Rock Alternative News : Live Report : Alice In Chains + Black Rebel Motorcycle Club

17 ans après le décès de son frontman Layne Staley, 10 ans - et 3 albums studio - après sa reformation, le groupe de rock originaire de Seattle Alice In Chains était de passage à l’Olympia de Paris pour un concert unique le 28 mai dernier.

Credits Photo : © Rock Alternative News

Voilà près de 10 ans que l’un des 2 groupes survivants du Big 4 de Seattle n'avait pas foulé les planches d'une scène parisienne… En effet, la dernière fois, c’était le 04 décembre 2009 au Bataclan. C’est vous dire l’ampleur de l’événement lorsque la mythique salle parisienne a annoncé ce show... Et si vous y ajoutez la présence du Black Rebel Motorcycle Club en guest de luxe, ça sent LA soirée où il faut absolument être ! Bien évidemment, l’Olympia est sold out depuis des mois. Certain(e)s acharné(e)s ont même bravé une météo capricieuse et patienté des heures pour être certain(e)s d’être aux premières loges pour assister à ce come back tant attendu.

Black Rebel Motorcycle Club - Credits Photo : © Rock Alternative News

Il est 20h00 lorsque les Californiens du Black Rebel Motorcycle Club débarquent sur scène pour chauffer le public. Au gré de hits aussi puissants que “Beat The Devil’s Tattoo”, “Spread Your Love” ou “Whatever Happened To My Rock N’ Roll (Punk Song)”, Leah Shapiro, Peter Hayes et Robert Levon Been assurent un set rock / blues entraînant, mais néanmoins un brin frustrant du fait de sa brièveté - à peine plus de 25 de minutes - et de l’état second de Robert Levon Been, qui a manifestement abusé de divers psychotropes et dont les rares prises de parole sont inaudibles voire au mieux incompréhensibles. Dommage car nous avions déjà eu le plaisir d’assister à des concerts bien plus aboutis du trio californien et nous avions également pris notre billet parce qu’ils assuraient la 1ère partie… Néanmoins, avec ce set propre mais loin d’être transcendant, les Californiens ont réussi à réchauffer l’assistance et quittent la scène de l’Olympia sous des applaudissements nourris. Il ne nous reste donc plus qu’à patienter 20 petites minutes avant de voir l’attraction principale de la soirée…

Black Rebel Motorcycle Club - Credits Photo : © Rock Alternative News

Robert Levon Been - Credits Photo : © Rock Alternative News

Black Rebel Motorcycle Club - Credits Photo : © Rock Alternative News

Il est tout juste 21h00 lorsque les lumières de la salle s'éteignent sous les acclamations et les cris de joie d'un public déjà chaud bouillant. Alice In Chains entre dans l’arène et débute pied au plancher avec “Bleed The Freak”, extrait de son 1er album “Facelift” en 1990. Marqué par un son lourd typique de la signature musicale d’Alice In Chains - et plus globalement du grunge / rock de Seattle - ce titre donne le ton. Pensant aussi bien à ses fans de la première heure qu’aux convertis récents, le quatuor enchaîne avec une setlist solide et variée, alternant les tubes historiques et les morceaux issus du dernier album, “Rainier Fog” sorti en 2018.

Alice In Chains - Credits Photo : © Rock Alternative News

“Down In a Hole”, “No Excuses”, “Nutshell”, “We Die Young” et “Them Bones” nous font retomber en adolescence, nous replongent dans la vague grunge des années 90 et régalent un public aux anges, qui déclenche les premiers pogos. Quant aux nouveaux morceaux - de “Never Fade”, à “Red Giant” en passant par “Rainier Fog” - ils ne sont guère en reste, tant ils offrent un très beau rendu en live. Bien sûr, le regretté Layne Staley décédé en 2002 est encore dans toutes les mémoires mais il faut reconnaître que William DuVall assure désormais le chant avec brio. Il assure comme un beau diable sans pour autant trop en faire. Sa voix - en parfaite harmonie avec celle de Jerry - son jeu de guitare et son énergie en sont le parfait exemple. On apprécie également que le vocaliste s’adresse au public en français. Blouson de cuir sur le dos et lunettes noires vissées sur le nez, le chanteur a repris le flambeau sans que nous y trouvions quoi que ce soit à redire. A peine un petit manque de “coffre” sur certains morceaux, mais rien de bien méchant.

William DuVall - Credits Photo : © Rock Alternative News

Jerry Cantrell - Credits Photo : © Rock Alternative News

William DuVall - Credits Photo : © Rock Alternative News

Malgré les traits tirés par l’effet du temps, la section rythmique - composée de Sean Kinney et Mike Inez - est simple et percutante, tandis que Jerry Cantrell dirige discrètement les opérations. Malgré les kilos et les rides, le guitariste est toujours aussi efficace, reste focalisé sur son instrument et donne le tempo de la soirée. Sublimée par une scénographie soignée et lumineuse - avec 2 murs de lights diffusant parfois des visuels très sympas - la performance d’Alice In Chains gagne en intensité au fil des morceaux et séduit le public parisien, nous les premiers.

Jerry Cantrell - Credits Photo : © Rock Alternative News

Credits Photo : © Rock Alternative News

Cette prestation d’Alice in Chains est en tout point remarquable, tant au niveau de la setlist, de la scénographie et de l'énergie véhiculée par les artistes sur scène qu’au niveau du son intense mais néanmoins presque parfait en fosse, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Bien sûr, les esprits chagrins pourront toujours relever que le public de l’Olympia s'est montré un peu timoré par instants, mais c'est aussi ce qui fait son charme et ce qui constitue un perpétuel challenge pour les groupes se produisant dans la capitale… Le rappel composé de 4 titres - parmi lesquels les excellents “Would ?” et “Rooster” - achèvera de nous convaincre et de nous combler de bonheur. Quelle claque !

Alice In Chains - Credits Photo : © Rock Alternative News

Credits Photo : © Rock Alternative News

Durant leurs plus de 2h de set, William, Jerry et Mike ont fait chanter et vibrer l’Olympia. Quant à Sean Kinney, porté par une énergie communicative, son jeu de batterie puissant n’a pas pris une ride et il martèle toujours ses fûts avec la même frénésie. On peut donc dire sans risque de se tromper que cette date fut aussi réussie qu’elle était attendue par le public français. Pour une première, nous avons véritablement adoré et attendons avec impatience de revoir Alice In Chains à l’Olympia, ou dans une salle de la même taille. Et si on pouvait éviter de patienter pendant 10 ans, on ne serait pas contre non plus…