vendredi 5 juillet 2019

Live Report : Festival La Magnifique Society #3 / 13-15.06.2019


Créé en 2017 sur les cendres du Festival Elektricity par une équipe de la Cartonnerie de Reims en quête d’un nouveau projet plus en phase avec sa vision artistique, le festival La Magnifique Society était de retour ce 13 juin 2019 dans l’écrin de verdure du Parc de Champagne, transformé pour l’occasion en gigantesque dance-floor pour une 3ème édition, avec pour ambition de fidéliser partenaires, acteurs du monde culturel & mélomanes mais aussi de développer ce concept de Society éphémère, à travers une programmation ambitieuse, surprenante et éclectique, mais aussi parfois perturbante.

Issue de la réflexion du Directeur de la Cartonnerie Cédric Cheminaud & de son équipe à leur arrivée aux manettes de la salle champenoise en 2015, la Magnifique Society propose chaque année de faire cohabiter le temps d’une parenthèse enchantée de 3 jours musiques du monde entier, culture japonaise et bien-être. Un an après un 2nd round qui a vu se succéder des artistes tels qu’Orelsan, Eddy de Pretto, Cigarettes After Sex, Charlotte Gainsbourg, Etienne Daho mais aussi et surtout les punks suédois de Viagra Boys & de The Hives, la Magnifique Society faisait donc son grand retour ce jeudi 13 juin 2019.


Et le moins que l’on puisse dire, c’est que si nous avions été bousculés à la publication du line up concocté par Christian Allex - qui officie également du côté du Festival du Cabaret Vert & des Eurockéennes de Belfort - et son équipe, quelque chose nous disait néanmoins que nous ne regretterions pas le déplacement... Bien vu car, malgré une programmation trop légère en rock de notre point de vue, le festival rémois s’affirme définitivement comme LE rendez-vous incontournable du début d’été pour les mélomanes de tout bord. Pas de doutes, la Magnifique Society n’a jamais si bien porté son nom !

Credits Photo : © F. Mayolet


JOUR #1 : JEUDI 13 JUIN 2019


Première surprise de cette 3ème édition : le festival débute un jeudi, un jour peu habituel mais surtout pas forcément hyper pratique pour festivaliers, partenaires et organisateurs. Si le majestueux écrin de verdure du Parc de Champagne accueille toujours l'événement, côté nouveautés, l'organisation du site a été profondément modifiée par rapport aux 2 années précédentes. Désormais, les concerts se joueront sur 3 scènes : située sur la gauche du Parc, « La Club Trotter », qui accueillera principalement les artistes asiatiques invités dans le cadre du partenariat avec le Japon et - nouveauté cette année - la Corée du Sud, « La Central Parc » - à proximité de l'espace médias - qui accueillera dans son cadre bucolique et ombragé un savoureux mélange de valeurs sûres et de découvertes, et au centre du site, la majestueuse « Mainifique » qui - comme son nom l'indique - sera le terrain de jeu des principales têtes d'affiche du festival.

Credits Photo : © A. Thomé
Quant au Tokyo Space Odd - espace dédié à la culture asiatique - né du partenariat avec le Japon, il a non seulement été rebaptisé Séoul &Tokyo Space Odd - du fait de l'arrivée d'artistes coréens au line up - mais il a surtout été judicieusement ré-implanté à proximité de la scène Club Trotter. Changement de lieu pour ce Tokyo Space Odd, mais rassurez-vous, vous y retrouvez toujours les fameuses bandes d'arcade vintage qui font fureur auprès des festivaliers de 7 à 77 ans...

Credits Photo : © A. Thomé
Autre nouveauté de cette édition 2019 : la création d'un petit village Greenroom comme vous en trouvez sur d'autres festivals comme le Main Square, Lollapalooza ou We Love Green par exemple. Ce dernier est composé de quelques caravanes vintage incitant à la convivialité et proposant aux festivaliers de tester l’élasticité de leurs cordes vocales avec un karaoké dont le succès ne s'est guère démenti durant les 3 jours (même bourré, difficile de rivaliser avec le flow de JoeyStarr), de repartir avec un souvenir en faisant étape au merch officiel du festival, de se déhancher sur le mini dance-floor où plusieurs DJ viennent mixer tout au long du festival, ou encore de venir chiner les disques des artistes qui les ont conquis avec la présence de notre ami Simon de la Plaque Tournante.

Credits Photo : © Clément Hardouin

Credits Photo : © Clément Hardouin
Dernier bouleversement de taille : l’abandon du Rubis - la monnaie du festival - au bénéfice du cashless. Nous allons donc pouvoir créditer notre carte à tout moment dans l’un des points de recharge, afin de nous restaurer et d’épancher notre soif. Certain(e)s regretteront sans doute la disparition du Rubis… mais il faut reconnaître que la circulation s’est considérablement fluidifiée autour des points de restauration et des bars. Mais au-delà de ces considérations terre à terre, revenons à ce qui nous préoccupe au plus point : les artistes programmés. Cette année, la Magnifique commence donc un jeudi, jour peu habituel à cette époque de l’année. Pourtant, les artistes proposés pour ce 1er round ont vite su nous faire baisser notre garde...

Credits Photo : © A. Thomé
Les concerts n’ont pas encore débuté lorsque nous sortons des navettes gratuites mises en place durant le festival afin de désengorger la circulation à proximité du Parc de Champagne. Une fois arrivés sur site, nous nous dirigeons vers la scène Club Trotter afin de découvrir les locaux de Dégage, à qui échoit la lourde tâche d’ouvrir cette 3ème édition. Composé d’Erwan à la guitare & au chant, Léo à la basse, Matteo aux claviers et Maxime à la batterie, le jeune groupe rémois pourrait légitimement se laisser envahir par la pression, mais il n’en est heureusement rien ! Nous avons dégusté pour la première fois les coups de médiator de Dégage et avons été véritablement conquis par le rock acide et exubérant du quatuor rémois, dont nous guetterons attentivement les prochaines livraisons, ainsi que les prochains concerts. Une bien belle surprise ! Voilà qui promet pour la suite...



Dégage - Credits Photo : © Rock Alternative News

Léo Scherr - Credits Photo : © Rock Alternative News

Erwan Choquenet - Credits Photo : © Rock Alternative News
Nous nous faufilons ensuite tranquillement jusqu’à la barrière de la Mainifique afin de découvrir The Como Mamas, gardiennes du temple gospel américain. 3 mamies qui, avec leur orchestration dépouillée et leur scénographie hyper minimaliste, ont su charmer notre coeur tendre et nous faire voyager le temps de quelques minutes jusque dans les églises du Mississippi. Après avoir traversé le Parc et laissé de côté le bar à Champagne et la Petite Society (dont nous vous reparlerons plus tard), nous voici de retour devant le Club Trotter afin de danser au son de la pop lo-fi de la diva japonaise Zombie Chang, qui a su réveiller le John Travolta qui sommeillait très profondément en nous.

The Como Mamas - Credits Photo : © Rock Alternative News

Zombie Chang - Credits Photo : © Rock Alternative News
Si nous ne nous attardons pas devant la prestation perchée de Flavien Berger sur la Central Parc, c’est parce qu’arrive le premier temps fort supposé de notre festival, les coréens de DTSQ. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le quatuor coréen a confirmé les espoirs que nous avions placés en lui et a comblé nos oreilles délicates au-delà de toute espérance avec son rock psychédélique, sorte de cocktail fusion de garage, de blues, de jazz, d’électro et de plein d’autres influences. Originaires du “Pays du Matin Calme”, les disciples de King Gizzard & The Lizard Wizard et FIDLAR nous ont électrisé avec leur son addictif et puissant. La première claque de notre festival ! Après une telle performance, nous ne pouvons que vous engager à aller découvrir leur 1er album “Neon-Coloured Milky Way”.


DTSQ - Credits Photo : © Rock Alternative News
DTSQ - Credits Photo : © Rock Alternative News
DTSQ - Credits Photo : © Rock Alternative News
Pendant ce temps sur la Mainifique, un nombreux public était rassemblé pour assister au concert du 1er headliner du festival, Roméo Elvis. Si nous avons fait quasiment intégralement l’impasse sur celui-ci, ce n’est pas uniquement du fait du chevauchement d'horaires avec DTSQ, mais également parce que le rappeur belge semblait relativement peu en jambes en ce jeudi. Il est à noter que son public - très jeune au demeurant - a néanmoins semblé apprécier la prestation, mais nous sommes restés sur notre faim, du fait notamment de la hype autour des lives du grand frère d’Angèle. Et comme nous le reverrons dans quelques semaines au Cabaret Vert, nous aurons ainsi l’occasion de voir s’il est comme le bon vin…


Roméo Elvis - Credits Photo : © C. Caron
Si nous avons fait le choix de zapper quasi intégralement les sets du rappeur britannique Octavian et de l’électro mollassonne de Jon Hopkins, c’est parce que nous avions rendez-vous avec… Rendez Vous. J’ai découvert le collectif post-punk français à l’occasion de cette Magnifique, et celui-ci m’a vraiment subjugué par son talent et son énergie communicative, et ce malgré une affluence somme toute assez modeste autour du Club Trotter. Si Rendez Vous a joué devant une assistance assez restreinte et indigne de son véritable talent, c’est en grande partie parce que tout le parc se rassemble autour de la Mainifique pour assister à ce qui est sans doute sur le papier LE gros morceau de la journée : Chris(tine & The Queens).


Jon Hopkins - Credits Photo : © F. Husson

Rendez Vous - Credits Photo : © Rock Alternative News
J’entends déjà les velléités de certains puristes parmi vous de sortir le goudron et les plumes à mon encontre mais je me faufile néanmoins aux premières loges afin d’assister au concert de celle dont je ne goûte que très modérément au travail studio. Pourtant, si - au bout d’un set de près d’1h15 - je ne suis toujours pas converti à la cause de Cricri la Nantaise (comme l’appelle non sans humour un festivalier à mes côtés, en hommage au personnage des “Tontons Flingueurs” Lulu la Nantaise), il me faut reconnaître que le show de Chris(tine & The Queens) était irréprochable visuellement, chorégraphié à la perfection - avec ses danseurs & danseuses - et qu’il existe un vrai lien de complicité entre Chris et son public.





Chris(tine & The Queens) - Credits Photo : © Rock Alternative News



Chris(tine & The Queens) - Credits Photo : © F. Mayolet

Notre 1ère journée se terminera avec le DJ du label Ed Banger Vladimir Cauchemar, qui se conformera aux us et coutumes locales, respectant le fameux “quart d’heure rémois” (15mn de retard). La soirée se conclut donc une bière à la main au son de la performance dansante de Vladimir Cauchemar, notamment grâce à son tube "Elévation", réalisé en collaboration avec le rappeur Vald et dévoilé début juin lors du festival We Love Green.




Vladimir Cauchemar - Credits Photo : © Rock Alternative News
Vladimir Cauchemar - Credits Photo : © F. Mayolet
Passant devant la machine à bulles installée devant le bar à Champagne à proximité de la Mainifique - et où nombre de festivaliers s’adonnent à leur passion des selfies - pour regagner nos pénates en prévision d’une rude journée de boulot le lendemain, nous débriefons brièvement ce 1er round. Si ce jeudi était probablement le jour sur lequel nous étions le plus dubitatif au moment de la publication du line up, il nous faut reconnaître que de nombreuses découvertes et belles surprises sont venues agrémenter notre journée. Et ce n’est que le début… Vivement demain !


Credits Photo : © F. Husson

Credits Photo : © A. Thomé


JOUR #2 : VENDREDI 14 JUIN 2019


Après une courte nuit de sommeil et une interminable journée de travail, nous avons pris le parti d’arriver un peu plus tard sur site ce vendredi, afin de prendre des forces en prévision des gros morceaux qui nous attendent en soirée. Nous décidons donc de zapper le set de Laazy pour débuter cette 2ème journée sur Central Parc avec la pop & le funk sensuels, langoureux et romantiques du japonais Taichi Mukai, qui nous a séduit. Une belle entrée en matière !




Taichi Mukai - Credits Photo : © Rock Alternative News
Nous profitons de la marée humaine devant la Mainifique - constituée essentiellement d’adolescents ayant mis de côté bouquins et révisions - en prévision du set vocodé d’Hamza pour nous éclipser et nous diriger vers le Club Trotter où nous attend le DJ japonais Stuts. Nous ne pouvons cependant nous empêcher de nous attarder en route à la Petite Society, qui comme chaque année, propose divers ateliers comme l’élaboration de broches en bois, la fabrication de couronnes de fleurs façon Coachella ou encore le Drumomètre, mini batterie permettant aux festivaliers de mesurer leur vitesse de batteur, le meilleur score quotidien se voyant attribuer un magnifique cadeau. Un petit passage sur les bandes d’arcade vintage de la Seoul & Tokyo Space Odd - pour une petite partie de Tetris, Street Fighter ou Let’s Dance - plus tard, nous voici rendus devant le Club Trotter pour assister au set de Stuts.


Credits Photo : © J. Dera
Credits Photo : © M. Poisson
Credits Photo : © A. Thomé
Credits Photo : © A. Thomé
Avec ses sonorités hip-hop & disco, le beatmaker originaire de Nagoya a régalé un public un peu clairsemé mais hyper réactif aux sons du petit prodige du hip-hop japonais. C’est alors qu’arrive l’une des plus belles surprises du festival, les guadeloupéens de Delgrès. En effet, le blues du trio mené par Pascal Danaë nous a pleinement captivés et fut incontestablement l’un des meilleurs moments de cette édition de la Magnifique Society. Engagé dans ses textes et dégageant un charisme fou, le power trio fut une véritable révélation pour nous. Et une claque, une… Round 2 !


Stuts - Credits Photo : © Rock Alternative News


Stuts - Credits Photo : © Rock Alternative News


Pascal Danaë de Delgrès - Credits Photo : © Rock Alternative News


Delgrès - Credits Photo : © Rock Alternative News
Après cette mise en jambe idéale avant le gros morceau rock de ce festival, nous nous faufilons afin d’être aux premières loges pour la prestation de Franz Ferdinand sur la Mainifique. Si nous avions déjà eu l’opportunité de les voir en festival il y a 3 ans au Cabaret Vert, il nous faut reconnaître que le chanteur Alex Kapranos semble particulièrement à l’aise et inspiré au sein de cette Magnifique Society. Manifestement heureux d’être présent, bondissant et sans doute dopé par la pluie qui déferle sans discontinuer sur un public aux anges qui ne songe pas un instant à fuir l’orage, le frontman enchaîne les riffs cultes avec une facilité et un enthousiasme déconcertants. Lorsque résonnent les premières notes du titre mythique “Take Me Out”, malgré une pluie toujours aussi abondante, point de douche écossaise à l’horizon… A cet instant, la Mainifique est en fusion.



Alex Kapranos de Franz Ferdinand - Credits Photo : © Rock Alternative News
Alex Kapranos - Credits Photo : © J. Dera
Franz Ferdinand - Credits Photo : © J. Dera
Véritablement rincés - dans tous les sens du terme - après cette prestation des Écossais, nous nous apercevons que nous avons loupés le set des rappeurs japonais de Miyachi et - surtout - des exubérants Balming Tiger, qui - pendant que Franz Ferdinand envoyait du steak sur la Mainifique - ont semble-t-il déclenché une déferlante hip-hop et réveillé un public du Club Trotter conquis, dont on aurait - selon la rumeur - entendu les cris de plaisir jusqu’à Séoul...

Balming Tiger - Credits Photo : © F. Husson
Sevrés de hip-hop du matin calme, nous nous dirigeons vers la Central Parc où est annoncé sous peu l’un des groupes que nous attendons le plus : les punks de Fat White Family. Si le groupe britannique assure une prestation convaincante à la hauteur de ses 2 premiers albums, la météo semble décidée à lui savonner la planche. Pourtant, après un pétage de plomb en règle du guitariste Saul Adamczewski, qui a conduit celui-ci à quitter la scène en plein milieu du set pour ne plus revenir, nous sortons néanmoins heureux de ce moment et sommes toujours aussi fans du punk sombre et habité de la bande de Lias Saoudi, qui a livré une prestation raccourcie mais solide, à défaut d’être géniale. Un très bon set donc, mais qui aurait mérité d’être rallongé, malgré une météo capricieuse.

Fat White Family - Credits Photo : © Rock Alternative News



Saul Adamczewski - Credits Photo : © Rock Alternative News



Fat White Family - Credits Photo : © M. Poisson
Après 2h d’orages intermittents vient le temps de l’accalmie sur le Parc de Champagne. Point de pluie mais cependant, un ouragan est attendu sous peu sur la Mainifique, avec l’arrivée de Die Antwoord. Même si nous ne goûtons que modérément au hip-hop rave des Sud-Africains, nous restons tout de même à proximité car - soyons honnêtes - les beats sont brutaux et ça tabasse aussi sévèrement que les visuels sont de mauvais goût avec - notamment - une armée de zizis géants volants. C’est à ce moment précis que nous décidons de prendre congé, laissant les rennais de Columbine et le rappeur californien Channel Tres achever les survivants. C’est avec des basses plein la tête que nous sombrons dans un sommeil réparateur avant une dernière journée qui s’annonce une nouvelle fois riche en découvertes… Bonne nuit les petits !

Die Antwoord - Credits Photo : © F. Mayolet


JOUR #3 : SAMEDI 15 JUIN 2019


C’est l’heure… Nous sommes déjà samedi, ultime étape de cette Magnifique Society 3ème du nom. Après une grasse matinée bienvenue, nous commençons la journée par une déception. En effet, sollicités par une fan désargentée de Nekfeu afin d’obtenir une dédicace, nous prenons contact avec le staff du festival, lequel nous indique avoir essuyé une fin de non-recevoir de la part de l’artiste, ce dernier souhaitant “ne voir personne”. Une attitude décevante de la part du rappeur, mais pas franchement étonnante lorsque l’on voit l’attitude irrespectueuse que celui-ci avait déjà eue lors du dernier festival Lollapalooza (se reporter à notre live report)... Carton rouge !

Nous rejoignons ensuite le Parc de Champagne pour le set de PressYes, nouveau venu dans la vague pop psyché qui déferle actuellement sur l’industrie musicale. Pendant près de 45mn sur Central Parc, René Mühlberger - le vrai nom de PressYes - nous dévoilera son univers onirique et multicolore à travers des mélodies pop groovy qui rappellent la scène britannique des années 80.

PressYes - Credits Photo : © F. Mayolet
Puis vient l’heure de la fiesta hip-hop belge made in Caballero & JeanJass, qui ouvrent le bal sur la Mainifique. Si j’avoue ne pas bien maîtriser - voire pas du tout - le travail des 2 rappeurs belges et ne pas en être fan, il nous faut reconnaître toutefois qu’il y a un côté éminemment sympathique et bon enfant au show théâtralisé des 2 trublions. Cependant, nous décidons de nous exiler en direction du Club Trotter pour assister à la prestation de Muthoni Drummer Queen, qui a su attirer un public nombreux et plutôt enthousiaste du fait de ses prouesses vocales époustouflantes, accompagnée de ses danseuses en tenue futuriste.

Caballero & JeanJass - Credits Photo : © Les Musicovores

Muthoni Drummer Queen - Credits Photo : © Rock Alternative News

Muthoni Drummer Queen - Credits Photo : © Rock Alternative News

Nous anticipons quelque peu la fin du set de la diva kényane pour être certains de ne pas manquer notre principal rendez-vous de la journée, avec le groupe australien Pond, que nous apprécions tout particulièrement. Malgré un public plus nombreux ce samedi au Parc de Champagne et la présence de plusieurs membres de Tame Impala sur scène, on ne peut franchement pas dire qu’il y ait foule devant la scène Central Parc pour cette grand messe psychédélique. Cependant, le groupe mené par un Nick Allbrook perché comme jamais s’amuse et assure le show avec brio, le frontman se démenant comme un beau diable, à grands coups d’harangues et de grimaces à l’endroit du public. Il s’offrira d’ailleurs un petit bain de foule en fin de set, venant jusque dans la fosse pour slamer et danser avec le public clairsemé de la scène Central Parc. Une attitude et des mimiques qui rappellent quelque peu le leader du groupe britannique The Struts, Luke Spiller. Certes, si leur rock psychédélique nous a littéralement subjugués, on est tout de même bien loin de l’audience que les Australiens auraient méritée. Mais qu’importe, les absents ont toujours tort. Nous, on a surkiffé !

Nick Allbrook de Pond - Credits Photo : © Rock Alternative News




Pond - Credits Photo : © Rock Alternative News


Nick Allbrook - Credits Photo : © Rock Alternative News



Nick Allbrook - Credits Photo : © Rock Alternative News


On s’offre ensuite un crochet par la Mainifique pour découvrir le répertoire des jeunes rockeurs de Wallows, dont notre connaissance se limitait au titre “Pleaser”, que j’avais déjà diffusé dans le Rock Alternative Show sur Stone Rock Radio. Et nous découvrons à notre grande surprise que l’un des chanteurs et guitaristes du collectif n’est autre que Dylan Minnette, l’un des acteurs principaux de la série Netflix “13 Reasons Why”. Si nombre de puristes vous diraient que Wallows n’est rien d’autre qu’une sorte de boys band rock à minettes, nous ne serons pas aussi catégoriques car en définitive, nous avons passé un très bon moment en compagnie des Californiens, y compris lorsque ces derniers se sont attaqués au monument de The Cure, “Boys Don’t Cry”. Au sein de l’assistance, les comparaisons fusent et les noms des One Direction et des BB Brunes reviennent régulièrement. A ceci près - à notre avis - que Wallows a un truc en plus par rapport aux groupes précités : le talent.

Dylan Minnette de Wallows - Credits Photo : © Rock Alternative News



Wallows - Credits Photo : © Rock Alternative News



Wallows - Credits Photo : © Rock Alternative News

Tandis qu’une bonne partie du public attend patiemment devant la Mainifique afin d’être aux premières loges pour le set de Nekfeu, nous faisons un petit détour par le Club Trotter, véritable vivier de pépites internationales, à l’instar de l’ougandaise Kampire. Mixant afrobeat, tropical bass, électro et instruments traditionnels, la DJ permet aux festivaliers de jouer les prolongations et de se déhancher sans discontinuer durant plus d’une heure.

Kampire - Credits Photo : © Rock Alternative News



Kampire - Credits Photo : © Rock Alternative News

Cette fois-ci, ça y est… Dire que les festivaliers attendent Nekfeu avec impatience serait un doux euphémisme, le rappeur étant probablement le headliner n°1 de cette 3ème édition. Cependant, connaissant le personnage et guère emballés à l’idée de découvrir ses morceaux, nous laissons le soin à chacun d’apprécier - ou pas - et préférons retourner au Club Trotter pour la Bagarre. Et comme attendu, nous avons mangé une bonne grosse mandale avec ce concert de Bagarre. Littéralement hystériques et survoltés, les membres du combo français livrent un show furieux et fiévreux, qui enchante un Club Trotter en transe, qui affiche presque complet. Même Vladimir Cauchemar - venu en voisin - sera de la fête pour présenter un titre qu’il a produit, c’est dire...

Nekfeu - Credits Photo : © Darkroom




Bagarre - Credits Photo : © Le Musicodrome

Pas forcément hyper adeptes de musique électronique, nous sommes néanmoins séduits par le show minimaliste et addictif du tonton de la French Touch Sebastian, qui se terminera en apothéose par un remix dantesque du tube de Rage Against The Machine, “Killing In The Name”. Et c’est donc au pape de l’electro-swing Parov Stelar qu’échoît la lourde tâche de clôturer cette 3ème édition… Elégant à l’image de cette Magnifique Society, l’Autrichien est sans doute l’artiste idéal pour finir en beauté et quitter le site sur une dernière danse, une dernière ration de poutine - excellente au demeurant - et une dernière flûte de breuvage local, en compagnie d’illustres inconnu(e)s rencontré(e)s au gré de nos pérégrinations rémoises. Avec toutefois la promesse de nous retrouver l’année prochaine… parmi les 21.000 personnes qui ont foulé la pelouse du Parc de Champagne pour cette édition 2019, et qui ne manqueront pas de revenir passer la 4ème.

SebastiAn - Credits Photo : © Rock Alternative News


Parov Stelar - Credits Photo : © Les Musicovores

Credits Photo : © A. Chevallier


Si au moment du bilan, quelques légères fausses notes - comme le manque relatif d’ambiance, l’hygiène pas toujours reluisantes des toilettes chimiques, l’absence de camping (qui est sans doute la plus grosse faiblesse du festival) et le manque de metal ou de reggae au sein de la programmation - sont venues légèrement ternir ce tableau idyllique, il convient néanmoins de préciser que cette 3ème édition se clôture sur un bilan artistique et moral des plus satisfaisants.

Il serait sans doute intéressant pour les prochaines éditions de développer le partenariat asiatique à travers des expos, des conférences ou des ateliers thématiques… mais si nous y avons pensé, nul doute que cela n'aura guère échappé à l’équipe de choc du festival, qui est probablement déjà sur le coup...





Un cadre bucolique charmant, un site bien aéré et réaménagé avec intelligence, des foodtrucks plus nombreux et de qualité, de nombreuses belles découvertes, des artistes rock peu nombreux mais qui ont néanmoins su se tailler la part du lion, des têtes d’affiche séduisantes - même si de prime abord pas nécessairement à notre goût - et des artistes asiatiques véritablement magnifiques… nous le pressentions, nous en avons eu confirmation : pour sa 3ème édition, la Magnifique Society a mis les petits plats dans les grands et nous ressortons absolument ravis de ces 3 jours de déambul(l)ations où l'effervescence était partout, pas uniquement dans les flûtes de Champagne - ben ouais, on est à Reims tout de même ! - toujours servies avec le sourire par des équipes de bénévoles au top. Merci !

Les sublimes bénévoles de cette édition 2019 - Credits Photo : © J. Dera

Parenthèse enchantée lancée en 2017 par la Cartonnerie, La Magnifique Society a confirmé une fois encore ses ambitions avec une programmation exigeante, où se mêlaient têtes d’affiches internationales et découvertes des 4 coins du monde. Conçu au coeur de l’écrin de verdure du Parc de Champagne, le festival rémois a permis aux différents publics de cette Society éphémère de se rencontrer, d’échanger, de s’amuser, et surtout, de découvrir de nouveaux artistes dans un cadre privilégié au milieu des chênes dorés et des pins centenaires. En à peine 3 ans d’existence, La Magnifique Society est déjà devenue un événement incontournable de la saison estivale et a démontré qu’elle n’était pas qu’un simple festival de musiques actuelles. Elle est bien plus que cela... toujours aussi excitante et pleine de promesses. En un mot : MAGNIFIQUE !


En l’espace de 3 jours, la Magnifique Society nous a donné un petit avant-goût de vacances. Cela tombe bien puisque les congés, c'est maintenant pour nous ! Il ne nous reste qu'à vous souhaiter d’excellentes vacances. Peut-être aurons-nous la chance de vous croiser cet été... car chez RAN, congé estival rime forcément avec festivals !

Credits Photo : © Darkroom

Retrouvez nos albums photos de chaque jour de cette Magnifique Society 2019 sur notre page Facebook : https://www.facebook.com/RockAlternativeNews/






Manu de RAN

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