer l’ambiance et délivrent un post-punk mélancolique sans concession, où chaque note est exécutée avec une précision chirurgicale et où chaque frappe de batterie sonne de façon obsessionnelle. Un concert sublime et vénère, quoique bien trop court à notre goût. Un concert qui transcende, porté par ses guitares sépulcrales.
Orelsan - Credits Photo : © DarkRoom
The Murder Capital - Credits Photo : © Rock Alternative News
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Éblouis par la prestation d’un futur groupe de légende, nous finissons la soirée autour d’un verre et des étoiles plein les yeux. Et rentrons ensuite nous reposer en prévision de la journée du lendemain, qui s’annonce comme LE moment fort de notre festival. Même si en passant à proximité de la Greenfloor et ses teufeurs qui dansent et jumpent jusqu’au bout de la nuit, on se rend compte que pour certains, demain c’est loin...
Credits Photo : © DarkRoom
JOUR 3 : STAND UP FOR ROCK N' ROLL

En débriefant ces 2 premiers jours autour d'un petit déjeuner local, nous nous remémorons hilares tous les bons souvenirs emmagasinés en moins de 48h, les discussions improbables avec des festivaliers parfois bien perchés mais toujours d'une incomparable gentillesse. Et nous tirons déjà un 1er bilan des améliorations apportées par le staff dans l'organisation et la circulation du site. Il faut reconnaître que la circulation a été grandement fluidifiée par les retouches apportées par Julien Sauvage et son équipe, tant au niveau du contrôle que de l'organisation du square. Désormais, chaque espace a une identité visuelle bien marquée - créole au Temps des Cerises, par exemple - et cela rationalise et facilite la prise de repères pour les "bizuts" du Cabaret Vert. Quant aux files d'attente aux sanitaires, qui pouvaient auparavant se révéler un vrai cauchemar pour ces demoiselles, l'installation d'urinoirs féminins les a considérablement restreintes, même si le concept de toilettes sèches est encore contesté par certaines festivalières, jugeant cela “absolument dégueulasse”.
Credits Photo : © DarkRoom
Credits Photo : © DarkRoom
Une certaine nostalgie nous envahit lorsque nous réalisons soudain que ce samedi sera notre dernier jour pour ce Cabaret Vert 2019. En effet, un impératif familial de dernière minute nous empêchera de croiser Dylan LeBlanc, Gaétan Roussel, The Chats ou Bernard Lavilliers. Comme les précédents, ce 3ème jour est écrasé par le soleil mais néanmoins placé sous le signe de la mort et des zombies. En effet, l'événement de ce samedi hors scènes se trouve à l'espace BD, où l'auteur de "The Walking Dead" Charlie Adlard est attendu pour séances de dédicaces, rencontres sur le 9ème art et même un escape game sur The Walking Dead. Nous pourrions vous en dire davantage sur ce dernier mais il faudrait que nous vous éliminions après... En effet, le plus grand secret a été requis au sujet de cette expérience immersive, à laquelle un faible nombre de privilégié(e)s ont pu participer.
Credits Photo : © France 3
La simultanéité de certains concerts ne nous a malheureusement pas permis d'assister au set des britanniques de James et leur britpop classieuse, mais comme nous sommes décidément des petits veinards, il se trouve qu'Arte Concert a également capté l'intégralité du set, que nous dégusterons donc a posteriori au frais dans notre canapé. Après un bref passage du côté du Temps des Cerises pour applaudir nos amis de Bonaventure & Dieumerci, nous enchaînons par le set du groupe punk The Dunts sur la scène Les Illuminations. Menés par leur chanteur Rab Smith, qui interagit brillamment avec le public, et Kyle McGhee leur batteur à la mine patibulaire, les Ecossais livrent une partition sans la moindre fausse note et nous donnent envie d'en découvrir plus. Et comme ils seront le 21 septembre prochain au Supersonic, inutile de vous dire de réserver votre soirée...

Bonaventure & Dieumerci - Credits Photo : © DarkRoom
The Dunts - Credits Photo : © Rock Alternative News
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Vient ensuite le 1er moment fort de cette 3ème journée avec un ouragan venu des Antipodes, nommé Airbourne. Les Australiens avaient déjà foulé la pelouse du Cabaret Vert il y a 5 ans, et les plus fidèles s'en souviennent encore, tant ce set était mémorable ! Les pisse-vinaigre vous diraient sûrement qu’Airbourne, ça reste du AC/DC réchauffé. Moi, je vois des musiciens qui maîtrisent à fond leurs instruments, qui headbanguent et se donnent sur scène, et qui parviennent à faire entrer en éruption le cratère du Square Bayard. Un chanteur guitariste qui harangue la foule, descend à plusieurs reprises dans le public et joue même en slamant... je ne vois rien à redire à tout cela, bien au contraire. Car "It's All For Rock N' Roll"!
Credits Photo : © Rock Alternative News
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Le set d'Airbourne à peine achevé, nous nous apercevons avec dépit que nous avons manqué le groupe lavallois Birds In Row, dont nous avions pourtant coché le nom. Mais ce dernier jouant exactement sur le même créneau horaire qu’Airbourne, nous nous promettons de ne pas leur faire faux bond lorsqu’ils passeront à la Cartonnerie de Reims le 31 octobre prochain car Birds In Row est vraiment un groupe très prometteur que nous suivons avec attention… Nous reprenons néanmoins la direction des Illuminations où des hooligans suédois menés par un chanteur à lunettes noires tatoué de partout - que l'on dirait fraîchement sorti d'un hôpital psychiatrique - prennent possession de la scène. Ils affreux, sales et méchants, et dégagent une énergie punk folle, à laquelle un clavier hypnotique et un saxophone contribuent grandement. Vous l'aurez compris : si Viagra Boys a tout pour faire fuir toute personne raisonnable, de notre côté, nous apprécions la prestation car un groupe aussi barré - voire parfois franchement malsain - est forcément une mine d'or pour les photographes & chroniqueurs que nous sommes.
Credits Photo : © Rock Alternative News
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Se déroule ensuite sur Zanzibar l’un des événements marquants de cette 15ème édition du Cabaret Vert, puisque la prêtresse du punk Patti Smith vient en voisine livrer une prestation empreinte de beauté, de nostalgie et d’émotion. En effet, en passionnée du poète local Arthur Rimbaud, Patti Smith n’a eu que quelques kilomètres à faire puisqu’elle a acquis il y a quelques temps déjà l’ancienne maison de l’auteur du “Bateau Ivre” à Roche, dans les Ardennes. Si nous sommes charmés d’avoir vécu ce moment unique en compagnie d’une légende vivante de la musique, nous nous disons que d’aucuns pourraient trouver ce show un peu “soporifique” pour un horaire où habituellement, les décibels fusent. Peut-être eût-il été plus judicieux de programmer ce concert à un horaire plus adapté… Chacun(e) appréciera selon sa sensibilité.
Patti Smith - Credits Photo : © Rock Alternative News
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La programmation de ce samedi étant très dense, nous nous voyons contraints d’opérer des choix et donc, de faire l’impasse sur le set des belges de Cocaïne Piss - que nous avons déjà vus - pour nous immerger dans l’univers estival dansant de Foals. Si la bande de Yannis Philippakis a régalé son public avec un set regroupant hits d’hier comme “My Number” ou “Mountain At My Gates”, extraits de leur dernier album sorti en mars et même 2-3 morceaux exclusifs du nouvel album à venir le 18 octobre prochain, “Everything Not Saved Will Be Lost - Part 2”, nous restons légèrement sur notre faim. Si le show est propre et - presque - irréprochable et le public réceptif, nous nous interrogeons malgré tout sur l’état d’esprit de Yannis Philippakis car par instants, le frontman semble s’ennuyer franchement.
Yannis Philippakis de Foals - Credits Photo : © Rock Alternative News
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Foals - Credits Photo : © Rock Alternative News
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Comme chaque jour depuis le début du festival, nous terminons la soirée au Groin-Groin autour d’une bonne bière et d’une grillade de la Barback - un stand qui propose notamment de délicieux ribs - dans un décor digne d’une superproduction hollywoodienne à la Mad Max. Et pour accompagner un si beau menu, rien de tel qu’un concert de It It Anita sur la scène Razorback, lieu incontournable de la scène rock indé. Et comme ce fut le cas lors de leur récent concert à l’AppArt Café de Reims, les belges déjantés ont livré une prestation folle, où se mêlent tension et improvisation, où la précision des instrumentistes est le contrepoids parfait de leur énergie brute. Fêtant en grandes pompes le 1er anniversaire de leur dernier album “Laurent”, les liégeois nous ont offert un noise rock sale et terriblement efficace. Tellement qu’on en demande encore !
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It It Anita - Credits Photo : © DarkRoom
Une fois le silence revenu sur le Groin-Groin, le spleen nous envahit. C’est déjà fini… Avant de regagner nos pénates, une petite dernière pour la route… histoire de débriefer cette 15ème édition. Si nos dimanches au Cabaret Vert sont souvent ponctués de visites à l’Idéal Cinéma et au paradis des arts de rue, le Temps des Freaks - sur lesquels nous avons fait l’impasse cette année - nous regrettons cependant de ne pas avoir assisté à la prestation de la DJ la plus âgée de l’histoire du Cabaret Vert, DJ Marcelle, qui a semble-t-il ravi les petits comme les plus grands. Allez, chauffe Marcelle !
DJ Marcelle - Credits Photo : © DarkRoom
Au moment du bilan de cette édition 2019, nous ne pouvons que relever la cohérence et la grande qualité de la programmation. Probablement la meilleure de l’histoire du festival carolo-macérien. Sans doute vexés par les critiques émises sur le line up 2018, Julien Sauvage et son staff ont mis les bouchées doubles pour proposer une programmation dont les 102.000 sanglichons - record battu ! - se souviendraient. L’équipe semble avoir trouvé la formule gagnante, tant au niveau de l’équilibre des concerts, de la décoration et de l’organisation. Certes, les esprits chagrins ne manqueront sans doute pas d’évoquer le serpent de mer cashless, réputé plus facile et plus pratique. Mais la réalité c’est que l’ancrage local c’est la véritable richesse de ce Cabaret Vert, où le temps d’une parenthèse enchantée de 4 jours, les générations cohabitent dans le respect et la bonne humeur, autour d’une programmation, subtil mélange de têtes d’affiche chevronnées et de jeunes artistes en devenir. Et effectivement, côté scène comme partout ailleurs, les organisateurs ont placé la barre très haut. Difficile donc d’imaginer que la prochaine édition soit aussi riche… Pourtant, au moment où j’écris ces lignes, je suis déjà convaincu que le Cabaret Vert y parviendra et n’a pas fini de nous faire rêver. Rendez-vous est donc pris pour 2020… Je ne sais pas vous mais moi, je ne manquerai cela sous aucun prétexte… Stand Up for Rock N’ Roll !
Credits Photo : © DarkRoom

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Manu de RAN

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