dimanche 1 septembre 2019

Album Review : "When I Have Fears" de The Murder Capital (Sortie le 16.08.2019)

Credits Photo : © DIY Mag
Depuis le début de l’année, nous assistons à l’afflux massif de nouveaux talents au sein de la scène rock / punk. L’un des principaux pourvoyeurs est incontestablement l’Irlande, et plus particulièrement sa capitale, Dublin. Ainsi, le quintet dublinois The Murder Capital est le dernier en date d’une nouvelle lignée de groupes de rock affamés.
Credits Photo : © Irish News
Sorti au début de l’année, le 1er single du groupe - “Feeling Fades” - lui a permis de colporter un post-punk aussi effronté que leurs vénérés compatriotes de Fontaines DC. Et il s’avère que ce morceau n’était en réalité qu’une pièce du puzzle de leur 1er album, intitulé “When I Have Fears”. Un disque torturé, riche, classieux et d’une profondeur insoupçonnée dont la genèse remonte au suicide d’un ami proche. Cet événement tragique a inévitablement conféré à l’opus une tonalité sombre, des témoignages d’une grande sincérité et des explosions d’émotions viscérales et passionnées. Ainsi , vous pourrez sentir le poids des émotions du chanteur James McGovern lorsque celui-ci s'indigne dans “More Is Less” ou encore dans “Feeling Fades”, qui comptent parmi les morceaux les plus intéressants.
Credits Photo : © NME
A l’écoute de “On Twisted Ground”, vous comprendrez sans doute qu’à l’instar de nombreux groupes post-punk, The Murder Capital véhicule un message chargé d’émotions et plein d’intensité sans pour autant affoler les décibels. Autre moment fort du disque, “Don’t Cling To Life” voit le groupe briller avec le minimum d’artifices : comme un saut vif dans une chanson post-punk gothique où l’obscurité est évidente. Mais pas seulement… c’est aussi la chanson la plus dansante du disque. James McGovern se révèle également être un meilleur chanteur quand il chante mélodiquement que dans les hurlements de “Feeling Fades”.
Credits Photo : © All Things Loud
Basé sur une énergie nerveuse, ce 1er album de The Murder Capital attire immédiatement l’attention. Le groupe délivre un style torturé et l’intonation de James McGovern lorsqu’il crache toutes les syllabes amplifie encore la noirceur des paroles. “Si je vous donnais ce que vous vouliez, vous ne seriez jamais satisfait”, rugit le chanteur dans “More Is Less”, avec un battement de tambour et une ligne de basse qui semble provoquer une paranoïa sévère, tandis qu’un air de désespoir est suspendu dans la nature autodestructrice de “Green & Blue”.
Credits Photo : © Nicholas O'Donnell
Produit par Flood, qui officie également avec U2, Depeche Mode, The Smashing Pumpkins, PJ Harvey, Foals ou New Order, des comparaisons seront immanquablement faites avec Joy Division. Il y a néanmoins une certaine beauté contenue dans ces débuts brutaux qui ressemblent aux méfaits poétiques du groupe de rock alternatif irlandais Whipping Boy. Si la bataille pour le trône d’Irlande n’a pas fini de régner avec Fontaines D.C., The Murder Capital semble avoir une courte tête d’avance en terme de maturité. Sombrez dans le silence de “How The Streets Adore Me Now”, et vous aurez une idée de l'énergie animale et du bouillonnement intérieur qui animent James McGovern dans cet album qui vous prend aux tripes… Entraînant la fureur grâce à sa beauté obscure, ses guitares crachant des riffs binaires et ses accents punk pré-new wave du début des années 1980, “When I Have Fears” est indubitablement un 1er album époustouflant.

La Note de Manu : 9/10
Pochette de l'album "When I Have Fears" de The Murder Capital
“When I Have Fears” de The Murder Capital, LP 10 titres sorti le 16 août 2019 chez Human Season Records

Tracklist :
1. For Everything (5:14)
2. More Is Less (2:55)
3. Green & Blue (6:16)
4. Slowdance I (4:01)
5. Slowdance II (3:15)
6. On Twisted Ground (6:10)
7. Feeling Fades (4:10)
8. Don’t Cling To Life (2:27)
9. How The Streets Adore Me Now (4:39)
10. Love, Love, Love (4:55)

Credits Photo : © John Hayhurst pour Snapagig.com

Manu de RAN

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